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Communiqué de presse

Les bébés assimilent plus d’information qu’on pourrait le croire

Les nourrissons distinguent les êtres vivants des objets inanimés, selon une étude de l’Université Concordia

Montréal, le 12 août 2014 – Un bébé sait-il qu’un chien peut sauter par-dessus une clôture alors qu’un autobus scolaire en est incapable? Comprend-il qu’un chat peut éviter de se cogner contre un mur vers lequel il se déplace, mais pas une table qu’on a poussée?

Une nouvelle recherche menée à l’Université Concordia montre que les nourrissons de 10 mois savent faire la distinction entre la démarche d’un animal et la trajectoire normale d’une voiture ou d’un meuble en mouvement.

Cette capacité à classer les choses selon qu’elles sont animées ou inanimées est importante. Il s’agit en effet d’une habileté intellectuelle fondamentale qui permet aux tout-petits de mieux comprendre le monde qui les entoure.

L’étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Infant Behavior & Development, portait sur 350 enfants. Aux âges de 10, 12, 16 et 20 mois, on évaluait s’ils saisissaient la différence entre la trajectoire de mouvement d’animaux et d’objets.

Comme les jeunes participants ne pouvaient guère s’exprimer par la parole, les chercheuses ont employé une méthode fondée sur le paradigme de « l’accoutumance visuelle ». Cette technique consiste à mesurer combien de temps le sujet fixe des yeux un objet.

« On peut évaluer la connaissance que possède un nourrisson d’un phénomène donné en se fondant sur le laps de temps pendant lequel il l’observe », explique Rachel Baker. Cette ancienne doctorante de Concordia a collaboré au projet avec sa collègue Tamara Pettigrew ainsi que Diane Poulin‑Dubois, professeure au Département de psychologie et membre du Centre de recherche en développement humain. « En effet, poursuit-elle, les bébés s’intéressent plus longtemps aux choses nouvelles qu’à celles qui leur sont familières. »

Ainsi, des séquences animées d’un autobus ou d’une table sautant par-dessus un mur retenaient plus longtemps l’attention des tout-petits que des images des mêmes objets heurtant un mur. Le premier scénario était donc plus nouveau pour les sujets que le second. En revanche, les bébés s’intéressaient aussi longtemps à un chat sautant par‑dessus un mur qu’à un chat rebondissant après s’être buté contre une paroi. Dans leur esprit, par conséquent, les chats peuvent sauter et rebondir.

Or, ce comportement coïncide avec la réalité. « Les animaux se cognent réellement contre des objets, précise Rachel Baker, qui a obtenu son doctorat et travaille maintenant comme agente de recherche et de statistiques pour la Régie régionale de la santé Cape Breton. Moi-même, je ne suis pas à l’épreuve de ce type d’accident quand je suis distraite. En gros, le mouvement des objets est plus prévisible que celui des animaux. Notre recherche indique que même les bébés de 10 mois ont une certaine conscience de ce fait. »

Les tout-petits ont ordinairement le regard plus scrutateur que les adultes, avancent les chercheuses. En effet, ils absorbent plus de détails que certains pourraient le croire, donnent à penser les résultats de l’étude.

« Les nourrissons sont très intelligents, affirme Mme Baker. Pour découvrir ce qu’ils savent, il faut être créatif et exploiter leurs comportements naturels. De cette façon, nous avons pu montrer que les bébés possèdent une certaine compréhension des animaux et des objets, même s’ils ne peuvent encore la formuler à l’aide de mots. »

Partenaire de recherche : Cette étude a bénéficié de bourses et de subventions du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada ainsi que du Fonds pour la Formation de Chercheurs et l’Aide à la Recherche. 


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