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Communiqué de presse

La vie du 1 % le plus riche est-elle moins luxueuse qu’on le croit?

Une nouvelle recherche de l’Université Concordia examine les stéréotypes attribués à l’élite

Robert Nason: “The depiction of the one per cent owning luxury yachts and vast houses tends to distort the reality of one per centers’ daily lives.” | Photo by Chris Nelson (Flickr Creative Commons) Robert Nason: “The depiction of the one per cent owning luxury yachts and vast houses tends to distort the reality of one per centers’ daily lives.” | Photo by Chris Nelson (Flickr Creative Commons)

 

Montreal, le 25 octobre, 2016 — Partout dans le monde, l’inquiétude croissante au sujet des inégalités économiques a donné lieu à une vision polarisée de ce signifie le fait d’être « extrêmement » riche.

Mais les exagérations qui entourent la vie du 1 % des personnes les plus riches masquent-elles une réalité plus banale? Ou ces personnes trônent-elles vraiment sur des toilettes en or, mangeant du caviar de béluga et ornant leur veste de cuir de cristal Swarovski?

Pas tout à fait, selon une nouvelle étude publiée dans Business & Society par des chercheurs de l’École de gestion John-Molson de l’Université Concordia. Leurs travaux montrent en effet que le membre moyen du 1 % ne figure pas parmi les célèbres milliardaires qui peuplent le classement Forbes des personnes les plus riches.

Au moyen des résultats de l’enquête de la Réserve fédérale américaine sur les finances des consommateurs, les professeurs de management Michael Carney et Robert Nason démontent les idées reçues en mettant en lumière les différences considérables qui existent au sein de cette soi-disant élite.

« Contrairement à la croyance populaire, le ménage type du 1 % ne possède pas une richesse de même mesure que celle dont jouissent les membres des palmarès des mieux nantis, affirme le Pr Carney. La plus grande partie des revenus de ce ménage provient en fait de la propriété et de la gestion de petites et moyennes entreprises, dont bon nombre sont familiales. »

« Nos résultats corrigent une idée fausse très répandue selon laquelle le 1 % des Américains les plus fortunés constitue un petit groupe de personnes d’une richesse indécente. En fait, on parle de 1,6 million de ménages dont les revenus varient largement », précise le chercheur.

Le rôle du 1 % dans l’inégalité économique

Selon l’enquête de la Réserve fédérale, le seuil d’inclusion dans le 1 % correspond à une valeur nette de 8,5 millions de dollars. La valeur médiane des ménages y est de 29 millions de dollars – un capital substantiel, certes, mais loin de celui des milliardaires qui dominent les classements. Du reste, l’analyse des Prs Carney et Nason montre que les principaux avoirs des trois quarts du 1 % le plus riche sont en fait investis dans des entreprises gérées par leur propriétaire. Ainsi, le principal avoir de ces personnes est souvent leur entreprise, un investissement productif qui crée des emplois et stimule la croissance économique.

Le contraste est évident avec le discours tenu par les mouvements sociaux anti-inégalité tels qu’Occupons Wall Street, qui laissent entendre que ces personnes sont intimement liées aux puissances financières et aux grandes entreprises.

« En les dépeignant comme des propriétaires de vastes demeures et de yachts de luxe, on tend à déformer la réalité quotidienne des membres types du 1 %, soutient Robert Nason. Notre étude indique qu’ils n’accumulent pas les avoirs en pièces d’or, mais investissent plutôt leur fortune dans des parcs de camions, de l’équipement de construction ou des usines de taille moyenne. »

Les deux chercheurs ne souhaitent pas glorifier les riches et sympathisent pleinement avec ceux qui protestent contre les disparités économiques. Ils font d’ailleurs état, dans leurs conclusions, d’instruments financiers accessibles uniquement aux ménages aisés et d’intentions dynastiques au sein du 1 % qui pourraient finir par entraver la mobilité économique. Ils estiment cependant que le débat sur les politiques de redistribution bénéficierait d’une meilleure compréhension de la nature du 1 % – ce que favorise justement leur étude.

« Les inégalités et la recherche d’une société plus équitable constituent un enjeu contemporain des plus déterminants, mais les stéréotypes véhiculés au sujet du 1 % ne résolvent pas le problème. Grâce au portrait que nous dressons, nous espérons contribuer à l’élaboration de solutions raisonnées se fondant sur l’information la plus exacte qui soit », conclut Michael Carney.

Partenaires de recherche : Cette étude a été financée en partie par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.


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