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Les Stingers de Concordia afficheront leurs couleurs à l’occasion du match de hockey de la fierté

Les équipes et leurs partenaires communautaires souhaitent favoriser la représentation et l’acceptation des personnes 2SLGBTQIA+ au hockey et ailleurs
31 janvier 2024
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Jeune homme souriant aux cheveux blonds courts et à la barbe, vêtu d'une chemise à carreaux. « L’organisation d’un match de la fierté contribue à envoyer le message que le hockey est ouvert à tous. », affirme Nicolas Bergeron.

En tant qu’homme gai amateur de sports, Nicolas Bergeron dit comprendre comment on se sent lorsqu’on n’est pas le bienvenu dans certains milieux. C’est pourquoi, dans le cadre de son travail à Queer Concordia, l’étudiant à l’École de gestion John-Molson a organisé un match de la fierté pour les équipes de hockey des Stingers.

Conçus selon le même principe que les événements similaires de la Ligue nationale de hockey (LNH), les matches de la fierté sont le fruit d’une collaboration avec l’organisation des Stingers et Concordia Swarm

Des activités thématiques sont prévues une heure avant les matches entre les équipes de hockey masculine et féminine des Stingers et les Gee-Gees de l’Université d’Ottawa, qui se dérouleront respectivement le 3 février à 19 h et le 4 février à 15 h à l’Aréna Ed-Meagher du campus Loyola.

Les organismes communautaires Interligne, GRIS-Montréal et Projet 10 seront sur place pour faire de la sensibilisation. Les partisanes et partisans sont invités à porter des vêtements ou des accessoires aux couleurs de l’arc-en-ciel.

Lors des événements, les personnes participantes auront la possibilité de s’inscrire à un tirage gratuit et courront la chance de gagner des articles tels que des casquettes de la fierté autographiées par les vedettes du Canadien de Montréal Cole Caufield et Nick Suzuki.

La représentation sur la patinoire

Nicolas Bergeron a également préparé une collection de documents écrits qui sera exposée lors de l’événement. La collection met en valeur diverses initiatives liées à la fierté et à la représentation des personnes 2SLGBTQIA+, notamment des lettres que le joueur de hockey professionnel Brock McGillis et l'entraîneur Justin Rogers ont écrites à la personne qu’ils étaient dans leurs jeunes années.

La collection comprend des photos de joueurs en pleine action arborant le ruban de la fierté. Ce ruban athlétique aux couleurs de l’arc-en-ciel a été conçu pour manifester un soutien aux athlètes 2SLGBTQIA+. Cependant, l’année dernière, la LNH a créé la controverse lorsqu’elle a interdit l’usage de ce type de symbole.

Selon Nicolas Bergeron, la tenue d’un match de la fierté à Concordia sera plus significative que jamais dans ce contexte. « J’ai été très déçu quand la LNH a annoncé sa décision, sur laquelle elle est aujourd’hui revenue, d’interdire aux joueurs de porter des chandails spéciaux ou d’appliquer du ruban multicolore sur leur bâton, sous prétexte que la présence de ces symboles constituerait une “distraction”, lorsque certains joueurs ont refusé de participer », relate-t-il.

« Je crois que la représentation sur la patinoire contribue vraiment à faire changer les choses. Ce geste a énormément d’importance pour la communauté 2SLGBTQIA+, en particulier pour les jeunes qui souhaitent s’adonner à leur sport préféré », renchérit-il.

« L’organisation d’un match de la fierté contribue à envoyer le message que le hockey est ouvert à tous. »

La discrimination persistante joue sur la participation

Nicolas Bergeron soutient que les interdictions imposées par les ligues sportives du port de chandails ou de rubans spéciaux ne sont que la pointe de l’iceberg au chapitre des attitudes haineuses à l’égard de la communauté 2SLGBTQIA+, dans le domaine sportif et ailleurs.

