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Jeunes, étudiants et chercheurs autochtones sont inspirés à se mobiliser lors d’un institut d’été de cinq jours à l’Université Concordia

« Nous nous réunissons pour partager nos cultures, nous rendre visibles et nous faire entendre »
21 juin 2023
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De jeunes autochtones de partout au Québec partagent leurs expériences de leadership.
De jeunes autochtones de partout au Québec partagent leurs expériences de leadership.

Des jeunes issus de plus de dix nations autochtones se sont récemment réunis sur le campus Sir-George-Williams de l’Université Concordia, de même que sur le terrain, à Kahnawá:ke, à l’occasion d’un institut d’été hors du commun.

Intitulé Pathways of Indigenous Youth (« les sentiers de la jeunesse autochtone »), l’institut d’été a permis aux personnes participantes de vivre une semaine inspirante de dialogue, d’apprentissage, de partage de connaissances culturelles, d’artisanat et de collaboration axés sur la mobilisation de la prochaine génération.

L’organisation de cet institut d’été avait été confiée au volet « Jeunes Autochtones » de la Chaire-réseau de recherche sur la jeunesse du Québec – dont l’objectif est d’amplifier les voix des jeunes Autochtones et de décoloniser la recherche. Pour leur initiative, les responsables ont pu compter sur la collaboration du Bureau de l’engagement communautaire et le Centre de recherche sur les avenirs autochtones.

Professeure agrégée au Département des sciences humaines appliquées de Concordia, Natasha Blanchet-Cohen est titulaire de la chaire de recherche sur la jeunesse autochtone, laquelle sert de plateforme d’échange aux chercheurs, aux organismes et aux jeunes qui travaillent de concert à améliorer le bien-être des jeunes Autochtones au Québec.

L’institut d’été a été pensé dans une optique inclusive, afin de permettre aux jeunes, aux étudiantes et étudiants, ainsi qu’aux organismes autochtones de partager leurs expériences, de s’inspirer mutuellement et de bâtir un réseau propre à soutenir la mobilisation des jeunes Autochtones. Au programme des activités figuraient notamment des tables rondes sur les initiatives dirigées par de jeunes Autochtones, l’élaboration d’un itinéraire sur l’engagement des jeunes – afin de mieux se représenter à l’esprit l’avenir du leadership au sein de la jeunesse autochtone – et aussi, un atelier sur l’art de faire un feu en extérieur.

D’une durée de cinq jours, l’institut a contribué à mettre au jour les diverses voies vers la guérison et l’épanouissement que peuvent emprunter les jeunes Autochtones pour se rétablir des traumas intergénérationnels et des injustices systémiques qui les accablent.

Des participantes et participants fabriquent de petites pagaies pour créer et renouer avec l’art autochtone. Des participantes et participants fabriquent de petites pagaies pour créer et renouer avec l’art autochtone.

« Nos cultures sont vivantes et florissantes »

La Pre Blanchet-Cohen a amorcé son allocution d’ouverture par une métaphore – celle d’un canoë – pour représenter la collaboration, le passage des obstacles et le soutien que l’on doit apporter aux divers leaderships dont font preuve les jeunes. Issu de la Première Nation Snuneymuxw, située sur l’île de Vancouver, John Harris avait même apporté des pagaies de bois en vue de la tenue d’un atelier sur la fabrication de pagaies qu’il coanimait dans le cadre de l’institut.

L’atelier de John Harris portait sur différents types de leadership qu’il avait acquis de son grand‑père, un chef héréditaire reconnu auprès de sa communauté pour sa grande capacité d’écoute. Il explique que les activités telles que l’institut d’été contribuent à démontrer que « tous les jeunes disposent de leurs propres forces et peuvent toujours compter sur la présence de leur communauté et de leurs ancêtres. »

Huronne-Wendat de la communauté de Wendake, Véronique Picard assumait la charge de cours de l’institut d’été. Doctorante à Concordia dans le cadre d’un programme d’études individualisées, elle veille en outre à la coordination de la Chaire-réseau Jeunesse.

Selon elle, le réseau a permis de réunir de nombreux jeunes qui n’avaient jamais participé à un projet de recherche en bonne et due forme auparavant. Par leur participation, ils ont contribué à redéfinir ce qu’est la recherche dans une perspective de décolonisation.

« Nous soutenons la prochaine génération de chercheuses et chercheurs autochtones, tant à l’intérieur que hors des murs de l’Université », explique-t-elle.

« En accordant de la valeur à des approches et à des initiatives axées sur les jeunes et les organisations autochtones, nous créons un milieu d’apprentissage qui favorise la créativité, la pensée critique et la culture des relations. L’institut d’été visait essentiellement à incarner cet engagement envers la jeunesse. Cette semaine intensive s’est révélée une expérience hors du commun pour la plupart des étudiantes et étudiants participants. »

Beaucoup de jeunes Autochtones ont quitté leur communauté pour la ville. Leur participation à la Chaire-réseau Jeunesse leur donne la possibilité d’acquérir une compréhension plus vaste de leur propre culture autochtone et de celle d’autrui, ainsi que des méthodes qui s’offrent à eux pour conserver ou redécouvrir leurs traditions.

Étudiant en médecine à l’Université McGill, Sébastien Lamarre-Tellier est Innu et membre du comité aviseur jeunesse du réseau. Il dit considérer son engagement comme une façon de rester en contact avec ses racines.

Enfant, Sébastien Lamarre-Tellier passait ses étés à Mashteuiatsh, sa communauté innue. Il avait l’habitude de pêcher sur les rives du Lac-Saint-Jean, au Québec. Il affirme que son travail auprès d’autres jeunes Autochtones du réseau lui procure un sentiment d’appartenance similaire.

« En tant que jeunes Autochtones de différentes nations, nous nous réunissons pour partager nos cultures, nous rendre visibles et nous faire entendre, pour montrer que nos cultures sont vivantes et florissantes », fait-il remarquer.

La rencontre s’est révélée une expérience d’apprentissage extraordinaire pour toutes les personnes participantes et a contribué à mettre en lumière les nombreuses voies qu’empruntent les jeunes Autochtones pour promouvoir et explorer leur culture et leurs traditions, renforcer leur identité et bâtir un avenir meilleur.

« À titre de membres d’une équipe, nous avons été sensibilisés à l’importance du relationnel dans le cadre d’un paradigme autochtone de recherche », souligne la Pre Blanchet-Cohen.

« Nous sommes ravis d’entendre que les participantes et participants à l’institut en sont ressortis inspirés et motivés à faire briller les savoirs et les expériences des jeunes Autochtones de manière transformatrice. »


Apprenez-en davantage à propos du
plan d’action sur les directions autochtones de Concordia, qui énonce une série de mesures concrètes à prendre en vue de décoloniser et d’autochtoniser l’Université.

 

 



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