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Communiqué de presse

Une recherche de Concordia met en lumière les avantages d’un cours axé sur l’usage du téléphone mobile

Une recherche de Concordia met en lumière les avantages d’un cours axé sur l’usage du téléphone mobile

Juan Carlos Castro: “MonCoin is a different way of thinking about how teens use their phones to engage with the world around them.” What if making, sharing, liking and commenting on photos was part of the curriculum?

Montréal, le 31 aout 2016 — En classe, maintenir l’attention des adolescents devient tout un défi, car 73 pour cent d’entre eux possèdent un téléphone intelligent, et la plupart préfèrent surveiller leur compte Instagram plutôt que de suivre une leçon. Mais qu’en serait-il si créer des photos, les diffuser et les commenter faisait partie du cours au lieu d’être une activité interdite?

Des chercheurs de l’Université Concordia ont récemment décidé de mettre ce scénario à l’épreuve. Ils ont découvert que l’utilisation des médias pour téléphones mobiles et la création d’images étaient un excellent moyen :

  1. d’intéresser les jeunes adultes à leurs études;
  2. de leur permettre de dialoguer avec leurs camarades de classe;
  3. de les inciter à s’investir au sein de leurs communautés;
  4. de leur donner les moyens d’exprimer leur personnalité.

1) Intéresser les jeunes à leurs études

« À l’origine, nous voulions créer un cours qui incite les jeunes en situation de vulnérabilité à s’impliquer dans la société, afin de s’attaquer au problème chronique du décrochage scolaire au Québec et, plus largement, en Amérique du Nord », commente le professeur d’éducation artistique Juan Carlos Castro, chercheur principal dans le cadre de ce projet.

« Nous avons constaté que pour mobiliser les jeunes, il faut une approche nuancée à volets multiples. Dans quatre articles récents, nous examinons comment les jeunes peuvent acquérir une certaine autonomie grâce à leurs appareils mobiles en apprenant à créer des images, en découvrant comment présenter en ligne certaines facettes de leur personnalité, et en suivant un cours axé sur l’apprentissage entre pairs. »

2) Dialoguer par Internet et en personne

Afin d’intéresser les jeunes à leurs études et au milieu dans lequel ils vivent, Juan Carlos Castro et ses collègues ont élaboré un cours d’art faisant appel aux médias mobiles nommé MonCoin. Pour ce faire, ils ont mené une étude auprès d’un groupe de jeunes adultes âgés de 16 à 20 ans qui, après avoir décroché, sont retournés en classe afin d’obtenir un diplôme d’études secondaires dans un établissement scolaire pour adultes situé près de Montréal.

Munis d’un iPod touch prêté, les participants ont pris part à un groupe Instagram semi-privé où ils pouvaient communiquer les uns avec les autres, voir les photos de leurs camarades, échanger des images et formuler des commentaires sur ces contenus.

Dans le cours, les participants étaient encouragés à utiliser les médias mobiles aussi bien en classe qu’à l’extérieur de l’école. La principale activité consistait à prendre des photographies sur le thème « Comment pourrais-je améliorer mon voisinage? ».

« Nous nous sommes dit que permettre à des jeunes qui n’aiment pas être à l’école de suivre le cours à l’aide d’un appareil mobile les aiderait à persévérer dans leurs études. Or, nous avons observé avec étonnement que plus les étudiants communiquaient entre eux par Internet, plus ils avaient envie de se réunir à l’école et à l’occasion de sorties éducatives », raconte Juan Carlos Castro, qui a récemment publié ses conclusions dans la revue Studies in Art Education.

3) De la création d’images à la participation citoyenne

Les chercheurs ont également noté que suivre le cours MonCoin ne donnait pas aux jeunes participants le sentiment de pouvoir prendre leur destin en main. Au contraire, ils ressentaient une plus forte incapacité à agir.

Au fil du temps, les étudiants ont toutefois exprimé leurs préoccupations. Pour eux, de toute évidence, il était plus important d’apprendre à mieux s’exprimer visuellement que de participer à une critique sociale.

« Cela nous a vraiment surpris de voir que les participants s’intéressaient d’abord et avant tout aux aspects techniques et esthétiques de la création d’images, ce qui ensuite amenait bon nombre d’entre eux à envisager des questions liées à la participation citoyenne », commente le professeur Castro.

« C’est en prenant des photos de leur voisinage que les participants ont commencé à se rendre compte des lacunes physiques et psychologiques de leur cadre de vie, et non pas le contraire », explique Juan Carlos Castro qui, conjointement avec David Pariser et le doctorant Martin Lalonde, a récemment publié les résultats de l’étude dans la revue International Journal of Education through Art.

4) L’importance d’exprimer sa personnalité

Dans le troisième article publié par l’équipe dans la revue Visual Art Research, Martin Lalonde fait ressortir qu’un aspect fondamental de l’apprentissage en ligne est le développement de la personnalité par la création, les échanges et la présentation d’images.

Comme les dialogues et la formulation de commentaires en ligne étaient encouragés, les étudiants ont également acquis un esprit d’équipe et appris à accepter les différents points de vue exprimés par leurs pairs sur les images.

Dans le quatrième article publié récemment dans la revue Art Education, le doctorant Ehsan Akbari et Lina Moreno, titulaire depuis peu d’une maîtrise en éducation artistique, décrivent le cours axé sur les médias mobiles utilisé dans l’étude continue pour stimuler l’apprentissage entre pairs et l’intérêt pour les études.

Pour Juan Carlos Castro et ses collègues, qui sont pratiquement les seuls chercheurs nord-américains à travailler sur les arts visuels, les médias sociaux, les téléphones mobiles et la mobilisation des jeunes, ces résultats ont des implications considérables. L’équipe poursuit son travail dans diverses écoles de Montréal.

« Étant donné l’important aspect visuel des communications d’aujourd’hui, le domaine de l’éducation artistique a beaucoup à apporter à l’usage des médias mobiles à l’école », conclut-il.

Partenaires de recherche : Cette étude a bénéficié d’une subvention Savoir du Conseil de recherches en sciences humaines ainsi que d’une subvention du Fonds de recherche Société et culture octroyée dans le cadre du programme Établissement de nouveaux professeurs-chercheurs.


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