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Un colloque examinera l’espace unique en son genre qu’offrent les villes portuaires

Du 24 au 26 octobre 2019, l’Université Concordia accueillera le sixième cycle de conférences international Écotones
11 octobre 2019
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« Nous entendons mener une réflexion sur la complexité des rapports dans toute ville portuaire », explique Nalini Mohabir. | Photo : Claude Robillard (Flickr CC)
« Nous entendons mener une réflexion sur la complexité des rapports dans toute ville portuaire », explique Nalini Mohabir. | Photo : Claude Robillard (Flickr CC)

À travers le prisme des sciences sociales, des lettres et des sciences humaines, comment envisager la transition entre communautés écologiques distinctes?

Cette question se situe au cœur des études consacrées au concept d’écotone, soit la quête d’une compréhension des lieux de jonction de deux communautés. En écologie, l’écotone représente une zone de transition entre deux biomes.

S’inspirant des sciences environnementales, le colloque Post/Colonial Ports: Place and Nonplace in the Ecotone (« ports coloniaux et postcoloniaux : le lieu et le non-lieu dans l’écotone ») fera le point sur les modes d’application possibles des écotones dans d’autres disciplines. Il traitera plus particulièrement des espaces communautaires transsectoriels des villes portuaires.

L’événement – qui se tiendra à l’Université Concordia du 24 au 26 octobre prochains – bénéficiera du contexte unique qui caractérise Montréal. De fait, cette ville portuaire diversifiée sur les plans linguistique et ethnique se trouve au confluent de voies navigables qui ont favorisé l’expansion coloniale.

« Nous entendons mener une réflexion sur la complexité des rapports dans toute ville portuaire, et ce, sous l’angle de la géographie, de l’art et de la littérature », explique Nalini Mohabir, coorganisatrice du colloque et professeure adjointe au Département de géographie, urbanisme et environnement de la Faculté des arts et des sciences.

« L’intérêt que je porte aux villes portuaires est étroitement associé à une recherche que je mène actuellement, poursuit-elle. En effet, j’étudie les liens transnationaux unissant le Montréal de 1969 aux Caraïbes. Je me penche ainsi sur les mouvements de protestation radicaux des étudiants noirs, inversion des flux de puissance liés aux échanges commerciaux entre les Caraïbes et le Québec. »

Organisé par l’organisme Études Montpelliéraines du Monde Anglophone (EMMA) de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, l’Université côtière de Caroline du Sud et le Laboratoire MIGRINTER – « Migrations Internationales, Espaces et Sociétés », une unité mixte de recherche du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) – de l’Université de Poitiers, le cycle de conférences Écotones a vu le jour en 2015. Le premier colloque s’est tenu la même année à Amsterdam. Par la suite, d’autres rencontres se sont déroulées à Montpellier, à Londres et, tout récemment, à New York.

La Pre Mohabir a également participé à l’organisation du quatrième cycle de conférences, Ecotones 4: Partitions and Borders (« Écotones 4 : partitions et frontières »), qui a eu lieu à Kolkata, en Inde.

L’étude des villes portuaires

Géographe de formation, André Roy, doyen de la Faculté des arts et des sciences, éprouve une véritable fascination pour les écotones.

« Les membres de notre corps professoral excellent dans les domaines de la recherche et de l’enseignement interdisciplinaires, souligne-t-il. Il nous semble donc tout à fait naturel d’apporter notre soutien à un colloque qui examine – depuis des perspectives variées – les points de jonction de divers écosystèmes. »

Outre la Pre Mohabir, Jill Didur, professeure au Département d’études anglaises et vice-doyenne des affaires professorales à la Faculté des arts et des sciences, et des partenaires français et américains ont contribué à l’organisation du colloque.

« Dans mes activités de recherche et d’enseignement en sciences humaines de l’environnement, la métaphore de l’écotone formant une zone de transition entre deux écosystèmes – la terre et la mer, par exemple – se révèle très pertinente », explique la Pre Didur.

« Je tente plus précisément de reconstituer l’itinéraire des plantes, des connaissances botaniques et de l’esthétique jardinière dont traitent romans et récits de voyage de l’époque coloniale, continue-t-elle. Comme d’autres modes d’extraction des ressources, cette activité emprunte la forme d’un écotone façonné par l’impérialisme, la mondialisation et l’anthropocène. »

Cycle de lectures littéraires Writers Read

L’événement Writers Read figure dans la programmation du colloque. Y participeront la poète Shazia Hafiz Ramji et l’écrivain David Chariandy, lauréat de plusieurs prix.

« Je lirai des extraits de mon premier recueil de poèmes, Poetry of Being, précise Mme Ramji. Mes compositions abordent les thèmes de la surveillance, de la dépendance, des ports et de la famille. »

Pour sa part, M. Chariandy se dit « enthousiaste à l’idée d’en apprendre davantage sur le phénomène des ports de même que sur les échanges et les imaginaires complexes que favorisent ces lieux de rencontre ».

« Je souhaite que l’on réfléchisse davantage à la façon dont des êtres déterminés évoluent dans des sphères de pouvoir déterminées et à l’alternance de l’évocation et de la critique dans le conscient narratif », indique-t-il.

Au nombre des conférenciers, soulignons la présence de la géographe Pat Noxolo, qui a abondamment écrit sur la décolonisation du savoir géographique en zone caraïbe, et Lisa Paravisini-Gebert, qui a récemment produit une étude sur les coûts écologiques liés à la colonisation des Caraïbes.

« La synergie créée par les divers intervenants favorisera notre réflexion sur les ressemblances entre Montréal et d’autres villes portuaires en ce qui a trait aux flux de capitaux, aux mouvements migratoires et à la circulation des idées », explique la Pre Mohabir.

« Cet exercice s’inscrit parfaitement dans l’une des missions que poursuit Concordia : s’ouvrir à la métropole, s’ouvrir au monde », conclut-elle.

Le colloque bénéficie du soutien de l’Institut Milieux de recherche en arts, culture et technologie, du Centre de recherche Figura sur le texte et l’imaginaire, de l’Institut des avenirs urbains, du Centre d’études interdisciplinaires sur la société et la culture, du cycle de lectures littéraires Writers Read, du Département d’études anglaises et du Département de géographie, urbanisme et environnement de l’Université Concordia, du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, le Fonds de recherche du Québec – Société et culture ainsi que du Décanat de la Faculté des arts et des sciences.

En outre, l’organisme EMMA de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, le Laboratoire MIGRINTER de l’Université de Poitiers et du CNRS ainsi que la Maison Française d’Oxford collaborent à l’événement.


Informez-vous sur le colloque
Post/Colonial Ports: Place and Nonplace in the Ecotone, qui se tiendra du 24 au 26 octobre à l’Université Concordia. Vous pouvez vous y inscrire dès maintenant.

Apprenez-en davantage sur le Département d’études anglaises et le Département de géographie, urbanisme et environnement de Concordia.  
 



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