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Debbie Folaron nommée toute première titulaire d’une chaire Jean Monnet à Concordia par l’Union européenne

Durant les trois prochaines années, cette spécialiste de la traductologie et des études roms aura pour tâche de promouvoir les études sur l’Union européenne
6 octobre 2020
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Par Alexander Hackett


 Portrait de femme souriante portant des lunettes, des boucles d'oreilles pendantes et un manteau chaud. Debbie Folaron : « La prise en compte du contexte rom dans nos pratiques et nos réflexions en traductologie est un des facteurs qui ont mené à l’obtention de cette chaire inaugurale à Concordia. »

Aucun membre du corps professoral de l’Université Concordia ne s’était encore vu décerner une chaire Jean Monnet par l’Union européenne. Ainsi, Debbie Folaron, spécialiste des pratiques traductionnelles multilingues et roms au Département d’études françaises, est devenue la toute première professeure de Concordia à occuper cette chaire, dont le mandat est de trois ans. La chaire cadre avec son projet de recherche intitulé Multiple Roles of Translation in Minority Multilingual Romani Contexts (ROMTRA) (« rôles multiples de la traduction en contextes roms multilingues minoritaires »).

Ce poste prestigieux est destiné à promouvoir l’excellence en enseignement et en recherche dans le domaine des études sur l’Union européenne à l’échelle mondiale.

Pascale Sicotte, doyenne de la Faculté des arts et des sciences et professeure de biologie, a tenu à féliciter Mme Folaron pour cette remarquable réalisation. « Nous avons hâte de voir les nombreuses synergies qui émaneront de ce projet stimulant. »

Seulement deux chaires Jean Monnet ont été octroyées à des universités canadiennes cette année.

Les activités d’enseignement et de recherche propres à cette chaire sont axées sur divers aspects de l’Union européenne, notamment les politiques, la citoyenneté, l’éducation et la technologie, parmi d'autres, explique Debbie Folaron.

« Conçues pour favoriser la compréhension et le dialogue interculturel entre divers peuples et cultures, ces activités se veulent des voies d’inclusion et d’intégration dans l’Union européenne », précise-t-elle.

« C’est justement ce que nous permet de faire la traduction et ses multiples rôles en situation minoritaire. La prise en compte du contexte rom dans nos pratiques et nos réflexions en traductologie est un des facteurs qui ont mené à l’obtention de cette chaire inaugurale à Concordia. »

Les titulaires doivent offrir 90 heures de cours par année universitaire durant trois années consécutives afin de rehausser l’offre pédagogique en études sur l’Union européenne au sein du curriculum officiel d’un établissement.

« Debbie Folaron explore la traductologie depuis des années, jetant des ponts entre les langues, les cultures et les visions du monde », affirme Patrick Leroux, vice-doyen de la recherche à la Faculté des arts et des sciences.

« Grâce à cette chaire, elle tissera des liens avec le réseau riche et foisonnant des études roms, positionnant Concordia comme nouveau pôle nord-américain de ce domaine. »

Les peuples roms d’Europe et leurs langues

Longtemps désignés par les termes bohémiens, tsiganes, gitans et autres variantes, les Roms constituent un groupe ethnique transnational et multilingue. Aujourd’hui établis aux quatre coins du globe, les Roms sont présents sur le continent européen depuis près de 600 ans.

« Ce groupe a donné lieu à un des contextes de traduction multilingue les plus fascinants dans le monde », fait remarquer Debbie Folaron.

« Les peuples roms ont survécu plus de 1 000 ans à l’extérieur de l’Inde, endurant de multiples migrations et subissant la marginalisation de leur langue et de leur culture. Résultat : la langue rom est constituée aujourd’hui de plus de 60 dialectes nourrissant des liens linguistiques avec d’autres langues du monde partout sur la planète », ajoute-t-elle.

« Parce qu’ils n’ont jamais eu d’État-nation qui leur est propre, les Roms sont toujours éduqués dans la langue officielle du pays dans lequel ils vivent, ce qui en fait souvent des personnes bilingues, voire multilingues. Les contextes historiques, sociaux et politiques qui les caractérisent ont engendré un ensemble de pratiques traductionnelles unique en son genre. »

Un autre aspect de la recherche de Debbie Folaron porte sur les pratiques traductionnelles multilingues et leur théorisation dans le monde numérique.

« Pour communiquer et relayer l’information autour du globe, nous faisons appel à différentes technologies de traduction qui nous aident à franchir les barrières linguistiques et culturelles. Bien que ce ne soit pas toujours apparent, la traduction joue un rôle essentiel à l’échelle planétaire, des hautes sphères des services financiers jusqu’à la gestion des crises humanitaires sur le terrain. »

À titre de groupe minoritaire le plus important d’Europe, les Roms multilingues sont d’une pertinence toute particulière dans le contexte des politiques linguistiques et traductionnelles de l’Union européenne.

Outre les cours qu’elle donnera dans le cadre de la chaire Jean Monnet, Debbie Folaron organisera des ateliers sur les langues roms ainsi qu’une école d’été, en collaboration avec des sommités de la traductologie et des langues roms.

« Je suis ravie de pouvoir approfondir mes recherches sur la traduction en langues roms et minoritaires, amorcées en 2007 et financées par le Fonds de recherche du Québec – Société et culture », mentionne-t-elle.

« Je suis aussi très heureuse et enthousiaste à l’idée d’intégrer ces dialogues interlinguaux et interculturels – qui sont d’une importance critique au regard des principes et des valeurs de l’Union européenne, du Canada et du Québec – dans mes activités d’enseignement et de recherche comme titulaire de la chaire Jean Monnet à Concordia. »


Apprenez-en plus sur le
Département d’études françaises de Concordia.

 

 



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