« Même si la société a fait d’énormes progrès, il n’est pas rare que les jeunes 2SLGBTQIA+ ne se sentent pas à leur place ou aient le sentiment d’être incompris et parfois même jugés dans certains contextes », poursuit-il.

« Dans le monde du sport, les “blagues” offensantes ou les insultes désobligeantes à l’égard de l’équipe adverse, par exemple, sont malheureusement encore chose courante en 2024. Même si ces termes ne sont pas toujours employés dans le but avoué de faire du tort, il importe de comprendre qu’ils nuisent à la capacité de chacun à se sentir le bienvenu et respecté. »

La création d’espaces sûrs et accueillants est une priorité pour les entraîneurs en chef des Stingers

Pour Julie Chu, entraîneuse en chef du programme de hockey féminin, et sa conjointe Caroline Ouellette, entraîneuse en chef adjointe, l’aménagement d’espaces sûrs au sein des équipes des Stingers pour les étudiantes et étudiants de tous horizons est une priorité essentielle.

Aux dires de Julie Chu, le couple assumé qu’elle forme avec sa conjointe s’est toujours senti le bienvenu au sein de la communauté de Concordia. Elle affirme vouloir procurer le même environnement accueillant aux personnes étudiantes des équipes.

« Qu’il s’agisse de la sexualité, de l’ethnicité, de la nationalité ou de la langue, nous voulons créer un environnement ouvert et inclusif », affirme-t-elle.

« C’est pour nous un objectif de première importance. Je crois que nous avons vraiment, vraiment de la chance que notre équipe prenne cet objectif très au sérieux. Les gens sont ouverts à nos différences et considèrent celles-ci comme partie intégrante de notre identité. »

Julie Chu ajoute que tout au long de sa carrière dans le monde du hockey, la représentation des personnes 2SLGBTQIA+ a été un facteur important dans son parcours personnel. Elle dit espérer que les matches de la fierté auront un impact similaire sur certains membres des Stingers.

« Lorsque j’ai commencé à jouer dans des équipes de hockey féminin, et surtout lorsque j’avançais en âge et que je commençais à réfléchir à qui j’étais et à m’interroger sur mon orientation sexuelle, j’évoluais dans un environnement où les gens étaient très ouverts sur ces questions », relate-t-elle.

« Je savais que certaines personnes de mon entourage étaient gaies. Personne n’avait un comportement malveillant envers elles ni ne les traitait différemment — elles étaient considérées comme des membres de l’équipe au même titre que les autres. Cela m’a aidée à me sentir à l’aise et à interagir avec les gens en étant pleinement moi-même. »

« Je crois qu’un événement comme un match de la fierté, où les participants pourront exprimer leur identité au grand jour, contribuera à donner aux personnes 2SLGBTQIA+ un peu plus d’espoir et à leur montrer qu’elles ne sont pas seules. »

Favoriser l’égalité et l’inclusion dans le monde du hockey et au-delà

Julie Chu ne connaît que trop bien ces enjeux. En plus de ses fonctions à titre d’entraîneuse, elle est membre de la NHL Player Inclusion Coalition (« coalition des joueurs de la LNH pour l’inclusion »). Le groupe est composé de joueuses et joueurs anciens et actuels de la LNH et d’équipes professionnelles de hockey féminin qui s’emploient à faire progresser l’égalité et l’inclusion dans le sport.

« Une poignée de joueurs ont refusé de porter le chandail pour leurs propres raisons. Ça a fait tout dérailler. Malheureusement, toute l’attention s’est portée sur ces quelques joueurs », déplore Julie Chu.

« L’une des choses qui sont passées sous silence est qu’un grand nombre d’organisations ont ajouté à leur programme des matches de la fierté l’an dernier. De nombreuses initiatives emballantes ont eu lieu, mais sont demeurées dans l’ombre. »

Julie Chu reconnaît que les comportements haineux envers la communauté 2SLGBTQIA+ ont toujours cours au hockey et dans d’autres domaines, mais elle tient à s’assurer que l’on porte avant tout attention aux progrès réalisés.

