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Communiqué de presse

Selon une nouvelle recherche, les ados qui fument auraient honte de leur corps et se sentiraient coupables

Une étude sur le tabagisme menée notamment à l’Université Concordia conclut que l’exercice offre une solution prometteuse en matière de prévention et de renoncement.

Montréal, le 19 août 2015 – De nos jours, les ados sont moins nombreux à fumer. Selon les données actuelles, 25 % d’entre eux s’adonnent au tabagisme. Il s’agit d’une baisse importante : en effet, la proportion de fumeurs atteignait 40 % en 1987.

Une fois ce constat dressé, qu’en est-il des jeunes usagers du tabac? Contractent-ils cette habitude malsaine parce qu’ils ont une image négative d’eux-mêmes? En règle générale, essaient-ils de l’atténuer en faisant davantage d’exercice? Le cas échéant, pourquoi des adolescents qui respectent les recommandations en matière de fréquence de l’activité physique continuent-ils alors de fumer?

Une récente étude effectuée en partie à l’Université Concordia entend répondre à de telles questions.

Publiée dans la revue Preventive Medicine Reports, la recherche repose sur les résultats d’une enquête menée auprès de 1 017 jeunes fumeurs et non-fumeurs, âgés pour la plupart de 16 ou 17 ans. Les chercheurs ont comparé leur pratique de l’exercice avec les Directives canadiennes en matière d’activité physique et les Directives canadiennes en matière de comportement sédentaire.

Les ados qui font régulièrement de l’exercice et n’ont jamais touché à la cigarette affichent à un degré décidément moindre des sentiments de culpabilité et de honte à l’endroit de leur corps. Par contre, les fumeurs « bougeurs », c’est-à-dire ceux et celles qui respectent les Directives canadiennes en matière d’activité physique, se sentent davantage coupables de ce qu’ils font subir à leur organisme. Pour leur part, les fumeurs sédentaires – soit les répondants les moins en santé – se montrent honteux de leur corps, et ce, de façon plus marquée.

« Le sentiment de culpabilité et la honte sont deux notions bien distinctes », explique Erin O’Loughlin, chercheuse à l’Université Concordia dans le cadre du programme d’études individualisées.

« La honte relève de la perception et de l’estime que l’on a de soi; elle témoigne d’une autoévaluation défavorable. Le sentiment de culpabilité, lui, est davantage lié aux actes que l’on pose; il exprime un jugement négatif sur un comportement précis, le tabagisme dans le cas présent. Le sentiment de culpabilité suscite parfois une action réparatrice – faire de l’exercice, par exemple. Du reste, c’est peut-être ce qui motive de jeunes fumeurs à se dépenser physiquement. »

Le comportement compulsif en matière d’activité physique qu’adoptent les répondants fumeurs tend à s’accompagner du désir de développer leur musculature, et ce, tout particulièrement chez les hommes.

En réalité, les résultats de l’enquête révèlent une tendance chez les jeunes qui souhaitent acquérir un physique plus costaud : les hommes représentent effectivement un plus fort pourcentage des fumeurs actifs qui avouent chercher à se muscler.

« C’est plutôt ironique, souligne Mme O’Loughlin, parce que le tabagisme entrave le développement musculaire. Il est d’ailleurs prouvé que le fait de fumer favorise l’accumulation de graisse viscérale dans le ventre. »

Encore aujourd’hui, les adolescentes ont tendance à considérer les produits du tabac comme autant de coupe-faim. Souvent, elles n’ont pas conscience que la marche rapide, effectuée régulièrement, peut à la fois faire passer l’envie de fumer et favoriser l’atteinte d’un poids santé.

Si la proportion de fumeurs chez les ados décroît depuis quelques décennies, elle diminue à un rythme moindre ces dernières années.

Selon Mme O’Loughlin, une solution prometteuse pour prévenir le tabagisme – ou alors, favoriser le sevrage tabagique – chez les ados réside dans la promotion de l’activité physique. Aussi les professionnels de la santé publique doivent-ils inciter encore et encore les jeunes à faire de l’exercice plus souvent.

« Les fumeurs actifs et les non-fumeurs actifs qui ont participé à l’étude maintenaient sensiblement le même niveau d’activité physique. Dès lors, les adolescents ne doivent pas se décourager et renoncer à l’exercice uniquement parce qu’ils fument. S’ils constatent que cela contribue à réprimer leur envie de fumer, ils sont sur la bonne voie. »

Partenaires de recherche


Source

Fiona Downey
Fiona Downey
Public Affairs
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Fiona.Downey@concordia.ca
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