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Une étudiante des cycles supérieurs de Concordia rend hommage au légendaire chef cri Poundmaker

Alexandra Nordstrom a organisé une exposition à la Nation crie Poundmaker, en Saskatchewan
6 juin 2019
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Lieu de sépulture du chef Poundmaker
Lieu de sépulture du chef Poundmaker | Photo : Johan Brook (Flickr Creative Commons)

Une récente exposition, commissariée par Alexandra Nordstrom, étudiante des cycles supérieurs en histoire de l’art à l’Université Concordia, a rendu hommage à l’important héritage laissé par le chef Poundmaker à la communauté des Premières Nations qui porte son nom, en Saskatchewan.

Organisée sur le lieu historique national de la Nation crie de Poundmaker avec le Musée du chef Poundmaker, l’exposition Poundmaker: Life, Legacy and Liberation (« Poundmaker : vie, héritage et libération ») a eu lieu les 1er et 2 mai. À peine deux mois plus tôt, le premier ministre Justin Trudeau avait officiellement prononcé la déclaration d’innocence de Pitikwahanapiwiyin, chef cri aussi connu sous le nom de Poundmaker.

Poundmaker était l’un des chefs cris des plaines à avoir été reconnu coupable de trahison pour son rôle dans la rébellion du Nord-Ouest, en 1885, en Saskatchewan. Il a également été en partie condamné pour sa participation à la bataille de Cut Knife.

Au début de mai 1885, des soldats canadiens ont attaqué Poundmaker et ses hommes, qui ont réussi à se défendre, à contre-attaquer et à repousser les assaillants. Poundmaker a cependant ordonné à ses hommes de ne pas poursuivre les soldats en retraite pour éviter de faire couler plus de sang.

La commissaire de l’exposition, Alexandra Nordstrom, avoue qu’organiser cette exposition lui a permis de voir le chef légendaire sous un nouveau jour.

« Cela a changé ma vision des choses. Quand on étudie dans des établissements occidentaux, on lit dans des livres d’histoire des choses qui ne sont pas toujours correctes. Les bonnes personnes n’ont pas nécessairement été consultées », explique-t-elle.

« J’espère vraiment que l’exposition marquera une transition qui permettra de corriger certains faits et de faire entendre certaines voix. »

La présence de Poundmaker

C’est Floyd Favel, professeur invité au Département de théâtre de Concordia et conservateur du Musée du chef Poundmaker, qui a demandé à Alexandra Nordstrom d’être commissaire de l’exposition.

L’étudiante a compilé du matériel d’art et d’archives portant sur quatre personnes et leur travail. Elle a organisé l’exposition à partir de Montréal afin que tout soit prêt à temps pour l’inauguration.

Parcs Canada lui a prêté l’arme et le bâton de guerre de Poundmaker – marquant pour la deuxième fois le retour de ces objets sur leur terre d’origine depuis leur confiscation. Ils offraient ainsi la « présence de Poundmaker à l’exposition », souligne Alexandra Nordstrom.

L’exposition comptait également une série de peintures d’Henry Beaudry, arrière-petit-fils de Poundmaker, prêtées par Chris Odishaw, plus important collectionneur d’œuvres de l’artiste.

En outre, les visiteurs pouvaient découvrir la toile Poundmaker Intercedes, de Kent Monkman. Celle-ci dépeint le chef comme artisan de la paix qui, tenant sa fameuse pipe dans la main, empêche ses hommes de pourchasser les soldats canadiens.

« Je pense que cette peinture est vraiment importante pour l’exposition, car elle montre le pouvoir d’objets tels que la pipe, souligne la commissaire. Il ne s’agit pas de choses simplement présentes dans la toile. Ces objets sont vivants, animés d’un esprit, et d’une grande valeur pour les gens. »

« Ces objets sont vivants, animés d’un esprit, et d’une grande valeur pour les gens », affirme la commissaire Alexandra Nordstrom. « Ces objets sont vivants, animés d’un esprit, et d’une grande valeur pour les gens », affirme la commissaire Alexandra Nordstrom.

Autres contributions

L’exposition proposait aussi une section consacrée à la vie et au travail de Tyrone Tootoosis, acteur, membre des Premières Nations et descendant du frère de Poundmaker. Tyrone Tootoosis a milité pour disculper Poundmaker en travaillant avec des historiens et en faisant pression sur le gouvernement canadien.

« Nous souhaitions simplement rendre hommage à Tyrone », souligne Alexandra Nordstrom.

En outre, l’exposition présentait hors de l’espace de la galerie une robe d’enfant, prêtée par le Musée canadien de l’histoire. La robe avait à l’origine été confectionnée pour Marilyn Kasokeo, membre de la communauté, lorsqu’elle était petite. Mme Kasokeo a participé à l’exposition en tenant la robe.

« Cela a suscité une discussion sur le sens du rapatriement pour notre communauté », précise la commissaire.

« C’était fantastique d’avoir cette robe. Je pense que cela a fait vivre un moment très intense au public, qui a vu ce qui se passe quand ce type d’objets revient à la maison. »

Pour organiser l’événement, Alexandra Nordstrom a discuté de longues heures avec la famille de Tyrone Tootoosis et avec Chris Odishaw, afin d’entendre leurs histoires à propos de Tyrone Tootoosis et d’Henry  Beaudry.

« Je suis allée voir la veuve et la fille de Tyrone Tootoosis chez elles, et nous avons parlé de lui autour d’un thé. C’est pourquoi je tenais à présenter ces histoires de façon à vraiment rendre hommage à ces personnes », précise la commissaire.

« Je pense que l’ajout de récits à une exposition peut donner à cette dernière un caractère très personnel et puissant. Les gens peuvent s’y identifier. »

L’événement a attiré un nombre impressionnant de membres de la communauté des Premières Nations et des environs, indique Alexandra Nordstrom.

« Il était très important pour moi d’honorer ces objets et ces personnes pour le reste de la communauté. Je voulais les présenter d’une façon qui les rendraient fiers ».

« Quant aux autres visiteurs, je souhaitais leur faire comprendre cette histoire et l’héritage de Poundmaker en tant qu’artisan de la paix », conclut-elle.


Apprenez-en davantage sur la
Nation crie Poundmaker et sur le Département d’histoire de l’art de Concordia.

 



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