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L’Institut du journalisme d’enquête de Concordia coordonne la plus grande enquête collaborative de l’histoire du Canada

Plus de 120 journalistes, rédacteurs, étudiants et professeurs de partout au pays examinent la teneur en plomb de l’eau potable au Canada
4 novembre 2019
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« Des étudiants en journalisme et des journalistes ont mis leurs résultats de recherche en commun afin de dresser un portrait national de cet enjeu », explique Patti Sonntag. | Photo : Mackenzie Lad
« Des étudiants en journalisme et des journalistes ont mis leurs résultats de recherche en commun afin de dresser un portrait national de cet enjeu », explique Patti Sonntag.

Au cours de la dernière année, des journalistes, des rédacteurs, des étudiants et des professeurs de partout au pays ont collaboré à une enquête sur les concentrations de plomb dans l’eau potable du Canada.

Les rapports du projet d’enquête Tainted Water, une collaboration nationale jamais vue auparavant entre neuf universités, six entreprises médiatiques partenaires et plus de 120 journalistes, rédacteurs, étudiants et professeurs, ont été publiés aujourd’hui.

« Des étudiants en journalisme et des journalistes ont mis leurs résultats de recherche en commun afin de dresser un portrait national de cet enjeu », explique Patti Sonntag, directrice de l’Institut du journaliste d’enquête de Concordia, qui a coordonné le projet.

« Des résidents de partout au pays ont accepté de faire analyser l’eau de leur résidence. Les résultats montrent que les niveaux de plomb dans l’eau potable de Montréal, de Gatineau, de Saskatoon, de Regina, de Moose Jaw et de Prince Rupert sont comparables ou supérieurs à ceux de Flint, au Michigan, durant la crise de l’eau contaminée au plomb en 2005. »

Photo : Julie Mutis Photo : Julie Mutis

« C’est encourageant de voir son travail avoir un impact aussi grand et rapide. »

À l’échelle locale, les articles du Devoir et de Global News publiés à la mi-octobre ont eu des répercussions immédiates sur les règlements concernant la teneur en plomb dans l’eau potable.

S’appuyant sur des résultats de recherche collective, les données de 16 étudiants ainsi que des contributions de collaborateurs de partout au pays, Le Devoir et Global News ont révélé que la méthode qui consiste à laisser couler l’eau du robinet pendant cinq minutes avant d’en mesurer la teneur en plomb, utilisée au Québec, entraîne une sous-estimation du niveau d’exposition de l’eau au plomb. La journée même de la publication des articles, le premier ministre François Legault a annoncé que la province suivrait les recommandations de Santé Canada.

Ian Down, étudiant de premier cycle au Département de journalisme, a participé aux articles du Devoir consacrés au projet Tainted Water.

« Je répartis mon temps entre les entrevues avec les sources et le soutien aux journalistes partenaires pour les aider à se retrouver parmi l’énorme quantité de données que nous avons amassées au cours de la dernière année, raconte M. Down.

C’est très encourageant de voir son travail avoir un impact aussi grand et rapide. »

Après la publication d’articles supplémentaires dans Le Devoir et sur le site Global News le 23 octobre, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a annoncé un plan d’action de 557 millions de dollars pour éliminer le plomb de l’eau potable de la ville.

« Jusqu’à maintenant, l’enquête nous a permis de constater que les règlements au Canada concernant la teneur en plomb ne protègent pas aussi bien les citoyens que les règlements fédéraux aux États-Unis », affirme Mme Sonntag.

.Patti Sonntag, directrice de l’Institut du journaliste d’enquête de Concordia .Patti Sonntag, directrice de l’Institut du journaliste d’enquête de Concordia

« Nous avons fait avancer le travail d’un groupe d’étudiants et de journalistes tout en apprenant. »

Brigitte Tousignant, étudiante aux cycles supérieurs au Département de journalisme, affirme que sa participation au projet Tainted Water lui a fait vivre une expérience tout à fait différente de ses cours de journalisme : « C’était une occasion d’apprentissage vraiment unique parce que nous avons fait avancer le travail d’un groupe d’étudiants et de journalistes tout en apprenant, explique-t-elle. En travaillant tous très fort sur ce projet, nous avons tissé des liens indestructibles. Mes partenaires d’enquête continueront d’être des ressources importantes tout au long de ma carrière professionnelle en journalisme. »

Le projet Tainted Water a été proposé au groupe par Robert Cribb, reporteur-enquêteur au Toronto Star.

Les établissements partenaires sont l’Université Carleton, l’Université Concordia, le Collège Humber, l’Université MacEwan, l’Université Mount Royal, l’Université Ryerson, l’Université de la Colombie-Britannique, l’Université du King’s College et l’Université de Regina.

Les médias d’information partenaires sont le Toronto Star (Vancouver, Calgary, Edmonton et Halifax), Le Devoir, Global News, le site National Observer, le Regina Leader-Post et l’Associated Press.

Il s’agit du deuxième projet collaboratif de l’Institut du journalisme d’enquête depuis sa création en juin 2018. Le premier projet, The Price of Oil, consacré à l’industrie pétrolière en Saskatchewan et en Ontario, a reçu une mention honorable des juges du huitième Prix Hillman du journalisme canadien.

Les reportages se poursuivent. Se sont ajoutées récemment au consortium l’Université des Premières Nations du Canada et l’Université du Québec à Montréal. Karyn Pugliese, de la faculté de journalisme de l’Université Ryerson, s’est jointe au cercle de conseillers du collectif, et Martha Troian y agit comme productrice.

Photo : Brenna Owen Photo : Brenna Owen

À propos de l’Institut du journalisme d’enquête

Créé en juin 2018, l’Institut du journalisme d’enquête est le premier du genre au Canada, alliant de grands médias avec des étudiants en journalisme et des professeurs de tout le Canada afin de réaliser des enquêtes et des reportages sur de vastes sujets d’intérêt public.

Ces activités revêtent une importance particulière pour les collectivités canadiennes qui n’ont pas les ressources nécessaires pour mener des enquêtes d’envergure. Patti Sonntag, directrice de l’Institut, a été directrice de rédaction au service des informations du New York Times. Elle est la première journaliste à demeure de l’Université Concordia.
 

Lisez les articles dans Le Devoir et sur Global News. Apprenez-en plus sur l’Institut du journalisme d’enquête

 



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