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Brian Mulroney (1939 – 2024) : « Une vie à l’enseigne de la négociation, de l’arbitrage, de la résolution de problèmes et de la réconciliation »

Le 18e premier ministre du Canada a reçu un doctorat honorifique de Concordia et siégé au conseil d’administration de l’Université de 1978 à 1983
11 mars 2024
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Par Katelyn Spidle, BA 14, and Howard Bokser, MBA 85


Deux hommes sourient sur la scène, vêtus de leur costume de fin d'études. Brian Mulroney a reçu un doctorat honorifique de l'Université Concordia en 2005. Il est photographié en compagnie de Marcel Danis (à gauche), BA 65, ancien dirigeant de l'université et professeur de sciences politiques.

Martin Brian Mulroney, LL. D. 2005, premier ministre du Canada de 1984 à 1993, avocat, homme d’affaires et personnalité publique, s’est éteint le 29 février dernier à l’âge de 84 ans.

« Avant de diriger notre pays à titre de premier ministre, Brian Mulroney a soutenu la croissance de notre université en tant que membre du conseil d’administration de 1978 à 1983 puis, plus tard, en tant que donateur, a déclaré Graham Carr, recteur de Concordia. Il a soutenu avec enthousiasme notre programme d’études irlandaises, et nous lui sommes immensément reconnaissants pour son leadership, sa générosité et ses conseils éclairés. Alors que la population canadienne pleure sa disparition, je désire adresser mes plus sincères condoléances à la famille Mulroney. »

Brian Mulroney accède au poste de chef du Parti progressiste-conservateur du Canada (PC, aujourd’hui Parti conservateur) en 1983. L’année suivante, il mène son parti à une victoire sans précédent et devient le 18e premier ministre du pays.

L’introduction de la taxe sur les produits et services (TPS), en 1991, et la signature de l’Accord de libre-échange nord-américain avec les États-Unis, en 1992, figurent à son bilan politique.

Des racines québécoises

Brian Mulroney, dont le père était électricien dans une usine de papier, naît en 1939 à Baie-Comeau, au Québec. Parfaitement bilingue, il entreprend à l’âge de 16 ans un baccalauréat en science politique à l’Université St. Francis Xavier à Antigonish, en Nouvelle-Écosse.

Il est rapidement recruté par l’association du Parti progressiste-conservateur du campus et s’implique activement en politique, tant à l’université qu’à l’extérieur de celle-ci pendant toutes ses années d’études de premier cycle.

Un homme en costume-cravate se tient à une tribune pour prononcer un discours devant un panneau Concordia sur le mur derrière lui. Brian Mulroney livrant un discours à Concordia en 2004 | Photo: Image Photographique Internationale

Il est délégué jeunesse au congrès de 1956 à la chefferie du parti, à Ottawa, et prend part à de nombreuses simulations parlementaires. Membre étoile de l’équipe de débat, il remporte plusieurs concours d’art oratoire et tournois interuniversitaires.

Forcé d’interrompre ses études à l’école de droit de l’Université Dalhousie en raison d’une grave maladie, il reprend par la suite ses études de droit à l’Université Laval, à Québec, et obtient son diplôme en 1964.

Brian Mulroney ne tarde pas à faire sa marque dans le domaine en émergence du droit du travail, au Québec, et entreprend sa carrière au sein du cabinet d’avocats montréalais qui porte aujourd’hui le nom de Norton Rose Fulbright.

En 1971, il s’illustre en contribuant à mettre fin à une grève acrimonieuse au journal La Presse, à Montréal.

Un leader canadien

Attiré par la politique, il se porte pour la première fois candidat à la direction du PC en 1976, mais il est battu par le futur premier ministre Joe Clark. Il se tourne alors vers le monde des affaires et devient président de la Compagnie minière Iron Ore Company of Canada, filiale de la société américaine Hanna Mining.

En 1983, il réussit à se faire élire chef du PC, et l’année suivante, le parti rafle 211 sièges aux élections générales, un record dans l’histoire politique du Canada. Le parti remportera une autre majorité en 1988.

Au cours des neuf années qu’a duré son mandat, Brian Mulroney a pris des positions fermes sur de nombreuses questions internationales, notamment en s’opposant à l’intervention des États-Unis en Amérique centrale et en condamnant ouvertement l’apartheid en Afrique du Sud, contribuant ainsi à mettre fin à ce régime répressif.

Au pays, ses ambitieuses tentatives de promouvoir l’unité nationale en mettant de l’avant les accords du lac Meech et de Charlottetown se soldent par un échec.

Brian Mulroney a d’importantes réalisations à son actif sur le plan intérieur, son gouvernement ayant entre autres indemnisé les Canadiens d’origine japonaise internés durant la Deuxième Guerre mondiale.

Également soucieux de protéger l’environnement, le gouvernement Mulroney a amené le Canada à signer un accord sur les pluies acides avec les États-Unis.

Sous sa gouverne, le Canada est devenu le premier pays industrialisé à ratifier la Convention sur la diversité biologique à Rio de Janeiro, au Brésil, en 1992. Trois nouveaux parcs nationaux ont également été créés au pays.

Brian Mulroney a reçu plusieurs distinctions, dont l’Ordre du Canada en 1998, l’Ordre national du Québec en 2002 et le prix Citoyen du monde décerné par l’Association canadienne pour les Nations Unies, en 2001.

Il a également fait un don au profit des étudiantes et étudiants de l’Université Concordia. « Le don versé par Brian Mulroney pour établir la bourse Irene-Mulroney à l’École des études irlandaises de Concordia était pour lui une façon significative de rendre hommage à sa mère et de célébrer son propre héritage », a déclaré Paul Chesser, B.A. 1994, dipl. 2e cycle 1997, vice-recteur à l’avancement.

« Les racines de M. Mulroney, issu d’une famille ouvrière irlando-québécoise, l’ont bien préparé à une vie d’habile négociateur, d’arbitre impartial, d’expert en résolution de problèmes et d’as de la réconciliation, des qualités extrêmement précieuses dans toute société, mais particulièrement utiles dans ce Canada si diversifié qui est le nôtre », a fait valoir Claude Lajeunesse, ancien recteur de l’Université, lorsque Concordia a décerné à Brian Mulroney un doctorat honorifique, en 2005. « Il nous a poussés à l’action, il nous a inspirés, et notre démocratie n’en est que plus forte. »

Brian Mulroney laisse dans le deuil son épouse, Milica (Mila) Pivnički, étudiante en 1973, ainsi que leurs quatre enfants, Caroline, Ben, Mark et Nicholas.



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