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Communiqué de presse

Comprendre la colère, vaincre l'anxiété


La colère peut jouer un rôle important dans les troubles anxieux, montre une étude de Concordia

Montréal, 4 décembre 2012 – Qu’elle bouillonne silencieusement ou nous fasse hurler de rage, la colère est une émotion puissante aux conséquences bien réelles. En effet, selon une nouvelle étude menée à l’Université Concordia, la colère est plus qu’un simple sentiment pour les millions de personnes du monde entier qui présentent un trouble anxieux généralisé : c’est un symptôme qui exacerbe une maladie très concrète. 
 
Sonya Deschenes
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La doctorante Sonya Deschênes, du Département de psychologie à Concordia, s’est penchée sur le sujet après avoir effectué une revue de la documentation dans le cadre de sa thèse. Certaines des études qu’elle a relevées indiquaient bien l’existence d’un lien entre colère et anxiété, mais la nature en demeurait largement inexpliquée. « Cela m’a étonnée, car l’irritabilité – qui appartient à la famille de la colère – est un élément révélateur du trouble anxieux généralisé », explique-t-elle.
 
Les résultats de l’étude viennent de paraître dans la revue Cognitive Behaviour Therapy. Chez les 131 participants qui affichaient des symptômes du TAG, la colère de forte intensité et ses diverses manifestations étaient associées à l’inquiétude et à l’anxiété. De plus, l’hostilité et l’intériorisation de la colère contribuaient à la gravité des symptômes du TAG. 
 
Cette observation donne à penser non seulement que la colère et l’anxiété vont de pair, mais également que l’accentuation de la colère présente un lien unique avec le TAG. Par ailleurs, l’intériorisation de la colère – c’est-à-dire le fait de rager sans le laisser paraître – est un prédicteur plus marqué du TAG que les autres formes de colère.
 
La chercheuse et ses collègues de l’Université Ryerson à Toronto ont cherché à savoir comment certains aspects de la colère contribuent au trouble anxieux généralisé (TAG). Ils ont examiné l’hostilité, l’agression physique et verbale ainsi que l’expression et la maîtrise de la colère. L’équipe a étudié plus de 380 participants afin de vérifier s’ils affichaient des symptômes du TAG et d’évaluer leur réaction à des scénarios déclencheurs de colère au moyen d’énoncés comme « Je m’emporte facilement quand une situation m’irrite » et « Je bouille de rage, mais je ne le montre pas ». 
 
Cet état sérieux touche quelque 7 millions d’Américains. Caractérisé par une inquiétude irrépressible et démesurée face à des situations de la vie courante, il perturbe dans bien des cas le fonctionnement au quotidien. Souvent, les personnes atteintes craignent les catastrophes et sont exagérément préoccupées par des questions d’ordre général comme la santé, l’argent et les relations. 
 
Sonya Deschênes reconnaît qu’il faudra mener d’autres recherches afin de comprendre pourquoi la colère et l’anxiété ont tendance à coexister. C’est d’ailleurs une question qu’elle entend approfondir dans le cadre de ses recherches de doctorat. « Quand une situation est ambiguë (pouvant produire un résultat favorable ou défavorable), les personnes anxieuses tendent à redouter le pire. Or, cela accentue souvent leur anxiété, avance-t-elle. On observe également ce schéma de pensée chez les personnes qui s’emportent facilement. Ainsi, la colère et le TAG pourraient être deux manifestations du même processus mental erroné. » 
 
Selon la chercheuse, les symptômes de colère pourraient nuire au traitement de l’anxiété. L’une des techniques employées à cette fin s’appelle la thérapie comportementale et cognitive. « Si la colère et l’hostilité contribuent au maintien des symptômes et qu’on ne les cible pas durant le traitement, les bienfaits de la thérapie peuvent s’en trouver réduits, soutient-elle. J’espère qu’en examinant de plus près le rôle de la colère dans le TAG, nous parviendrons à améliorer les résultats des traitements pour les personnes atteintes. » 
 
Partenaire de recherche : Cette étude a bénéficié du soutien financier du Fonds de la recherche du Québec – Santé (FRQS).
 
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