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L’acquisition d’entreprises vertes peut avoir des effets favorables sur les résultats financiers d’une entreprise, selon une récente étude réalisée à l’Université Concordia

Yuyan Wei affirme que les marchés boursiers voient d’un bon œil la croissance économique respectueuse de l’environnement
25 octobre 2023
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Image d'un téléphone utilisant une application de bourse
Michael Fortsch, Unsplash

Bonne nouvelle pour les entreprises qui cherchent à ajouter à leur crédibilité en matière écologique : selon une étude réalisée récemment par une chercheuse de l’Université Concordia, les marchés financiers réagissent en général favorablement à l’acquisition d’entreprises spécialisées en technologies vertes ou dans l’offre de marques écoresponsables.

Yuyan Wei, professeure adjointe au Département de marketing de l’École de gestion John-Molson et son collègue Devashish Pujari de l’Université McMaster ont examiné près de 200 acquisitions d’entreprises vertes par des sociétés américaines cotées en bourse entre 2000 et 2018; ils ont publié leurs conclusions dans la revue Industrial Marketing Management.

« Nous voulions établir un lien entre les efforts stratégiques de verdissement et les indicateurs du rendement financier des entreprises comme la valeur des actions et le rendement du capital investi, explique Yuyan Wei. De nombreuses études se sont penchées sur la perception, de la part des consommateurs, des efforts réalisés par les entreprises en matière de choix écologiques, mais nous voulions plutôt déterminer comment les actionnaires perçoivent une pratique verte en particulier : l’acquisition d’entreprises soucieuses de l’environnement ».

La chercheuse précise qu’il s’agit d’une étude sans précédent.

 

Yuyan Wei a de longs cheveux noirs et porte une chemise bleue. « Nous voulions établir un lien entre les efforts stratégiques de verdissement et les indicateurs du rendement financier des entreprises comme la valeur des actions et le rendement du capital investi », explique Yuyan Wei. | Photo : David Ward

Le vert, c’est de l’or

Les chercheurs ont examiné le rendement de 182 entreprises ayant annoncé l’acquisition de sociétés vertes. En suivant le mouvement du prix des actions au cours d’une période de trois jours s’échelonnant sur la veille, le jour même et le lendemain de l’annonce, ils ont fait trois principaux constats.

Premièrement, les actionnaires accueillent généralement favorablement la nouvelle des acquisitions. Si la dépense initiale est habituellement considérable, l’acquisition de ressources, d’expertise de technologies de grande valeur ainsi que de marques attrayantes est habituellement un gage de profits à long terme.

Deuxièmement, la nouvelle est particulièrement bien accueillie si l’acheteur possède une expertise poussée en marketing et n’est pas considéré comme un innovateur dans l’industrie.

« Cela signifie que ces entreprises sont en mesure de communiquer efficacement leurs initiatives écologiques et possèdent une grande capacité à détecter les tendances qui seront perçues favorablement par le public, ajoute Yuyan Wei. La réaction des investisseurs et du public est plus favorable à l’égard des entreprises ayant une plus faible capacité d’innovation. Cette réaction s’explique peut-être par le fait que les actionnaires s’attendent à ce que les entreprises ayant une plus grande capacité d’innovation consacrent leur budget d’innovation et de R&D ainsi que leur capital humain au développement de leurs propres produits verts. »

Troisièmement, pour les acheteurs possédant une plus grande expertise en marketing, les bénéfices seront amoindris si ces entreprises appartiennent à des industries sensibles à la réglementation environnementale, c’est-à-dire si elles exercent leurs activités dans des industries dites « sales ». Yuyan Wei croit que cela est en partie dû à une sensibilisation croissante aux pratiques d’écoblanchiment des entreprises et des risques qu’elles entraînent.

« Selon nos observations, les actionnaires ont désormais tendance à croire que si les entreprises exerçant leurs activités dans des industries sales ont vraiment le bien-être des gens à cœur et souhaitent réellement atténuer leurs effets nuisibles sur l’environnement, elles devraient peut-être prendre des mesures allant plus loin que l’achat de marques ou de technologies vertes, souligne-t-elle. Et elles devraient y réfléchir à deux fois si elles croient pouvoir convaincre le public de leur crédibilité en matière écologique simplement en faisant l’acquisition de ces entreprises vertes. »

« Les investisseurs savent de mieux en mieux discerner quelles entreprises ont un engagement authentique envers un environnement plus propre, et si les efforts de ces entreprises sont sincères ou relèvent de l’écoblanchiment. Leurs attentes influent sur la façon dont ils réagissent aux efforts de verdissement des entreprises, ce qui se reflète sur les marchés financiers. »

Lisez l’article cité (anglais seulement) : Does buying green pay off? Stock market reactions to green acquisitions.



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