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Mise à jour de l’automne sur le budget de Concordia

Lire un message du recteur de Concordia, Graham Carr
4 novembre 2025
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Des gens marchent et se tiennent debout dans un hall intérieur moderne avec de grandes fenêtres, des sols polis et des panneaux d'information.

Chères Concordiennes,

Chers Concordiens,

Le 30 octobre, le conseil d’administration a approuvé les états financiers audités de l’Université Concordia pour l’exercice financier 2024-2025. Maintenant que l’exercice précédent est officiellement clos, il convient de brosser un portrait de la situation et de vous faire part de nos plans pour faire face aux défis budgétaires auxquels nous continuons d’être confrontés.

Plan de redressement : nous maintenons le cap

Les états financiers de l’exercice 2024-2025 confirment que, pour la troisième année consécutive, l’Université Concordia a atteint son déficit cible, conformément au plan de redressement approuvé par son conseil d’administration et le gouvernement.

Cette réussite est principalement attribuable aux sacrifices consentis par notre communauté, à une gestion financière prudente et à des innovations dans les méthodes de travail sur nos campus. Au même moment, l’Université a enregistré de nouveaux revenus et accru ceux provenant de certaines sources existantes. Nos portefeuilles de placement ont bénéficié de conditions de marché favorables et affiché d’excellents rendements. Nous avons également été en mesure d’augmenter les revenus tirés de services auxiliaires. Or, étant donné l’incertitude qui plombe l’économie mondiale, nous ne pouvons pas compter sur des résultats similaires à l’avenir.

Augmentation des inscriptions, mais chute des revenus

Maintenant que nous disposons de données d’inscription à jour, il est évident que le portrait financier de 2025-2026 sera marqué par un paradoxe : les inscriptions sont en hausse, mais les revenus associés à ces inscriptions sont en baisse.

Grâce aux efforts déployés par nos facultés et les responsables de nos programmes, le nombre total d’inscriptions a augmenté de 7,1 pour cent par rapport à l’an dernier. Cette croissance est presque entièrement attribuable à l’augmentation des inscriptions au premier cycle et aux cycles supérieurs d’étudiants du Québec et, dans une moindre mesure, d’étudiants des autres provinces.

Malgré cette hausse récente, le total des inscriptions de 2025 demeure bien inférieur à celui de 2023. De plus, comme les inscriptions ont été en baisse pendant deux années consécutives, nous devons toujours composer avec les pertes de revenus associées à ces faibles cohortes, sans parvenir à les compenser.

Les mesures restrictives décrétées par les autorités provinciales et fédérales ont entraîné une chute brutale de la population étudiante internationale au Québec et au Canada et elles constituent le principal facteur nuisant aux inscriptions. À l’Université Concordia, les demandes d’inscription d’étudiants étrangers ont diminué de près de 40 pour cent et les inscriptions de près de 23 pour cent cette année comparativement à 2024. Or, les inscriptions d’étudiants étrangers en 2024 étaient déjà inférieures à celles de 2023.

Qui plus est, en vertu de la nouvelle formule de financement entrée en vigueur en 2024-2025, le gouvernement du Québec récupère la majeure partie des droits de scolarité perçus auprès des étudiants étrangers et réduit ainsi nos revenus d’environ 6000 $ par personne étudiante par année. Bien que nous nous réjouissions de la hausse des inscriptions d’étudiantes et étudiants du Québec et des autres provinces, celles-ci ne sauraient compenser à elles seules l’ampleur des pertes que nous subissons en raison de l’effet combiné des politiques d’immigration restrictives et de la modification de la formule de financement.

Cette situation n’est pas propre à Concordia, car elle se fait sentir dans tout le réseau universitaire québécois. Toutefois, le défi est particulièrement aigu pour Concordia, comme l’a récemment souligné l’agence mondiale de notation de crédit Moody’s. Selon l’analyse de cette agence, le Québec est « la province la plus restrictive au Canada pour les étudiants internationaux » et les changements de politiques introduits par le gouvernement « touchent de manière disproportionnée les deux plus grandes universités anglophones de la province, l’Université McGill et l’Université Concordia, en réduisant leur compétitivité tarifaire et en freinant la croissance de leurs revenus. »

Nouvelles mesures de réduction des coûts et élargissement des mesures existantes

Comme vous pouvez vous y attendre – et comme vous le constatez probablement –, nous n’avons d’autre choix que de maintenir les mesures de réduction des coûts déjà en vigueur. Malheureusement, en raison de la baisse continue de nos revenus, nous devrons procéder à de nouvelles compressions au cours du présent exercice financier afin d’atteindre le déficit cible de 31,1 millions de dollars approuvé par le conseil d’administration et prévu par le plan de redressement.

Par conséquent, en plus des restrictions déjà en place en matière d’embauche et du programme de retraite volontaire (PRV) destiné aux membres du personnel, l’Université prendra plusieurs nouvelles mesures de réduction des coûts pendant l’exercice 2026-2027. Les mesures suivantes seront les premières à toucher le secteur de l’enseignement :

  • Programme de retraite volontaire destiné aux membres du corps professoral
  • Annulation de l’ouverture annuelle de postes à durée déterminée
  • Report d’un an des nouvelles demandes de congés sabbatiques approuvées

Il s’agit là de mesures extrêmement difficiles à prendre, et nous ne les mettons pas en œuvre à la légère. Nous savons qu’elles ont une incidence directe sur les aspirations personnelles et professionnelles de certains membres du corps professoral. Elles entraîneront également des conséquences sur la manière dont les départements dispensent leurs programmes dans l’ensemble de l’université. À ce jour, nous avons fait tout notre possible pour limiter les coupes dans l’enseignement et la recherche. Mais la gravité de notre situation financière est telle que nous ne pouvons plus éviter de prendre des mesures supplémentaires pour préserver notre viabilité et notre autonomie futures.

