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Une étudiante à la maîtrise ès beaux-arts de l’Université Concordia obtient la prestigieuse résidence d’artiste de la famille Jorisch pour l’année 2024

L’artiste Danica Olders reçoit une bourse qui lui permettra d’explorer l’espace et les gestes routiniers à Salzbourg, en Autriche
19 mars 2024
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Par Vanessa Hauguel


Danica Olders dans son studio. Photo by: Florence Viau

Danica Olders, étudiante à la maîtrise en arts plastiques spécialisée en sculpture et en céramique à la Faculté des beaux-arts de l’Université Concordia, a obtenu la résidence d’artiste de la famille Jorisch pour l’année 2024. Cette résidence permet à une personne étudiante exceptionnelle des cycles supérieurs en arts visuels d’effectuer une résidence d’été de quatre semaines à la tour Amalie-Redlich du Musée d’art moderne de Salzbourg, en Autriche. Danica Olders s’attend à ce que cette résidence lui apporte une nouvelle perspective sur ses travaux entrepris récemment et contribue à enrichir sa pratique.

Pouvez-vous nous parler de votre pratique artistique?

Danica Olders : Ma pratique artistique est centrée sur l’exploration de l’espace, de même que sur l’énergie interactive entre les gens et entre ceux-ci et le cadre bâti. Je conçois des installations où le mouvement occupe une place centrale dans le but de générer des récits et d’explorer la dichotomie entre les mythologies relatives à l’espace public et privé inhérentes aux expériences spatiales. J’utilise diverses matières premières telles que le bois, le métal, la céramique, le textile, la peinture et le texte pour interroger nos expériences dans l’espace, ma place dans le monde ainsi que le monde en lui-même.

Mes récentes explorations portent sur les gestes routiniers, les mouvements corporels répétitifs ancrés dans la nature humaine. Les gens défendent leur territoire en raison de leur attachement à leur routine, laquelle crée un sentiment de propriété et un désir de protéger les routes et les habitations établies qui est souvent plus fort que le désir de vivre de nouvelles expériences. Jusqu’ici, j’ai tenté de comprendre et d’interroger l’espace, ma place dans le monde et le monde en lui-même.

Photo Credit: Ian Cameron

En quoi croyez-vous que cette résidence influera sur votre travail?

Danica : La résidence d’artiste de la famille Jorisch m’offre une occasion unique de déplacer mes recherches et ma pratique à Salzbourg, ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il s’agit d’un endroit des plus stimulants pour explorer l’espace et désapprendre des habitudes. Étant donné que bon nombre de mes projets créatifs se présentent comme des versions augmentées de l’architecture du monde réel, cette ville sera un lieu extrêmement inspirant à partir duquel je pourrai concevoir de nouvelles installations. La tour Amalie-Redlich, qui fait partie du Musée d’art moderne, allie tradition et innovation, et constitue un lieu qui regorge d’histoires entremêlant liens et contradictions.

Quelles sont les possibilités les plus enthousiasmantes auxquelles vous aurez accès au cours de la résidence?

Danica : Je suis très enthousiaste à l’idée de collaborer étroitement avec le Musée d’art moderne, d’explorer les collections et de rencontrer le personnel, ce qui me permettra de faire progresser mes recherches. J’ai également hâte de visiter le théâtre Salzburger Marionetten, car dans bon nombre de mes installations, les mouvements sont conçus selon des conventions théâtrales; j’aurai donc la possibilité d’explorer les liens entre l’installation et la scénographie. Je suis impatiente d’échanger avec Lisa Überbacher, la gestionnaire des expositions, qui a étudié en scénographie.

Un cours de formation intitulé Kunstspaziergang (promenade artistique) est offert par le musée et je compte bien y participer, car il aborde des aspects pertinents pour mes recherches spatiales. Pour moi, la recherche ne consiste pas seulement à faire des lectures et à rédiger, mais comporte aussi des activités comme marcher ou courir pour alimenter la conception des œuvres.

Habituée à travailler en suivant une même routine dans le cadre de mes résidences antérieures, j’ai ici une occasion de changer mes pratiques et d’acquérir une plus grande conscience de l’espace. En étant à Salzbourg, j’aurai la possibilité de confronter mes propres habitudes, ce qui correspond au thème de mes recherches.

 

Photo Credit: Ian Cameron

Quels sont les projets que vous comptez réaliser lors de la résidence et les objectifs que vous viserez par la suite?

Danica : Au cours de la résidence, j’ai l’intention de m’immerger dans le paysage urbain et naturel de Salzbourg, de me promener dans la ville, de créer de nouvelles habitudes et d’explorer les collections du musée pour élaborer une série de peintures, de textes et d’installations temporaires. Résidente de Montréal depuis 10 ans, j’ai passé beaucoup de temps à explorer les différents recoins de la ville et à contribuer à la scène culturelle dans les domaines du design, de l’image, de la direction artistique et de la sculpture ainsi qu’en créant des murales et des installations cachées dans les centres commerciaux. Mes installations dynamiques entreront en interaction avec Salzbourg avec simplicité; je compte réaliser des peintures, des dessins ou des textes pour les personnes que je rencontrerai, ou les laisser sur place pour que d’autres les découvrent. J’espère non seulement que ces réalisations refléteront ma relation avec Salzbourg, mais aussi qu’elles inciteront les spectateurs à reconsidérer leur propre relation avec leur espace, leur routine et leurs récits.

Visitez le site Web de Danica Olders ou apprenez-en davantage sur le Département des arts plastiques de l’Université Concordia.



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