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Communiqué de presse

La recherche d'attention : un indicateur de développement chez les tout-petits


La manière dont les très jeunes enfants recherchent l’attention illustre leur volonté de coopérer avec leurs parents, selon une étude de Concordia

Montréal, le 19 mars 2012 – Les parents devraient réfléchir à deux fois avant de repousser leur enfant lorsque celui-ci sollicite leur attention. Une étude de Concordia publiée dans la revue Child Development vient en effet de démontrer pour la première fois le lien entre, d’une part, les attentes qu’ont les tout-petits de la réceptivité de leurs parents face à leurs besoins et appels à l’attention et, d’autre part, leur volonté de coopérer et d’apprendre.

La coopération chez les tout-petits est liée à l’acquisition des normes et des règles sociales plus tard dans l’enfance. Comprendre les éléments qui contribuent à renforcer cette coopération pourrait permettre d’améliorer le développement de la conscience chez les enfants.

Pour Marie-Pierre Gosselin, doctorante au Département de psychologie de l’Université Concordia et auteure principale de l’étude, « les tout-petits dont les parents répondent toujours positivement à leur besoin d’attention s’attendent à des échanges pleinement satisfaisants. Par conséquent, ils se prêtent de bonne grâce aux efforts déployés par leurs parents pour les socialiser. »

Même si les chercheurs et les personnes qui s’occupent des petits ont longtemps émis l’hypothèse que les jeunes enfants nourrissent certaines attentes vis-à-vis du comportement de leurs parents, personne n’en avait jusqu’à présent fourni une mesure fiable. En observant la qualité de la recherche d’attention chez des tout-petits, Marie-Pierre Gosselin et le coauteur de l’étude David R. Forman, de l’Université d’État de New York à Geneseo, ont pu quantifier les attentes des enfants.

Dans la première partie de l’étude, parent et enfant ont été placés dans la même pièce. Le parent devait répondre à un long questionnaire mobilisant à la fois sa réflexion et sa concentration, ce qui provoquait généralement chez l’enfant le besoin d’attirer son attention. Certains montraient du doigt et partageaient des objets avec leur parent, riaient et souriaient en parlant avec lui, et utilisaient des phrases comme « excuse-moi maman ». Ces signes constituaient, aux yeux des chercheurs, des comportements de grande qualité. Les comportements de recherche d’attention de mauvaise qualité se traduisaient quant à eux par des pleurs, des cris ou des gestes d’impatience de la part de l’enfant (s’emparer du stylo et le jeter par terre, par exemple).

Marie-Pierre Gosselin explique qu’elle s’attendait à constater que les enfants dont les parents s’étaient montrés attentifs, sensibles et réceptifs dans différents contextes afficheraient un besoin d’attention de grande qualité et plus positif que ceux dont les parents étaient moins réceptifs, puisque ces comportements reflétaient leurs attentes vis-à-vis des réactions du parent.

Dans la deuxième partie de l’étude, l’enfant devait observer son père ou sa mère exécuter une série de tâches (comme s’emparer d’une balle de trois manières différentes) et essayer de l’imiter. La chercheuse a ainsi découvert que les enfants qui présentaient un besoin d’attention positif se montraient plus coopératifs que ceux qui avaient des comportements plus négatifs lorsque leur parent était occupé.Selon Marie-Pierre Gosselin, l’étude montre qu’il est important d’encourager des comportements de recherche d’attention positifs et de grande qualité chez les tout-petits. Cela favorise en effet leur motivation à coopérer et à participer à des activités d’acquisition d’habiletés.

« Il faut que les parents sachent que ce n’est pas tant le nombre de comportements de recherche d’attention qui prime dans le développement des enfants, mais plutôt leur qualité », poursuit-elle.

Cette dernière a maintenant entamé le processus d’analyse des données dans un contexte où le parent parle au téléphone. Elle indique qu’avec la multiplication des téléphones cellulaires, il est essentiel d’étudier à quels comportements de besoin d’attention les enfants ont recours dans ce type de situation ainsi que la manière dont les parents y répondent et les conséquences sur leur développement. Elle prévoit également examiner comment les tout-petits cherchent à attirer l’attention des enseignants et du personnel des garderies.

Partenaires de recherche : Cette recherche a bénéficié de subventions du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et du Centre de recherche en développement humain de Concordia.

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