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Une intervention artistique dirigée par une équipe de l’Université Concordia utilise la lumière du soleil comme matériau pour jeter un nouvel éclairage sur les enjeux climatiques à Montréal

Trois performances in situ invitent le public à réfléchir aux répercussions des combustibles fossiles sur l’environnement local
3 juin 2025
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Deux femmes brandissent un miroir devant une raffinerie de pétrole.
Lucy Fandel et Isabella Leone exécutent Refractions devant la raffinerie Suncor à Montréal-Est. | Photo par Paige Gibson

Une série de performances artistiques in situ financées par l’Université Concordia utilisera la lumière réfléchie du soleil pour susciter la réflexion et inciter à l’action face aux changements climatiques.                               

Du 14 au 28 juin, six artistes réaliseront des performances en direct dans trois lieux distincts, chacun ayant sa propre histoire et des rapports particuliers avec les combustibles fossiles et la résistance aux changements climatiques. Le projet Angles of Consequence tire son nom de la règle d’optique géométrique selon laquelle l’« angle de réflexion » d’un rayon lumineux est toujours égal à son « angle d’incidence », et considère que la capture de chaleur et de lumière du soleil est une conséquence du réchauffement climatique.

« En ce qui concerne les changements climatiques, cette œuvre aborde les effets actuels et futurs du rayonnement solaire sur notre climat, explique Meghan Moe Beitiks, professeure adjointe au Département de théâtre ainsi que directrice artistique et chercheuse principale du projet.

« Une partie du défi de ce projet consiste à réfléchir à des approches et à des matériaux qui sont tangibles, réels et viscéraux dans notre expérience. De quoi parlons-nous littéralement lorsque nous abordons les changements climatiques? Nous parlons des effets du soleil amplifiés par les gaz à effet de serre. Lorsque nous jouons avec le soleil comme matériau dans ces performances, nous le considérons à la fois comme le centre même de toute forme de vie et comme le catalyseur des changements climatiques causés par l’activité humaine. »

A woman holds up two mirrors A Line is a Circle: A Solar Performance, de Sabina Gámez. Photo par l'équipe Angles of Consequence.

Projets d’extraction, de résistance et de communauté

Les performances individuelles sont conçues de manière unique par les artistes, qui utilisent leurs propres médias, styles et matériaux. Chaque œuvre devait intégrer la lumière solaire réfléchie pour faire écho aux changements climatiques et être rattachée à un lieu précis. Plusieurs lieux ont été choisis à l’issue d’un long processus de recherche visant à établir un lien entre les répercussions mondiales de ce phénomène et des sites montréalais. Un groupe a toutefois été invité à choisir son propre emplacement.

« Au lieu de lui attribuer un site, nous lui avons demandé de choisir son lieu de performance à Montréal et d’intégrer le projet de loi no 21 comme référence », indique la Pre Beitiks, qui fait mention de la loi adoptée en 2022 par le gouvernement du Québec et interdisant toute exploitation pétrolière et gazière sur son territoire.

Le projet s’appuie délibérément sur la capacité des artistes professionnels à créer des expériences, à réfléchir au sens des choses, à capter l’attention et à ouvrir un espace de réflexion. « Nous avons invité ces six artistes professionnels de la région parce que nous voulons leur donner la liberté de concevoir des outils répondant de manière créative et frontale à la crise climatique », précise Meghan Moe Beitiks.

La première performance, intitulée How do we remember places that the sun can't touch anymore? (« comment nous souvenons-nous des lieux que le soleil ne peut plus toucher »), aura lieu le samedi 14 juin à 13 h au boisé Steinberg, à l’ombre du Stade olympique, près de la rue Hochelaga. Les artistes interdisciplinaires Oriana Confente, Bastik et Mila Figuet créeront une performance qui célébrera la résistance et la mobilisation contre le développement industriel d’un espace vert sauvage appartenant à la communauté.

La deuxième performance, A Line is a Circle: A Solar Performance, aura lieu le mercredi 18 juin à 11 h au 11802, boulevard Gouin Est. L’artiste Sabina Gámez s’intéresse aux thèmes célestes et explore l’expérience de l’incarnation ainsi que la façon dont le corps est perçu et recontextualisé dans les médias numériques et l’environnement. La performance de cette étudiante à la maîtrise ès beaux-arts à Concordia aura lieu le long du tracé du pipeline Énergie Est, qui a été annulé grâce à la résistance de groupes autochtones, notamment les Nations Wolastoq, Anishinaabe, Haudenosaunee et Kanehsatà:ke, ainsi que le Conseil iroquois et l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador.

La troisième performance, Refractions, aura lieu le vendredi 20 juin à 15 h et le samedi 21 juin à 17 h à l’extérieur de la raffinerie Suncor à Montréal-Est (465, avenue Marien). Lucy Fandel et Isabella Leone ont recours au mouvement, à la danse et à l’exploration spatiale pour attirer l’attention sur le rôle de la raffinerie dans la crise climatique, malgré l’engagement autoproclamé du Québec en faveur d’une énergie hydroélectrique plus propre. Le site est adjacent à un projet de phytoremédiation qui abrite une riche biodiversité florale et faunique.

Three women hug in a field How do we remember places that the sun can’t touch anymore? | Photo Christine White

Chaque représentation se déroule dans un lieu semi-éloigné : les visiteuses et visiteurs sont encouragés à venir à vélo ou en covoiturage ; une navette à capacité limitée sera également disponible. D’autres dates sont prévues en cas de mauvais temps.

Composée d’assistantes et assistants de recherche du premier cycle et des cycles supérieurs, l’équipe de Meghan Moe Beitiks se chargera non seulement d’étudier les effets climatiques du projet et d’explorer des outils permettant de réfléchir la lumière du soleil et de soutenir les artistes, mais aussi de fournir à ces dernières des documents photographiques et vidéo et de gérer le public et la sécurité sur les trois sites. Elle mettra à disposition des ressources en libre accès sur le site Web du projet Angles of Consequence dans le courant de l’année, dont des trousses d’outils pour créer des performances avec la lumière du soleil et des miroirs ainsi que des bases de données sur la recherche climatique.

Le projet Angles of Consequence est financé par une subvention de développement Savoir du Conseil de recherches en sciences humaines (CRSH).

Vous trouverez ici des billets gratuits pour les événements du projet Angles of Consequence.

Pour en savoir plus sur Angles of Consequence, consultez le site Web du projet.



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