À côté, le Club Unity, l'une des plus grandes discothèques du Village, arbore le même drapeau et une enseigne fluorescente sur laquelle on peut lire « Boys, boys, boys ! », visible depuis la rue. Ces repères visuels et spatiaux ont leur importance : ils déterminent qui se sent le bienvenu et qui ne l'est pas. Pour les personnes queer de couleur, les personnes transgenres et les femmes, cela signifie que le Village s'adresse à une population d'hommes gays cisgenres. L'absence totale de bars lesbiens ou de lieux destinés aux femmes souligne encore davantage ce point. Malgré la réputation d'ouverture de Montréal, la ville n'a pas eu un seul bar lesbien dans son Village depuis des années.
Ces dynamiques révèlent comment les décisions en matière d'urbanisme et de zonage, bien qu'apparemment neutres, peuvent reproduire les inégalités. La priorité accordée aux activités nocturnes et aux commerces axés sur la consommation plutôt qu'aux espaces communautaires renforce l'identité du Village en tant que zone commerciale plutôt que lieu de solidarité. Lorsque l'urbanisme favorise la consommation, l'inclusivité devient esthétique plutôt que structurelle.
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