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L’art et l’intelligence artificielle convergent à C2 Montréal

Des étudiants en beaux-arts participent à un projet collaboratif avec l’artiste britannique Mat Chivers
1 juin 2018
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Par Karly Beard


L’artiste Mat Chivers (au centre) avec des étudiants à la maîtrise en sculpture lors de l’événement C2 Montréal. L’artiste Mat Chivers (au centre) avec des étudiants à la maîtrise en sculpture lors de l’événement C2 Montréal.

Quinze étudiants en beaux-arts ont pris part à l’édition 2018 de C2 Montréal, où ils ont collaboré à un projet complexe – à la fois artistique et scientifique – avec l’artiste britannique Mat Chivers, en compagnie de la jeune entreprise locale Element AI et du Musée d’art de Joliette.

C2 Montréal, conférence internationale où se rassemblent chaque année des milliers de personnes afin de discuter des tendances commerciales, technologiques et créatives, mettait en vedette le projet de performance de M. Chivers, intitulé Migration. Celui-ci comprenait 1 500 sculptures d’argile façonnées et moulées par des participants à l’événement.

« Les étudiants de Concordia géraient l’installation sous la supervision de M. Chivers. Ils invitaient les membres du public à contribuer, les aidaient à créer leurs œuvres et à les numériser », explique Linda Swanson, professeure de céramique au Département des arts plastiques, qui coordonnait la participation de Concordia au projet.

L’installation artistique comme exercice de collecte de données

Les étudiants à la maîtrise en sculpture Kevin Teixeira (à gauche) et Elliott Elliott numérisent des œuvres dans le cadre de l’événement C2 Montréal. Les étudiants à la maîtrise en sculpture Kevin Teixeira (à gauche) et Elliott Elliott numérisent des œuvres dans le cadre de l’événement C2 Montréal.

Ces créations d’origine humaine ne représentent que le premier stade d’un projet artistique élargi qui culminera par une exposition au Musée d’art de Joliette en octobre.

Selon Mat Chivers, l’installation de C2 Montréal constitue en fait un « exercice de collecte de données » massif qui permettra à un programme d’intelligence artificielle (IA) de produire sa propre sculpture en fonction des données recueillies lors de la conférence.

« Les outils que nous utilisons façonnent notre mode de pensée, affirme l’artiste. Mais nous avons atteint un point où nos outils dépassent notre intelligence. Je voulais combiner l’engagement humain du passé et de l’avenir à l’égard des matériaux. »

Les centaines de sculptures prennent la forme de mains qui tiennent et pressent l’argile. Une fois que M. Chivers et son équipe d’étudiants auront numérisé et catalogué ces œuvres, l’artiste travaillera avec Element AI à l’informatisation des données recueillies afin qu’un programme d’IA puisse produire son propre concept sculptural.

« Le projet établit un contrepoint entre ces sculptures entièrement créées par des mains humaines et le travail de l’IA, qui sera entièrement intouché par la main de l’homme », explique M. Chivers

Le premier traitement de données 3D par une IA

Des étudiants en céramique récoltent de l’argile au mont Saint-Hilaire Des étudiants en céramique récoltent de l’argile au mont Saint-Hilaire

Selon Mat Chivers, la spécificité du site est importante pour l’œuvre. La Pre Swanson et ses étudiants ont ainsi aidé à trouver, à extraire et à préparer l’argile locale utilisée dans l’installation. La sculpture de l’IA, quant à elle, sera usinée robotiquement à partir d’impactite, un autre matériau provenant du Québec.

« L’impactite est une roche résultant d’un impact de météorite, qui transforme la roche en liquide et la refaçonne en un nouveau matériau. Je tiens à mettre des matériaux de notre passé géologique en lien avec le futur proche. »

Un projet de cette magnitude requiert une solide collaboration entre les champs artistiques et technologiques, entre l’art et la science.

« Je pense que plus la conversation est riche entre ces domaines, plus elle est profitable, ajoute M. Chivers. C’est d’ailleurs la première fois qu’une IA servira à traiter des données 3D. »

Le projet est appuyé par les entreprises montréalaises Element AI et USIMM, avec l’apport de Duchesne Lac-Mégantic pour la production du matériau ainsi que du concepteur haut de gamme local UNTTLD.

Comment visualiser l’IA

Une étudiante en céramique traite et prépare l’argile qui servira au projet dans le cadre de l’événement C2 Montréal. Une étudiante en céramique traite et prépare l’argile qui servira au projet dans le cadre de l’événement C2 Montréal.

L’exposition du projet Migration au Musée d’art de Joliette cet automne présentera les 1 500 œuvres d’argile réalisées à C2 Montréal, la sculpture en impactite créée par l’IA, un film sur le projet et une série de dessins.

Personne ne sait quelle forme prendra la sculpture de l’IA, ce qui, selon Mat Chivers, rend le projet d’autant plus excitant.

« Nous tentons tous de nous faire une image de l’IA, qui est si obscure, affirme Linda Swanson. La performance à C2 Montréal fait autant partie intégrante du tout que la représentation finale de l’IA. »

 



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