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La commissaire Trina Cooper-Bolam est la plus récente chercheuse de Concordia à remporter une bourse postdoctorale Banting

La chercheuse postdoctorale entreprendra une démarche axée sur la décolonisation et la réappropriation de l’ancien pensionnat autochtone Shingwauk, en collaboration avec des personnes survivantes
28 novembre 2022
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Shingwauk Hall and Home (vers 1935), Sault Ste-Marie (ON). | Image reproduite avec l'aimable autorisation du Shingwauk Residential Schools Centre.
Shingwauk Hall and Home (vers 1935), Sault Ste-Marie (ON). | Image reproduite avec l'aimable autorisation du Shingwauk Residential Schools Centre.

Commissaire, professionnelle en muséologie critique et designer, Trina Cooper-Bolam est la plus récente chercheuse de Concordia à recevoir une bourse postdoctorale Banting.

Elle a obtenu la bourse Banting pour son projet postdoctoral intitulé « Storied Transformations: Decolonizing Inherited Space through Memorial Performance ». Il s’agit d’une exploration transdisciplinaire du processus de réappropriation de l’ancien pensionnat autochtone Shingwauk, à Sault Ste. Marie, en Ontario, réalisée en collaboration avec des personnes survivantes ainsi que des étudiants et étudiantes.

Résidante d’Ottawa, Trina Cooper-Bolam se définit comme une allochtone qui vit et travaille sur un territoire algonquin non cédé. Elle collaborera avec Erica Lehrer, professeure d’histoire à la Faculté des arts et des sciences de Concordia, ainsi qu’avec le Laboratoire de conservation et de recherche engagée de l’Université.

« L’Université Algoma, qui occupe aujourd’hui les locaux de l’ancien pensionnat Shingwauk, souhaitait apporter son soutien aux survivants et rendre visible leur histoire dans cet espace », explique Trina Cooper-Bolam. « Avec les survivants, nous avons réinterprété le rez-de-chaussée du bâtiment, d’une extrémité à l’autre, pour faire connaître son histoire aux visiteurs. »

La bourse Banting, l’une des plus prestigieuses marques de reconnaissance universitaires octroyées par le gouvernement du Canada, a pour but de soutenir et de promouvoir les travaux des meilleurs chercheurs et chercheuses dans leur domaine, tant au pays qu’à l’étranger. La bourse prévoit le versement d’un montant de 70 000 $ par année pendant deux ans.

Trina Cooper-Bolam : « Je cherche à élargir le répertoire des procédés que nous employons pour explorer des sujets difficiles dans le contexte d’expositions. » | Image : Trina Cooper-Bolam Trina Cooper-Bolam : « Je cherche à élargir le répertoire des procédés que nous employons pour explorer des sujets difficiles dans le contexte d’expositions. » | Image : Trina Cooper-Bolam

Expositions expérientielles et histoires douloureuses

La réappropriation du pavillon Shingwauk est le fruit d’une initiative des personnes survivantes du pensionnat autochtone Shingwauk et de ses occupants actuels, l’Université Algoma et l’institut Shingwauk Kinoomaage Gamig.

« Il existe une importante communauté de survivants du pensionnat Shingwauk, qui se réunit depuis 1981 », indique Trina Cooper-Bolam. « Le Shingwauk Residential Schools Centre, dirigé par des survivants, a réuni les archives les plus importantes sur les pensionnats autochtones dans cette partie du pays, et il constitue un important lieu d’apprentissage et de recherche en la matière. »

Trina Cooper-Bolam a étudié dans différentes disciplines, dont la gestion et le design. Cette formation et l’expérience qu’elle a tirée de son passage à la Fondation autochtone de l’espoir éclaireront son approche pour aborder cette douloureuse commémoration et rendre hommage aux personnes survivantes.

Trina Cooper-Bolam travaille à la conception de nouveaux outils permettant de recréer des lieux physiques du passé et de reconstituer les souvenirs qui y sont associés. Elle souhaite appliquer des technologies de pointe comme la réalité virtuelle et la modélisation 3D, auxquelles ont recours des entreprises telles que Ubisoft et Moment Factory, à Montréal, pour créer des environnements virtuels immersifs propices à la narration.

« Je cherche à élargir le répertoire des procédés que nous employons pour explorer des sujets difficiles dans le contexte d’expositions », précise-t-elle.

Il s’agit de créer une expérience unique intrinsèquement liée au lieu, avec un objectif éducatif et pédagogique, ou, pour reprendre les mots de Trina Cooper-Bolam, à « mettre la technologie immersive au service des survivants ».

Toutes les étapes du travail seront réalisées en collaboration avec des partenaires autochtones et allochtones qui ont une relation avec le lieu, et avec qui Trina Cooper-Bolam a établi des liens au fil de nombreuses années. Les expériences, les savoirs et les façons d’être des personnes autochtones constitueront le fil conducteur de l’exposition.

« Je n’ai aucun antécédent personnel avec les pensionnats autochtones, mais j’ai parmi mes ancêtres des personnes qui sont probablement plus susceptibles d’avoir enseigné dans un pensionnat que d’y avoir séjourné. J’ai donc une responsabilité au regard de cet héritage », explique Trina Cooper-Bolam.

« Depuis des décennies, les musées adoptent une posture éthique visant à réduire ou à prévenir les actes de violence, et à en stopper pour de bon la récurrence. J’espère apporter ma contribution à cet effort grâce à la muséologie critique. »


Apprenez-en davantage sur le
Département d’histoire de Concordia.

 

 



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