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Le collectif artistique BANAL de Concordia présentera une performance interdisciplinaire à Montréal, arts interculturels

Le groupe veut explorer les extrêmes et faire vivre à son auditoire une expérience incarnée in situ.
4 décembre 2023
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Photo de tête de 5 personnes sur fond noir Les membres du collectif BANAL (de gauche à droite) : Veronica Mockler, Annabelle Brault, José Cortés, Léah Snider et Vivek Venkatesh.

Un collectif d’artistes, issu de l’Université Concordia, explorera le lien entre le banal et l’extrême à l’occasion du spectacle NORMES, présenté le 8 décembre prochain au Montréal, arts interculturels (« MAI »).

Cette performance de BANAL, pose un regard sur la normalisation de l'extrême. Une seconde représentation du spectacle est prévue le jeudi 22 février 2024 au Musée d’art contemporain de Montréal (« MAC »).

Créé à Concordia cette année, le collectif BANAL réunit cinq musiciens, commissaires d’art et artistes visuels et performeurs de la Faculté des beaux-arts et du Centre d’études sur l’apprentissage et la performance de l’Université.

Vivek Venkatesh, directeur du Département d’éducation artistique et professeur de pratiques inclusives en arts visuels, les candidats aux doctorats Léah Snider et José Cortés, ainsi que Veronica Mockler (B. Bx-arts 2015, M. Bx-arts 2022) et Annabelle Brault (M.A. 2017), composent le groupe.

Les membres de BANAL nous ont parlé de l’inspiration à l’origine de leurs prochains spectacles, de leur définition de l’« extrême » et de leur vision de l’éducation artistique.

Comment est né BANAL? Qu’est-ce qui a insufflé la création de votre collectif?

BANAL : Le projet artistique BANAL s’inscrit en complément d’un cadre théorique développé par Vivek Venkatesh, dans le cadre de son rôle de co-titulaire de la Chaire UNESCO en prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violents. Sa théorie du banal décrit comment nous avons tendance à ignorer la nature quotidienne de l'inhumanité à laquelle nous sommes confrontés, alors que nous faisons face à des hostilités politiques croissantes à l'échelle mondiale.

Cette conception nous incite à réfléchir aux polarisations extrêmes que nous observons actuellement dans la société.

Dans le cadre de BANAL, nous souhaitons matérialiser l’invisible, l’inaudible et l’anonyme. Nous voulons tourner le regard collectif sur le centre obscur de ce qui nous rend mal à l'aise envers nous-mêmes, tout comme face à l’« Autre ».

« Le banal rend acceptable l’art extrême – notamment parce qu’il mesure précisément la progression vers l’extrême et qu’il refuse de cibler un unique événement, moment ou élément susceptible d’être qualifié de la sorte. Le banal représente le parcours vers les confins de l’extrême. » (Venkatesh, V., p. 168)

Parlez-nous des spectacles que vous donnerez au MAI et au MAC.

 C’est après une résidence artistique d’une semaine, nous présenterons la performance NORMES au MAI. Nous allons créer des performances sonores en direct ainsi que des installations physiques conjointes pour façonner un voyage musical et performatif dans le banal.

Cette première performance sera axée sur le concept du contrôle du récit. Nous nous intéressons à ce qu’il se produit lorsque la pression à l’autocensure est éliminée.

À quoi peut s’attendre le public?

Les rituels contradictoires, les symboles et les épreuves d’endurance se trouvent souvent au cœur de l’art performatif. La grande question qui nous interpelle dans notre cas, est où, dans BANAL, nous nous situons au regard de l’histoire. Nous ne le savons pas vraiment; l’inconnu est notre allié. Nous espérons inciter le public à réfléchir profondément à sa relation à l’extrême.

La performance qui se tiendra au MAI, informera notre performance suivante au MAC. Lors de ce deuxième spectacle, nous réagirons aussi à l’exposition Pussy Riot, actuellement en cours. Cette rencontre audiovisuelle unique aura lieu dans les nouveaux locaux du MAC.

Quels liens unissent votre collectif à l’éducation artistique?

L'éducation artistique est fondamentalement un domaine qui explore les tensions et les synergies entre le rôle des artistes en tant qu'enseignants et vice versa. BANAL reflète cette dualité.

L'éducation artistique conventionnelle est réticente à critiquer le système éducatif. La forme d'art pratiquée par BANAL est une façon d'explorer les contradictions inhérentes aux types de connaissances que nous valorisons.

Comment votre collectif s’y prend-il pour explorer l’extrême? Comment ce thème se traduit-il dans votre travail

Nous entendons déconstruire le concept faisant de l’extrême comme synonyme de l’horreur et de l’indicible. Nous souhaitons plutôt appréhender l’extrême dans sa banalité même. À cette fin, nous voulons créer un espace théorique où se dévoilera sa vraie nature.

Comment votre collectif compte-t-il provoquer la réflexion, surtout dans le contexte actuel?

L’une des plus grandes questions entourant le développement de notre art porte sur la manière de réaliser une performance de concert avec le public. Nous voulons nous éloigner de la création à huis clos.

À quelque part, nous souhaitons inventer un langage que partageront le public et les artistes de performance, pour donner lieu à une expérience incarnée.

Vous formez un collectif musical, mais l’expérience se fonde-t-elle plutôt sur la musique ou l’interdisciplinarité

Nous adoptons une approche démocratique dans la composition et dans la mise en scène de nos performances.

Dans un collectif artistique, chaque membre apporte sa contribution avec ses talents et ses techniques uniques. La conception de chacun de nos spectacles s’articule autour d’une discussion ouverte et d’une série de répétitions. Chaque proposition peut porter sur des éléments précis, que ce soit la scénographie, les costumes, la sculpture, la performance axée sur la durée, l’expérimentation sonore, l’interaction sociale, etc.

La performance NORMES sera présentée le 8 décembre 2023, à 18 h, à MAI, puis le 22 février 2024, à 18 h, au MAC.

Venkatesh, Vivek. « Seeking the banality in the extreme: Prescient identifiers of vapid narcissism in an era of post-truth », dans N. Varas-Diaz, N. Scott et B. Bardine (éditeurs), On Extremity: From Music to Images, Words, and Experiences, Lexington Press, 2023, p. 153-170. Traduction libre d’un extrait du chapitre.

Explorez le site Web du Département d’éducation artistique de l’Université Concordia et partagez votre passion pour l’art!

 



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