De plus, nous envisageons un ensemble de nouvelles mesures – ou l’élargissement de mesures existantes – dans le secteur administratif, certaines d’entre elles ayant inévitablement des conséquences sur les activités d’enseignement et de recherche. En voici quelques-unes :

  • Réduction du nombre d’employés temporaires
  • Réduction ou suspension des heures d’ouverture de certains services
  • Optimisation de l’espace existant
  • Cession de biens immobiliers excédentaires ou dont l’entretien est coûteux
  • Révision des structures informatiques, des ressources et des licences d’utilisation de logiciels
  • Utilisation de l’intelligence artificielle pour automatiser des tâches répétitives et à fort volume
  • Lancement de régimes de retraite à cotisations déterminées pour les nouveaux employés

Nous faisons face à une situation grave, qui nous touchera tous directement ou indirectement. Nous devrons tous faire, à court terme, des choix que nous aurions préféré éviter. À titre d’exemple, les membres de l’équipe de la haute direction de l’Université, dont je fais partie, ont accepté de geler leurs salaires et de renoncer une fois de plus à toute augmentation pour l’exercice en cours.

Votre opinion compte vraiment

Jusqu’à présent, nous avons communiqué avec la communauté au sujet de notre situation financière au moyen de réunions publiques et de conversations sur le budget animées par le chef de la direction financière et la vice-rectrice exécutive aux affaires académiques. Or, il appert que ces échanges n’ont pas rejoint un public aussi large que nous l’aurions souhaité.

Par conséquent, au cours des prochaines semaines, nous utiliserons une approche différente pour mobiliser les membres de notre communauté autour de cette question. C’est ainsi que Faye Diamantoudi, vice-rectrice exécutive aux affaires académiques par intérim, rendra visite à tous les départements en compagnie des doyennes et doyens afin de présenter les perspectives budgétaires, notamment en ce qui concerne les occasions de générer des revenus dans l’avenir, mais aussi afin d’entendre directement ce que les membres du corps professoral et du personnel ont à dire. Parallèlement, j’irai rencontrer les membres de toutes les unités administratives en compagnie du chef de la direction financière, Denis Cossette, afin d’échanger de l’information, de recueillir des commentaires et de demander des conseils sur notre situation budgétaire. Nous adoptons cette façon de faire parce que nous voulons joindre autant de membres de notre communauté que possible. Notre réalité budgétaire est complexe et difficile. Elle nous concerne tous, et nous avons besoin de votre contribution.

Dans l’intervalle, nous avons mis en ligne dans Carrefour une page contenant une foire aux questions très complète, accessible tant aux membres du corps professoral qu’à ceux du personnel. Les Concordiennes et Concordiens peuvent continuer à poser des questions afin d’obtenir des réponses dans la FAQ en écrivant à l’adresse budget.conversations@concordia.ca.

Nous devons jouer avec les cartes que nous avons en main

Je crois que nous nous entendons tous pour dire que, dans l’ensemble, nous ne sommes pas à l’origine de la situation budgétaire dans laquelle Concordia se trouve plongée. Si le gouvernement n’avait pas modifié la formule de financement relative aux étudiants internationaux et si nous avions aujourd’hui le même nombre – pas davantage, seulement le même nombre – d’étudiants internationaux qu’en 2023, nous enregistrerions un léger excédent cette année.

Mais notre réalité est tout autre. En fait, les inscriptions cumulées – et les revenus qui en découlent – ont diminué au cours des trois dernières années. La situation est extrêmement frustrante, mais, à ce moment-ci, il importe peu que les défis auxquels nous faisons face soient injustes ou non. Pour assurer la pérennité de l’Université, nous devons mettre tout en œuvre pour limiter notre déficit.

Je reconnais que nous avons tous fait des sacrifices, et je vous en suis reconnaissant. Notre communauté a fait des efforts remarquables pour nous permettre d’atteindre notre déficit cible tout en continuant à exceller sur les plans de l’enseignement et de la recherche. Je suis extrêmement fier de ce que nous avons accompli et de la façon dont l’Université a constamment su relever les importants défis qui se sont dressés devant elle.

Mais je ne me fais pas d’illusions, et vous ne le devriez pas vous non plus. Nous avons jusqu’à présent réalisé les économies les plus évidentes et fait les choix les moins douloureux. Nous avons inévitablement atteint le point où des décisions plus difficiles et des mesures plus radicales doivent être prises.

Je vous remercie pour tout ce que vous avez fait pour soutenir l’Université en cette période de crise. Ce n’est certainement pas ainsi que nous espérions fêter notre 50e anniversaire, et le chemin qui nous attend sera ardu. Mais nous n’avons d’autre choix que de l’emprunter, surtout si nous voulons que le prochain chapitre de l’histoire de Concordia soit encore plus grandiose et audacieux que ce que nous avons accompli jusqu’à maintenant.


Graham Carr

Recteur et vice-chancelier



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