Aller au contenu principal

Nadia Myre reçoit la plus haute distinction en arts visuels décernée par le gouvernement du Québec

Le prix Paul-Émile-Borduas lui a été attribué en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle aux arts autochtones et au dialogue culturel
12 novembre 2025
|
Nadia Myre

Nadia Myre (Algonquine, Kitigan Zibi),  M. Bx-arts 2002, professeure au Département des arts plastiques de l’Université Concordia et titulaire de la chaire de recherche du Canada en pratique de l’art autochtone, a été nommée lauréate 2025 du prix Paul-Émile-Borduas, la plus haute distinction décernée par le gouvernement du Québec dans le domaine des arts visuels.

Remise dans le cadre des Prix du Québec, cette distinction est attribuée aux personnes ayant apporté une contribution remarquable dans les domaines des arts visuels, des métiers d’art ou des arts numériques dans la province. Nadia Myre, dont la carrière s’étend sur près de trois décennies, a transformé la manière dont les récits, les matériaux et les identités autochtones sont exprimés et compris en art contemporain.

Une exploration de l’appartenance, de la résilience et de la mémoire

Nadia Myre est largement reconnue pour sa puissante exploration des thèmes de l’appartenance, de la résilience et de la mémoire, réalisée au moyen de formes traditionnelles et contemporaines. Dans son travail, elle fait souvent des liens entre la participation communautaire et la réflexion culturelle, invitant à un dialogue sur les histoires entremêlées des peuples autochtones et allochtones.

La réalisation de son œuvre phare, Loi sur les Indiens (2002), par exemple, a mobilisé plus de 250 collaborateurs qui ont incrusté des motifs de perlage sur une page du texte de la loi fédérale ayant pour but d’effacer l’identité autochtone, transformant ainsi un symbole d’oppression en un symbole de réappropriation et de guérison collective. D’autres œuvres, telles que Histoire en deux parties et The Scar Project, sont devenues des références dans le cadre des discussions sur la réconciliation, l’identité et l’avenir commun.

« Méditations sur le rouge, installation à la Maison de culture Marie-Uguay », par Nadia Myre, 2013. « Méditations sur le rouge, installation à la Maison de culture Marie-Uguay », par Nadia Myre, 2013.

Une artiste exposée dans le monde entier

L’influence de Nadia Myre dépasse les limites du studio. En tant que directrice et fondatrice du laboratoire Kìnawind de Concordia – dont le nom vient d’un mot anishinaabemowin signifiant « nous » –, elle a mis sur pied un pôle de création et de recherche centré sur les matériaux autochtones et les pratiques artistiques hybrides. Elle a également cofondé daphne, le premier centre d’artistes autochtones du Québec, qui apporte un soutien aux artistes à toutes les étapes de leur carrière et renforce les liens entre les communautés autochtones francophones et anglophones.

« C’est pour moi un honneur de recevoir le prix Paul-Émile-Borduas, et je remercie toutes les personnes qui m’ont accompagnée dans mon parcours. Mon travail a toujours consisté à entremêler le visible et l’invisible, afin de révéler des histoires oubliées ou négligées et de favoriser la compréhension mutuelle et les relations entre les peuples », déclare l’artiste.

Selon Annie Gérin, doyenne de la Faculté des beaux-arts, Nadia Myre remet en question et élargit notre façon d’appréhender l’art, l’histoire et la connaissance.

« Son engagement envers la décolonisation des pratiques créatives et sa générosité en tant qu’éducatrice ont fait d’elle une voix importante, tant au sein de la communauté de Concordia que dans l’ensemble du milieu artistique. Nous sommes extrêmement fiers de voir son travail récompensé par cette distinction. »

Les œuvres de Nadia Myre ont été exposées partout au Canada et à l’étranger, notamment au National Museum of the American Indian, à la Biennale de Venise et à la Maison du Canada à Londres, en Angleterre. Ses installations d’art public – notamment Dans l’attente | While Waiting, à Montréal, et Tree of Shifting Forms, à l’Ambassade du Canada à Paris – donnent une visibilité à la présence et à la mémoire culturelle autochtones dans l’espace public.

En transformant les matériaux, les récits et les relations en actes de renouveau, Nadia Myre continue d’influencer à la fois l’évolution de l’art canadien et la conversation sur la signification de l’appartenance.


Découvrez les œuvres de Nadia Myre.

Apprenez-en davantage sur le Département des arts plastiques de l’Université Concordia.

 



Retour en haut de page

© Université Concordia