RECHERCHE : les-projets-de-renovation-entrepris-au-canada-natteignent-pas-les-objectifs-des-plans-daction-climatique-selon-une-nouvelle-etude
Alors que les villes canadiennes tentent de réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des habitations, une nouvelle étude menée à l’Université Concordia fait état d’importantes disparités dans l’application des mesures nécessaires.
Des chercheuses et chercheurs de l’Institut des villes nouvelle génération et de l’École de gestion John-Molson ont analysé 1 283 mesures liées aux bâtiments prévues dans le plan d’action climatique de 104 municipalités. Les plans d’action climatique sont un cadre proposé par les villes dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre; ils comprennent des objectifs, des calendriers et des mesures à entreprendre.
L’équipe de recherche a cerné 12 éléments clés qui contribuent au succès des programmes de rénovation des bâtiments, notamment l’offre de services de rénovation à guichet unique, la réduction des coûts d’emprunt, l’offre de soutien aux ménages à faible revenu, l’établissement de normes de rénovation et l’incitation à l’intégration des énergies renouvelables. Elle a ensuite évalué dans quelle mesure chacune des villes incluait ces éléments et la force de leurs outils politiques – qui vont de l’encouragement volontaire aux incitatifs financiers, en passant par les investissements publics et l’imposition d’exigences.
L’étude a permis de constater que de nombreuses villes font mention de l’amélioration énergétique des logements, mais que peu d’entre elles utilisent des outils efficaces – tels que les normes obligatoires, l’obligation de réaliser ces améliorations énergétiques lors de rénovations d’envergure ou l’offre d’importants incitatifs financiers – qui permettraient réellement de réaliser ces améliorations.
Lorsqu’elles sont évaluées sur la force de leurs politiques, les municipalités obtiennent des notes généralement faibles : la moyenne nationale est de 23 sur 100. Les résultats varient également selon la province et la taille des villes, les municipalités de grande et moyenne envergure ayant tendance à obtenir des notes plus élevées.
L’Alberta (Calgary en tête) et la Colombie-Britannique ont obtenu la moyenne générale la plus élevée. L’Ontario affiche des résultats mitigés, présentant à la fois des notes très élevées et très faibles. Le Québec a obtenu les résultats les plus faibles dans l’ensemble, ce qui donne à penser que bon nombre des villes de cette province en sont encore aux premiers stades de l’élaboration de leurs politiques climatiques axées sur les bâtiments.
Dans l’ensemble, l’étude montre que si de nombreuses municipalités comprennent la nécessité de rénover les bâtiments résidentiels, seules quelques-unes d’entre elles mettent en œuvre les politiques plus strictes et plus efficaces qui permettraient d’aider les résidantes et résidants à réduire leur consommation d’énergie et leurs émissions de gaz à effet de serre.
L’étude a été publiée dans la revue Energy Policy.
Lisez l’article cité : « Assessing the effectiveness of municipal climate actions: A scoring system for residential energy retrofit initiatives ».