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Selon une nouvelle recherche, les politiciens répondent davantage aux messages personnalisés

Les pressions exercées par l’électorat sur les changements climatiques peuvent influencer la façon dont un député communique avec le public, note le postdoctorant Seth Wynes
24 septembre 2021
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Seth Wynes wears dark jacket and stands in a forested area
Seth Wynes, boursier postdoctoral au Département de géographie, urbanisme et environnement

Les politiciens et politiciennes sont souvent accusés de ne pas écouter les préoccupations de leurs électeurs ou de ne pas leur porter attention, surtout lorsqu’il est question des appels à l’action pressants pour s’attaquer à l’aggravation de la crise climatique.

Mais cette supposition tient-elle la route? Seth Wynes, boursier postdoctoral au Département de géographie, urbanisme et environnement de l’Université Concordia et auteur principal d’un article récemment publié dans le journal Climatic Change explique que les politiciens répondent à certains types de communications des électeurs. M. Wynes et ses collègues ont découvert que les députés sont plus réceptifs s’ils constatent que l’auteur a déployé des efforts pour personnaliser son message. Au contraire, ils seront moins enclins à répondre aux messages impersonnels envoyés à partir d’une liste de diffusion.

Seth Wynes explique sa recherche ci-dessous.

De nombreux électeurs, y compris au Canada, sont frustrés de la lenteur de la mise en œuvre de politiques solides sur les changements climatiques, et nous savons que les manifestations, les campagnes numériques et les élections ne donnent pas toujours de résultats satisfaisants. Comment votre étude teste-t-elle l’efficacité de la participation politique en ligne?

Par l’entremise d’une organisation canadienne (Evidence for Democracy), des citoyens et citoyennes ont envoyé des courriels à leurs députés et députées leur demandant de publier sur Twitter un message en faveur de la lutte contre les changements climatiques. Il s’agit certainement d’une demande anodine, étant donné le caractère public de Twitter, mais elle permet tout de même de mesurer la réponse des élus. Si un député publie le message suggéré, alors nous savons qu’il a lu le courriel et qu’il se soucie de la cause.

Quelle a été la réponse générale des députés aux courriels et aux messages? 

Un seul député a publié le texte soumis. Ce résultat nous indique que même les courriels de campagnes génériques peuvent être efficaces, mais il nous renseigne aussi sur les limites de ces modes de communication à effort minimal. Certaines preuves statistiques indiquent que les députés ont publié plus de messages d’action pour le climat durant cette période, mais qu’ils ont rédigé ces messages eux-mêmes plutôt que d’utiliser le texte suggéré.

Qu’avez-vous appris sur la façon dont les acteurs politiques répondent aux courriels directs, comparativement aux appels téléphoniques reçus par les bureaux de circonscription et aux autres types de campagnes numériques? Qu’avez-vous appris d’autre sur les représentants et représentantes politiques?

Nos entrevues avec les membres du personnel ont démontré que les bureaux des députés ont tendance à accorder plus d’attention aux messages écrits et aux appels téléphoniques personnalisés. Cela tient en partie au fait qu’il est moins compliqué de répondre à un courriel générique (il suffit d’envoyer la même réponse à tous les expéditeurs), mais aussi que les communications personnalisées demandent un plus grand effort aux électeurs et méritent donc d’être prises plus au sérieux.

Par conséquent, pour piquer la curiosité d’un député, mieux vaut faire pression en groupe, et idéalement attirer l’attention des médias. Les questions climatiques vous préoccupent? Unissez vos forces et communiquez avec les députés pendant la tenue d’une manifestation pour le climat.

 

Lisez l’article cité : Can citizen pressure influence politicians’ communication about climate change? Results from a field experiment



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