Grande Concordienne : Kathleen Zellner, défenseure des victimes de condamnations injustifiées

Kathleen Zellner, B.A. 1974, s’est bâti une brillante carrière d’avocate reconnue pour son travail dans les affaires de condamnations injustifiées et pour son engagement en matière de justice.

Originaire de Midland, au Texas, et élevée en Oklahoma, Zellner envisage une carrière en journalisme d’enquête ou au sein du FBI et fréquente initialement à l’Université Marquette et l’Université du Missouri.

C’est toutefois durant ses études de premier cycle en histoire et en science politique à la Sir George Williams University – l’un des deux établissements fondateurs de l’Université Concordia – qu’elle commence à s’intéresser au droit.

Elle manifeste très tôt son attachement à la justice. Après l’obtention de son diplôme, elle s’inscrit au College of Law de l’Université du Nord de l’Illinois et devient rédactrice en chef de la revue de droit de l’établissement.

En 1991, elle ouvre le cabinet d’avocats Law Offices of Kathleen T. Zellner & Associates en Illinois, où elle se spécialise dans les affaires de fautes professionnelles médicales, de droits civils et de condamnations injustifiées.  

La Grande Concordienne attire l’attention du pays quand elle prend en charge le dossier de Larry Eyler, reconnu coupable de plusieurs meurtres. Dans le cadre de ce travail, elle découvre des renseignements cruciaux lui donnant à penser que son client est impliqué dans d’autres meurtres, ce qui donne lieu par la suite à des enquêtes approfondies sur ces crimes.

Après l’affaire Eyler, Zellner se promet de ne plus jamais représenter une personne qu’elle croit coupable, et de se concentrer exclusivement sur la défense des personnes qu’elle juge condamnées à tort.

Son dossier le plus connu est celui de Steven Avery, dont la condamnation pour le meurtre de Teresa Halbach en 2005 a donné lieu à la série Making a Murderer sur Netflix.

Zellner commence à représenter Steven Avery en 2016 et participe à diverses requêtes et procédures juridiques pour remettre en cause sa condamnation. Malgré les obstacles qu’elle doit surmonter pour obtenir sa disculpation, elle met au jour des failles potentielles dans l’enquête initiale et le déroulement du procès.

Outre son travail dans des dossiers très médiatisés comme celui de Steven Avery, Zellner participe à la contestation de nombreuses autres condamnations injustifiées et réussit à obtenir plusieurs disculpations. Elle est reconnue pour sa capacité à trouver de nouvelles preuves et à remettre en question la fiabilité des enquêtes précédentes.

Sa démarche judiciaire, qui nécessite souvent l’examen de preuves médico-légales et de témoignages, permet à des clients qui avaient été condamnés à mort ou à de longues peines d’emprisonnement de remporter d’importantes victoires juridiques.

Zellner a reçu de multiples distinctions, et a notamment été reconnue comme une des meilleures avocates plaidantes des États-Unis. Elle est membre de l’American Bar Foundation et Charter Fellow du Litigation Counsel of America.

Toujours aux États-Unis, elle a également figuré au palmarès des 100 meilleurs avocats plaidants à l’échelle nationale (National Trial Lawyers Top 100) et au palmarès des 500 meilleurs avocats spécialisés dans la protection des consommateurs, établi par Lawdragon (Top 500 Leading Plaintiff Consumer Lawyers).

Aujourd’hui, Zellner continue de travailler à la contestation de condamnations injustifiées, attirant l’attention sur les failles du système judiciaire et défendant les intérêts de personnes dont la voix n’a pas été correctement entendue dans le processus judiciaire traditionnel.

Son approche repose sur une profonde conviction qu’il est possible de corriger le système de justice pénale et sur un engagement indéfectible à réparer les torts dans la mesure du possible.

« On sait qu’on s’approche de la vérité quand l’autre partie veut faire cesser les interrogations, écrit-elle un jour. La vérité ne craint pas les questions. »