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Le discours haineux, un phénomène tentaculaire

À l’institut interdisciplinaire estival de l’Université Concordia, des étudiants des cycles supérieurs et des spécialistes aborderont cet enjeu bien de notre temps.
13 mars 2018
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Par Daniel Bartlett


La bande dessinée La haine, ça s’apprend, réalisée dans le cadre du projet SOMEONE


Qu’est-ce que le discours haineux? Comment les plateformes de médias sociaux réussissent-elles à isoler les internautes dans des salles d’écho, à exacerber la virulence et à propager la haine?

Du 18 au 22 juin prochains, 20 spécialistes et étudiants universitaires de haut calibre exploreront ensemble des enjeux liés au discours haineux à l’institut interdisciplinaire estival de l’Université Concordia.

Ce séminaire intensif d’une semaine sera animé par des enseignants invités de Concordia et d’autres universités nord-américaines, des experts en criminologie ainsi que des performeurs multimédias.

Pour Bradley Nelson, vice-doyen des programmes d’études et du développement à l’École des études supérieures, le discours haineux doit être examiné dans une perspective interdisciplinaire, car ses manifestations et rationalisations relèvent de tous les domaines.

« Le discours haineux est un phénomène tentaculaire, affirme-t-il. C’est un enjeu qui intéresse la psychologie comme de la sociologie. Il transparaît tant dans la littérature que dans la culture, et il est parfois attisé par les médias. »

« Nous voulons susciter une prise de conscience critique des modalités de conception, d’instrumentalisation et de mobilisation de la haine et des diverses formes de violence qui s’y rattachent. »

Un espace pluriel

Cette année, l’institut estival sera organisé conjointement par M. Nelson et Vivek Venkatesh, cotitulaire de la chaire de recherche de l’UNESCO en prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent ainsi que vice-doyen du recrutement et des bourses à l’École des études supérieures.

Initiateur du projet SOMEONE (SOcial Media EducatiON Every day, « éducation quotidienne sur les médias sociaux »), M. Venkatesh est également chercheur. Il a entre autres élaboré des applications pour médias numériques visant à sensibiliser le public et à prévenir le cyberdiscours haineux.

« Nous avons réuni quelque 25 experts, spécialistes de la recherche-création, artistes et théoriciens issus de disciplines variées, souligne-t-il. C’est une approche unique qu’on ne trouve pas dans d’autres universités. »

Selon Bradley Nelson, il va de soi que Concordia accueille cet institut estival, car ses programmes d’études sont plus souples que ceux des universités plus classiques ou établies. À son avis, Montréal fournit un cadre idéal à la tenue du séminaire : la ville n’est-elle pas le théâtre quotidien de négociations à caractère linguistique, culturel ou idéologique?

« Par sa diversité et son ouverture sur le monde, Montréal attire des gens qui sont prêts à embrasser des questions délicates et d’épineux problèmes conceptuels », explique M. Nelson.

« Mener une discussion sur le discours haineux dans une ville comme celle-ci favorisera l’expression et le brassage de points de vue multiples. »

Des outils conceptuels et concrets

Les participants au séminaire se familiariseront avec des concepts et des cadres de référence qui leur permettront de mieux appréhender et assimiler divers paradigmes de l’exploration du discours haineux. Par ailleurs, MM. Nelson et Venkatesh entendent leur communiquer des compétences pratiques visant à nourrir le pluralisme en présence de perspectives variées.

« Comment apprivoiser les médias mobiles ou numériques en vue de concevoir un contre-discours à la haine?, demande Vivek Venkatesh. Comment exploiter ces dispositifs pour en faire des outils de réflexion? » Il ajoute que les étudiants pourront profiter de plusieurs ateliers sur la méthodologie, donnés toute la semaine à l’institut artistique, culturel et technologique Milieux.

« Nous voulons déborder des cadres didactiques de l’enseignement et de l’apprentissage », conclut-il.

Deux activités publiques sont également au programme. D’abord, dans le cadre d’une table ronde, d’anciens extrémistes examineront les motifs qui les ont poussés à adhérer à l’idéologie d’un groupe radical ainsi que la manière dont ils sont parvenus à bâtir un contre-discours après leur désengagement.

Ensuite, le séminaire se terminera par une performance spéciale de Paysage de la haine où figureront des matériaux sonores, visuels et textuels réunis par les étudiants.

Apprenez-en plus sur l’
institut interdisciplinaire estival de l’Université Concordia et inscrivez-vous.
 



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