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Des Concordiennes et Concordiens reformulent l’histoire des espaces urbains à travers le prisme de la gestion des déchets

Une nouvelle application conçue par Elizabeth Miller en collaboration avec des étudiantes et étudiants ainsi que des collègues transforme Montréal en laboratoire urbain
17 juin 2025
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Un groupe de personnes dans un environnement urbain, parlant entre elles et regardant des téléphones portables.
« Nous avons voulu créer un outil qui inciterait les gens à se déplacer dans la ville en faisant preuve de curiosité et d’esprit critique », affirme Elizabeth Miller.

À une époque où le temps passé devant les écrans et les rencontres en ligne dominent les enjeux sociétaux, Elizabeth Miller, professeure à Concordia et documentariste, invite la population montréalaise à sortir au grand air. Plus précisément, elle nous propose d’enfourcher un vélo ou de marcher pour explorer l’infrastructure peu connue de la vie urbaine et ses liens avec la production de déchets.

Son plus récent projet, l’application WasteScapes, propose une visite documentaire augmentée, à la fois structurée et flexible, de plus de 60 lieux où se décline l’histoire de la gestion des déchets à Montréal. Le projet a été conçu en collaboration avec MJ Thompson, professeure agrégée d’éducation artistique, Isabel Boucher, étudiante au doctorat, et Kim Grinfeder, professeur de médias interactifs à l’Université de Miami.

Téléchargeable gratuitement, l’application invite les utilisatrices et utilisateurs à visiter des lieux familiers et à les voir sous un nouveau jour. Elle leur fait découvrir des installations de guérilla artistique réalisées à partir de matériaux récupérés, des systèmes d’égouts vieillissants et d’immenses infrastructures souterraines dont le public ne soupçonne pratiquement pas l’existence.

« C’est une excellente façon de découvrir la ville. Bien peu d’entre nous connaissent les systèmes de traitement des déchets et de l’eau dont nous dépendons », fait valoir Elizabeth Miller, qui enseigne au Département de communication.

« Nous avons voulu créer un outil qui inciterait les gens à se déplacer dans la ville en faisant preuve de curiosité et d’esprit critique – une activité ludique, mais enracinée dans l’histoire réelle de la durabilité urbaine. »

Pour favoriser une véritable immersion dans Montréal, les utilisatrices et utilisateurs doivent se rendre physiquement sur les lieux pour déverrouiller le contenu proposé par WasteScapes : histoires racontées en français et en anglais, renseignements historiques et artistiques et documentation photographique. L’expérience suscite ainsi une réflexion bien ancrée dans chacun des lieux visités. L’application a été conçue pour un large public : personnes étudiantes, éducatrices et éducateurs, défenseurs de l’environnement et explorateurs urbains y sont conviés, sans oublier les cyclistes du dimanche.

A group of people standing looking at graffiti in an urban setting underneath an overpass

« Nous cherchons à rendre visibles plusieurs types de déchets »

Chaque lieu nous incite à repenser ce que nous considérons comme des déchets, ainsi que la manière dont ils sont gérés et la valeur que nous en venons à accorder aux objets, aux systèmes et aux lieux qui font partie de notre vie. L’un des circuits entraîne les participantes et participants dans le parc Frédéric-Back, ancien site d’enfouissement de déchets aujourd’hui devenu un modèle de réhabilitation écologique. Un autre parcours nous fait découvrir divers lieux générateurs de déchets qui ont exercé leurs activités au cours des différentes époques de l’histoire industrielle du canal de Lachine. Dans d’autres parcours, nous explorons comment l’Université Concordia elle-même constitue un laboratoire vivant axé sur la réduction et la réutilisation des déchets.

« Nous cherchons à rendre visibles divers types de déchets – du compost aux eaux usées en passant par les déchets industriels et architecturaux – et à faire connaître leur histoire, les politiques qui s’y rattachent et les possibilités qu’ils présentent, indique Elizabeth Miller. En nous déplaçant sur les lieux et en écoutant les propos des personnes qui travaillent dans le domaine de la gestion des déchets ou qui réfléchissent à cette question, nous pouvons voir la ville et notre relation aux déchets sous un éclairage nouveau. »

Pour celles et ceux qui ne savent pas trop par où commencer, le site Web de WasteScapes propose plusieurs circuits thématiques à vélo ou à pied – accompagnés de PDF téléchargeables – d’une durée d’une à trois heures chacun. Des itinéraires tels que « Échelles de déchets » sur l’île Sainte-Hélène ou « Waste values » (« la valeur des déchets »), dans le Mile End, proposent diverses expériences thématiques se déployant sur des parcours accessibles. Bien que ces itinéraires ne soient pas intégrés à l’application, ils la complètent en structurant l’aventure urbaine.

Les personnes enseignantes peuvent également intégrer cet outil à la matière de leurs cours. Le site Web de WasteScapes comprend des guides pédagogiques téléchargeables qui facilitent l’intégration des visites dans les programmes d’études sur le développement durable, les infrastructures ou l’engagement civique. L’application et le matériel connexe sont disponibles en anglais et en français, ce qui permet à un plus grand nombre de Montréalaises et Montréalais de participer à ce projet unique.

La carrière d’Elizabeth Miller se distingue par une approche interdisciplinaire et participative alliant médias, activisme et engagement public.

Elle tient également à souligner la collaboration de plusieurs spécialistes et collègues, notamment Monika Gagnon, qui a conçu un itinéraire de visite que l’on trouve dans l’application, intitulé « The expo67 AR|chives » (« les archives d’Expo 67 »). Cette visite entraîne les utilisatrices et utilisateurs à travers les vestiges et les traces des structures érigées à l’occasion d’Expo 67, sur l’île Sainte-Hélène et l’île Notre-Dame. Elle soulève plusieurs questions pertinentes sur les archives, l’histoire et les déchets architecturaux.

En somme, WasteScapes invite les gens à effectuer une réflexion non seulement sur ce qu’ils mettent au rebut, mais sur les façons dont les villes sont construites, entretenues et réimaginées, et dont leur histoire peut être reformulée. Pour Elizabeth Miller, c’est une invitation à sortir, à ralentir le rythme et à voir les choses qui nous sont familières avec un regard neuf.


Téléchargez l’application mobile WasteScapes
pour découvrir l’histoire cachée des systèmes de gestion des déchets de Montréal.

Explorez le Département de communication de l’Université Concordia.



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