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Apprendre à diriger quand la durabilité est en jeu

Grégoire Baillargeon, président du BMO groupe financier à Québec et vice-président du conseil chez BMO Marchés des capitaux, raconte comment il est devenu un leader climatique — et pourquoi tous les dirigeants et dirigeantes doivent suivre le mouvement.
24 septembre 2025
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Par Darcy MacDonald


Grégoire Baillargeon, président de BMO Québec et vice-président du conseil de BMO Marchés des capitaux et de l'Institut climatique de BMO Grégoire Baillargeon, président de BMO Québec et vice-président du conseil de BMO Marchés des capitaux et de l'Institut climatique de BMO

Alors que les enjeux climatiques s’imposent désormais au cœur des stratégies d’affaires, les dirigeantes et dirigeants sont appelés à naviguer dans un environnement en mutation rapide : nouveaux risques, décisions stratégiques et transformation organisationnelle ne sont que quelques-uns des facteurs qui entrent en ligne de compte.

Grégoire Baillargeon n’avait pas prévu de devenir un leader climatique. Aujourd’hui, en tant que président de BMO Québec, vice-président du conseil de BMO Marchés des capitaux et vice-président de l’Institut pour le climat de BMO, il contribue activement à intégrer la durabilité au sein d’une des plus grandes institutions financières du pays.

Il a aussi été l’un des catalyseurs de convertgence, une initiative conjointe de BMO et de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, visant à accompagner les entreprises dans leur transition climatique.

« La prochaine génération dirigeante n’a pas le luxe d’imiter le passé, rappelle-t-il. Nos écosystèmes sont sous pression. La durabilité sera bientôt au cœur de toutes nos décisions. »

Un apprentissage accéléré

C’est en accompagnant sa clientèle dans le financement de projets de décarbonation que M. Baillargeon s’est plongé, il y a quelques années, dans la complexité des enjeux climatiques. Conscient de devoir mieux comprendre pour mieux conseiller, il a entrepris un véritable parcours autodidacte : lectures, rencontres, questions et exploration interdisciplinaire.

La lecture de How to Avoid a Climate Disaster de Bill Gates a marqué un tournant. « J’ai été frappé par l’ampleur et la complexité des défis », confie-t-il.

De fil en aiguille, son apprentissage s’est transformé en vision systémique : de l’électrification des transports et bâtiments à la décarbonation des réseaux électriques, chaque secteur est interconnecté. Ce cheminement lui permet aujourd’hui de participer activement aux décisions stratégiques, même sans être un expert technique.

« Personne ne peut tout maîtriser, dit-il. Le plus important, c’est d’apprendre en continu et de partager ce qu’on découvre pour faire avancer les autres. »

Agir sans attendre

Pour M. Baillargeon, le piège est de croire qu’il faut tout savoir avant d’agir. L’accès à la connaissance n’a jamais été aussi vaste : balados, conférences, intelligence artificielle, débats d’experts.

Les participants travaillent ensemble pendant un cours. Les participants travaillent ensemble pendant un cours.

Mais l’essentiel reste de passer à l’action, tout en gardant l’humilité d’écouter et d’ajuster.

« Il ne s’agit pas de dire : je suis l’expert et voilà la solution. Le progrès viendra du dialogue, de l’écoute et de la recherche de compromis. »

Cet état d’esprit guide son travail avec sa clientèle, ses collègues et les décideurs : remettre en question ses propres certitudes, rester ouvert aux perspectives divergentes et bâtir une vision commune.

La durabilité, une responsabilité partagée

Dans ce contexte, la Chambre et le Centre des dirigeants John-Molson ont lancé Développer votre leadership climatique, un programme qui outille les personnes dirigeantes pour transformer leurs ambitions en actions concrètes, à l’image du parcours de M. Baillargeon. Cette formation permet aux entreprises de mieux comprendre leur écosystème et leurs sources d’émissions, de définir des cibles de réduction réalistes et d’identifier des stratégies d’atténuation cohérentes avec leurs priorités d'affaires.

À ses yeux, la durabilité doit cesser d’être perçue comme une spécialité réservée à quelques experts : elle doit devenir une compétence essentielle pour toute personne occupant un rôle décisionnel.

« Nous atteindrons nos objectifs lorsque chaque dirigeant, chaque dirigeante prendra conscience de son rôle et agira dans un but commun. »

Pour Grégoire Baillargeon, la durabilité n’est pas un champ d’expertise à part; c’est la nouvelle base du leadership.



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