« Le film dépeint la réalité de ce qui se passe au quotidien, même si beaucoup de gens ne le croient pas parce qu’ils profitent du confort de leurs propres privilèges, affirme-t-il. Mais dès que nous mettons le pied dehors, nous devons nous méfier, non seulement des gens qui nous détestent, mais aussi de ceux-là mêmes qui sont censés nous protéger. »
« Je suis prêt à relever le défi »
Après avoir consacré beaucoup d’énergie, de temps et d’économies à son film, Will Niava est ravi que ZOO ait reçu les éloges de la critique. Le plus important selon lui est qu’il se sent soutenu par les réactions des spectateurs au message du film.
« Ce qui a été étonnant, c’est la façon dont les gens ont réagi au film, et le fait qu’il ait pu contribuer à lancer ou à poursuivre une conversation de manière positive, afin que moins de gens vivent dans l’ignorance totale de la misère des autres », dit-il.
Le réalisateur ajoute que ces petits gestes de la part de personnes ordinaires ont eu un effet surréaliste. Des enseignants l’ont contacté pour lui demander s’ils pouvaient montrer ZOO dans leur classe et lui ont envoyé des comptes rendus et des essais d’élèves faisant part de leurs réflexions et de leurs idées sur le film.
Parmi toutes les attentions dont ZOO a fait l’objet, Will Niava explique que l’ajout de son premier court métrage officiel à la chaîne de la collection Criterion a été sa plus grande réussite. Pour lui, le fait de figurer aux côtés de certains des plus grands cinéastes place la barre très haut pour la suite de sa carrière.
« C’est une bonne pression, mais je suis prêt à relever le défi, poursuit-il. Un récit a été écrit pour nous par d’autres personnes qui ne connaissent pas nos vies. Je veux continuer à faire entendre nos voix pour raconter nos propres histoires. »
Un succès assuré
Will Niava a quitté le Ghana pour le Canada en 2011 afin d’étudier en production cinématographique à l’École de cinéma Mel-Hoppenheim de Concordia. Avec le recul, il se souvient avec émotion de cette période où il fréquentait l’Université.
« La production de films à Concordia est excitante, mais pleine de défis. Nous en sortons avec beaucoup de connaissances, mais le processus est aussi très amusant, ce qui est formidable, déclare-t-il. Ce sont les liens que vous tissez à l’école qui comptent le plus. On a l’impression que ceux qui sortent de cette école sont voués à réussir ou sont déjà en route. »
Depuis la sortie de ZOO, Will Niava travaille à un certain nombre de projets passionnants, notamment un mini documentaire pour les artistes Billie Eilish et H.E.R., un deuxième court métrage, ELEMENT, maintenant en postproduction alors qu’il habite en Côte d’Ivoire, et son premier long métrage, coécrit avec Jérémy Comte (B. Bx-arts 2013 en production cinématographique), réalisateur nommé aux Oscars aussi diplômé de Concordia.
Face à l’avenir, Will Niava se montre optimiste : « Le meilleur reste à venir. »