« Quand j’étais jeune, on ne parlait pratiquement jamais d’homosexualité. Aujourd’hui, j’ai l’impression qu’il y a une plus grande ouverture et une plus grande acceptation de cette réalité », avance-t-elle.

« On en parle davantage, et on rencontre de plus en plus de jeunes gens pour qui le fait qu’une personne soit gaie ou non n’a aucune importance. »

« La haine n’a pas sa place »

Nicolas Bergeron se dit très heureux de voir cet événement enfin se concrétiser, au moment où il entame son dernier trimestre d’études. Il a conçu l’idée d’un match de la fierté à Concordia il y a plus d’un an dans le but de rappeler que la haine n’a pas sa place au hockey.

Il dit croire que la participation d’étudiants-athlètes à des initiatives sur le thème de la fierté constituera une marque de soutien et aidera à l’avènement d’espaces sûrs pour les joueuses et joueurs ainsi que les membres de la communauté universitaire 2SLGBTQIA+.

Pour l’entraîneuse Julie Chu, ces événements sont également pour les joueuses et joueurs une occasion de faire entendre leur voix. « Après les parties, il sera très important que certains de nos joueurs et joueuses s’expriment sur les droits des personnes LGBT pour la toute première fois. »

« Nous vivons dans un monde où nous craignons parfois de dire les mauvaises choses ou d’être mal interprétés, et c’est pourquoi bien des gens n’expriment pas publiquement leur soutien à la communauté, même s’ils sont très solidaires dans leur vie de tous les jours. C’est donc pour nous l’occasion d’engager une conversation un peu plus poussée à ce sujet avec nos joueuses et joueurs pour leur permettre de clarifier en quoi ils croient vraiment et pourquoi. »

Phélix Martineau, étudiant en génie industriel et joueur ailier au sein de l’équipe masculine de hockey, croit que le sport devrait être ouvert à tous.

« Selon, moi, il est très important que tout le monde se sente inclus dans notre sport. L’identité de genre ou l’orientation sexuelle ne devraient pas empêcher quiconque de pratiquer ce sport que nous aimons tous », ajoute-t-il.

« Il faut avoir le sentiment que, même aux plus hauts niveaux, les joueurs et les organisations misent sur l’inclusion et l’acceptation. Tout le monde devrait sentir qu’ils peuvent prendre part au jeu, que ce soit sur la glace ou en tant que partisan. »

Les personnes qui souhaitent participer aux événements entourant le match de la fierté doivent se procurer des billets et peuvent se renseigner sur la page Instagram de Queer Concordia. Des copies de la collection rassemblée par Nicolas Bergeron seront également disponibles dans les locaux de Queer Concordia au cours de la semaine suivant l’événement, pour les personnes qui n’auront pu être présentes.

« Comment créer un espace où, lorsqu’une personne rencontre notre équipe pour la première fois, elle se sent la bienvenue, que ce soit pour une heure ou pour une année? », demande Julie Chu.

« Si une seule personne participant à l’événement en ressort en se disant : “J’avais besoin de ça pour me sentir bien dans ma peau”, alors je crois que ce sera une vraie réussite. »

Les événements entourant le match de la fierté commencent une heure avant la partie, à l’aréna Ed-Meagher du campus Loyola. L’équipe masculine affrontera Ottawa le samedi 3 février à 19 h, et l’équipe féminine se mesurera à Ottawa le dimanche 4 février à 15 h.

Des activités thématiques sont prévues une heure avant les matches entre les équipes de hockey masculine et féminine des Stingers et les Gee-Gees de l’Université d’Ottawa, qui se dérouleront respectivement le 3 février à 19 h et le 4 février à 15 h à l’Aréna Ed-Meagher du campus Loyola.



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