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En souvenir de John McKay : « Il était une grande source d’inspiration. »

D’anciens collègues rendent hommage à un brillant mathématicien dont l’influence s’étendait à la communauté mathématique du monde entier
25 mai 2022
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John McKay, assis et vêtu d’une chemise à rayures beige et blanc, a été honoré lors de l’atelier Groupes et symétries : des Écossais du néolithique à John McKay, au Centre de recherches mathématiques, à Montréal, en avril 2007. John McKay, assis et vêtu d’une chemise à rayures beige et blanc, a été honoré lors de l’atelier Groupes et symétries : des Écossais du néolithique à John McKay, au Centre de recherches mathématiques, à Montréal, en avril 2007.

Des amis, des collègues et d’anciens étudiants, ainsi que le milieu des mathématiques, pleurent la disparition de John McKay.

Le distingué professeur émérite au Département de mathématiques et de statistique de la Faculté des arts et des sciences de Concordia est décédé récemment, laissant derrière lui d’importantes réalisations professionnelles ainsi qu’un vaste réseau de collègues et d’amis.

« Monstrous Moonshine » et la « correspondance de McKay », deux domaines particuliers des mathématiques qui ont vu le jour grâce à ses recherches, figurent au nombre de ses réalisations.

« Ils ont permis d’établir des relations symétriques et géométriques entre des objets qui n’avaient a priori aucun lien entre eux, et ont tous deux généré une grande variété de résultats qui sont venus clarifier et rendre plus intelligible leur signification profonde », explique John Harnad, un collègue professeur de mathématiques et de statistique.

Des perles parmi les billes

« Outre son tempérament énergique et sa grande curiosité, il possédait un extraordinaire instinct pour trouver la perle mathématique dans une myriade de billes », se rappelle Hershy Kisilevsky, lui aussi professeur de mathématiques et de statistique à Concordia.

Les deux hommes se sont rencontrés au début des années 1970. Hershy Kisilevsky enseignait au California Institute of Technology, à Pasadena, où John McKay était professeur invité. Lorsque ce dernier a déménagé à Montréal pour travailler à Concordia, Hershy Kisilevsky l’a suivi.

« Il a joué un grand rôle dans ma décision de retourner à Montréal. Sa réputation mondiale a procuré aux départements de mathématiques et d’informatique de Concordia une visibilité internationale. »

Des collègues se joignent à lui à Concordia

Hershy Kisilevsky n’est pas la seule personne que John McKay a incitée à venir s’installer à Montréal. Clement Lam, professeur émérite au Département d’informatique et de génie logiciel, a rencontré John McKay pour la première fois lorsqu’il étudiait à Caltech, avant que le hasard ne provoque une deuxième rencontre quelques années plus tard.

Alors qu’il se rendait à une entrevue d’embauche, Clement Lam a dû faire un arrêt imprévu à Montréal en raison d’un vol retardé.

« Sachant que John se trouvait à Montréal, je lui ai téléphoné. Il m’a dit avoir récemment commencé à travailler à l’Université Concordia, qui venait d’inaugurer un nouveau département d’informatique », relate Clement Lam.

« Il m’a demandé si je souhaitais rencontrer le directeur du département, et cette rencontre impromptue s’est soldée par une offre d’emploi de la part de Concordia. »

Des travaux remarquables

John Harnad, qui est demeuré proche de John McKay pendant toute sa vie, se rappelle avec émotion les réalisations professionnelles de son ami.

« C’était un être remarquable à bien des égards. Ses contributions dans ses domaines de spécialisation, soit la théorie des codes, la théorie des groupes et la théorie des nombres suscitaient l’admiration des personnes qui connaissaient ces sujets, mais aussi des nombreuses autres qui ne pouvaient pas en saisir toute la signification », avance-t-il.

« Il était très respecté et apprécié, non seulement au sein du Département de mathématiques et statistique et du Département d’informatique de Concordia, mais de la communauté mathématique du monde entier. »

À la découverte des conspirations cosmiques

Henri Darmon, jadis étudiant de John McKay et aujourd’hui membre du corps professoral de l’Université McGill, se rappelle comment son ancien professeur « transmettait aux gens le sentiment que les mathématiques constituent une formidable aventure intellectuelle ».

« Dans son monde, l’univers des mathématiques regorgeait de conspirations cosmiques, et notre mission consistait à les découvrir », raconte Henri Darmon. « Sa vision romantique des mathématiques a encore aujourd’hui une profonde influence sur la façon dont j’aborde le domaine. »

« Une source d’inspiration »

John Harnad est reconnaissant de la relation professionnelle et personnelle qu’il a eue avec John McKay.

« C’était un bon ami et une grande source d’inspiration pour les nombreuses personnes qui le connaissaient et l’admiraient. Il laisse un grand vide et un souvenir impérissable. »

 



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