L’étudiante Billie du Page remporte un prix Félix au plus récent gala de l’ADISQ

Chaque année, l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ) décerne des prix dans plusieurs catégories musicales. Billie du Page, étudiante à l’Université Concordia, qui était en nomination dans les catégories Chanson de l’année et Album de l’année 2025, a finalement remporté le prix Félix de la Révélation de l’année, l’équivalent québécois d’un prix Grammy pour le meilleur artiste de la relève.

Entre ses spectacles et ses séances d’enregistrement, elle étudie en vue d’obtenir un baccalauréat en communication.

« Ça m’aide à garder les pieds sur terre, à rester en contact avec mes amis et à vivre simplement la vie d’une jeune de 21 ans », affirme Billie du Page.

« C’est de ça que je parle dans les chansons que j’écris, c’est la source de mon inspiration. »

Plus qu’une artiste émergente

Les prix qui récompensent les meilleurs artistes de la relève peuvent occulter les nombreuses années de travail qui ont mené à cette importante reconnaissance – mais Billie du Page est loin de se plaindre.

« J’ai même pris part au numéro d’ouverture du gala en compagnie de Fredz et de Jay Scøtt, raconte-t-elle. C’était un immense honneur. Toute l’industrie musicale québécoise était présente; j’étais très nerveuse. C’était stressant, mais aussi très excitant… surtout lorsque j’ai pris connaissance des résultats. »

Ses parents lui ont acheté un piano lorsqu’elle avait quatre ans, mais la jeune fille n’appréciait pas particulièrement ses cours au début. Les choses ont changé lorsque sa mère a trouvé quelqu’un qui était disposé à lui enseigner les chansons qu’elle entendait à la radio. Peu après, elle a commencé à écrire ses propres textes.

« C’était du piano classique. Je détestais tellement ça que je ne travaillais jamais entre les leçons. Mais ce professeur m’a fait tomber amoureuse du piano. J’ai commencé à utiliser ma voix, à y prendre plaisir et à envisager de chanter et de jouer en même temps », relate-t-elle.

« Ma première chanson s’intitulait « I Can Change the World ». Elle était mignonne, assez profonde pour une enfant de douze ans, mais je ne l’endisquerai pas. »

Un diplôme qui appuie ses ambitions internationales                

Née et élevée à Montréal, Billie du Page est une fière Québécoise parfaitement bilingue, qui possède la double nationalité canadienne et française.

« Ma mère est originaire de Paris, et j’ai encore de la famille là-bas, donc je fais des allers-retours. Mais c’est à Montréal que je vis, et j’ai été élevée dans la culture québécoise. »

La plupart des premières compositions de la chanteuse étaient en anglais, mais ses parents l’ont encouragée à écrire également dans sa langue maternelle.

« Le français est une langue tellement belle. Et bon nombre de mes idoles sont des artistes français ou belges, qui connaissent un succès international tout en enregistrant et en se produisant uniquement en français, ce que j’admire beaucoup. »

Billie du Page aspire à une carrière internationale et sait que ses compétences linguistiques l’aideront à élargir ses possibilités. Elle dit se sentir chez elle au sein du Département de communication de Concordia, de plus en plus bilingue.

« Je ne savais pas trop ce que je voulais faire après le cégep, confie-t-elle. Déjà à l’époque, je me rendais régulièrement au studio et donnais des spectacles, alors je me demandais si je devais aller à l’université ou non. »

Elle a convenu avec ses parents qu’il serait important qu’elle poursuive des études de baccalauréat, histoire de rester en contact avec ses pairs.

« J’écris sur les peines de cœur et l’amour et je m’inspire des gens qui m’entourent, de ce qu’ils disent et de leurs expériences. C’est là que je puise mon inspiration. Et quand j’ai vu que le programme de communication offrait une spécialisation en son, j’ai su que c’était fait pour moi. »

Compte tenu de son intérêt pour l’univers de la communication, il n’est pas étonnant que son premier grand succès, Fake Friends, soit une critique des réseaux sociaux. Même la vidéo est conçue pour donner l’impression d’avoir été enregistrée avec un téléphone.

Elle a écrit cette chanson à l’âge de 16 ans, pendant le confinement imposé par la pandémie. Bien qu’elle l’ait enregistrée dès la levée des restrictions, la chanson n’est sortie que plusieurs années plus tard. Cette longue attente a rendu sa première diffusion à la radio d’autant plus emballante.

« C’était surréaliste. J’étais avec ma mère dans la voiture, et la chanson a joué sur la station The Beat 92.5 à Montréal. Les gens ont alors enfin pu l’entendre », se réjouit-elle.

Son équipe de gérance lui a conseillé de préparer un répertoire prêt à enregistrer, au cas où la chanson connaîtrait le succès. Et c’est bien ce qui s’est produit.

« Ça a tout simplement explosé. J’ai commencé à donner des spectacles, d’abord en Belgique et en France. Je viens de terminer une tournée de 22 dates dans plusieurs festivals, et je suis maintenant en tête d’affiche. Il n’y a rien de tel que de donner un spectacle devant un public qui a acheté des billets pour VOUS voir », affirme-t-elle.

« C’est un sentiment magique, il n’y a rien de comparable. »

Billie du Page dit se sentir le plus à l’aise et authentique sur scène, et elle essaie de transposer cet état d’esprit dans ses interventions sur les réseaux sociaux. Son site Web invite avec humour les internautes à « devenir ses vrais amis ».

« C’est important, car les personnes qui me suivent veulent mieux me connaître. Je ne tiens donc pas à publier de contenus mensongers. J’essaie de m’adresser à la caméra, de publier des billets sur les jours où mes cheveux sont ingérables et d’autres choses du genre. Car c’est ce que les gens veulent savoir, et ce à quoi ils s’identifient. »

Alors qu’elle se prépare en vue d’un prochain spectacle au Ministère, à Montréal, Billie du Page est galvanisée par le soutien massif dont bénéficie son plus récent succès, intitulé Tell Me, et se dit enthousiaste face à l’avenir.

« J’aimerais beaucoup continuer à collaborer avec les artistes que j’admire, indique-t-elle. Je suis actuellement en tête d’affiche d’une tournée de spectacles dans de petites salles, mais peut-être qu’un jour je pourrai me produire dans un stade?! »

« J’ai de grands espoirs et de grands rêves. »

Billie du Page donne un spectacle le 28 novembre 2025 au Ministère, au 4521, boulevard Saint-Laurent.

Découvrez le programme de communication de l’Université Concordia.