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Message du recteur concernant le déplacement des cours en ligne
Chères et chers membres de la communauté de Concordia,
Alors que nous prenons toute la mesure des profondes répercussions qu’aura la pandémie de COVID-19, je vous écris d’abord et avant tout pour vous souhaiter, à vous et à votre famille, de rester en bonne santé et en sécurité.
De plus, je tiens à remercier personnellement toutes celles et tous ceux qui ont retroussé leurs manches et aidé notre établissement à faire face à cette crise de santé publique.
Il y a maintenant une semaine que le gouvernement du Québec a ordonné aux universités de suspendre l’enseignement en personne, d’annuler les activités sur les campus et de transférer la majeure partie de leurs activités administratives en mode télétravail. Depuis, l’état d’urgence sanitaire a été déclaré.
Durant cette période, une transformation sans précédent s’est amorcée à Concordia. À la suite d’un vaste appel à l’action, plus d’un millier de membres du corps professoral à temps plein et à temps partiel ont suivi une formation pour les aider à adapter leurs activités pédagogiques à un mode de présentation en ligne. D’autres ont commencé à réimaginer la dernière partie de leurs cours et ont planifié de nouveaux moyens d’évaluation. Le tout dans l’optique de permettre aux étudiantes et étudiants de terminer le trimestre à la date prévue.
Les membres de la communauté de Concordia ont relevé le défi avec brio. Chaque secteur maintient ses activités de base, travaillant jour et nuit pour assurer le bon fonctionnement de l’Université, sur les campus ou à distance. Bien des gens se sont familiarisés avec de nouvelles technologies et ont acquis de nouvelles compétences de travail collaboratif leur permettant de travailler efficacement de la maison. Des unités telles que le Centre d’appui à l’enseignement et à l’apprentissage (CTL) et le Service des technologies de l’information et de l’enseignement (IITS) sont à l’œuvre jour et nuit afin de préparer les semaines à venir. Étudiantes et étudiants cherchent des façons de s’entraider et de prêter main-forte aux plus démunis par l’entremise de programmes de partage alimentaire. Bref, une inspirante histoire de dévouement et de collaboration se déroule au sein de notre communauté.
Mais nous vivons également un stress considérable. Outre la dure réalité de l’urgence de santé publique, nous devons composer avec une perturbation sociale, une incertitude économique et un bouleversement des habitudes de travail d’une ampleur inédite. Les inquiétudes légitimes des étudiantes et étudiants quant à la conclusion de leur trimestre sont aggravées par l’énorme incertitude entourant leurs perspectives d’emploi à court terme.
Bon nombre de membres du corps professoral s’inquiètent à juste titre de la réussite de leurs efforts pour déployer à toute vitesse de nouvelles méthodes d’enseignement et d’évaluation. Professeurs et étudiants des cycles supérieurs se préoccupent en outre de l’incidence qu’aura le fait de ne pas pouvoir accéder aux labos et aux studios sur des projets de recherche et de recherche-création dans lesquels elles et ils se sont investis avec tant de passion. Et puis il y a les situations personnelles de plus en plus compliquées que vivent à peu près tous les membres de notre communauté du fait que nos habitudes normales de déplacement et de socialisation fassent l’objet de contraintes de plus en plus importantes.
Je le souligne d’abord parce que nous ne pouvons minimiser le choc collectif que nous éprouvons toutes et tous, mais aussi parce que, en ce qui concerne l’avenir, nous devons être réalistes et reconnaître que la semaine prochaine, et celles qui suivront, nous continuerons de faire face à d’immenses défis.
Que nous le voulions ou non, nous devons mener ensemble une nouvelle expérience en matière d’enseignement supérieur. La semaine prochaine à Concordia constituera littéralement un essai bêta de notre capacité à nous adapter, à innover et à composer avec de nouvelles réalités sur le plan de l’enseignement et de l’apprentissage, alors que nous nous efforçons de transférer de grandes parties de nos cours vers des modes de présentation numériques en temps réel.
D’une certaine façon, cette expérience est emballante. Nos collègues du CTL, d’IITS, de Knowledge One et de la Bibliothèque, sans mentionner les membres du corps professoral eux-mêmes, ont accompli une quantité formidable de travail en très peu de temps afin de jeter les bases de ce qui promet de se révéler un moment charnière dans les semaines à venir. Des bénévoles de nombreux secteurs, dont une équipe de plus d’une vingtaine d’étudiantes et étudiants des cycles supérieurs en technologie éducative, prêtent leur concours aux efforts de transition. Cet engagement est une grande source d’inspiration, tout comme le fait de réaliser tout le soutien dont nous disposons déjà pour opérer un si grand changement.
Mais soyons réalistes. Nous savons qu’il y aura des pépins et des moments difficiles. Tout ne se matérialisera pas comme nous l’espérons. Certaines choses fonctionneront bien, d’autres non. Nous découvrirons des lacunes dans nos systèmes. Nous éprouverons des frustrations à cause de la technologie. Et vu les contraintes de temps et les tensions du moment, il est également inévitable que certaines de nos communications et certains de nos échanges personnels ne soient pas à la hauteur des attentes habituelles.
Par conséquent, quand ces contretemps surviendront, nous devrons faire preuve de patience, de souplesse et de compréhension les uns envers les autres, et nous montrer encore plus disposés que jamais à trouver des accommodements. Nous sommes après tout un lieu d’apprentissage, une université qui valorise l’expérimentation, la créativité, l’innovation et l’imagination. La plus importante question que nous pouvons nous poser ces prochaines semaines est peut-être de savoir quelles leçons nous pouvons tirer de cette expérience dans laquelle nous nous embarquons. Comment une université nouvelle génération peut-elle et doit-elle réagir en temps réel devant un tel défi planétaire?
Alors que nous nous affairons aux derniers préparatifs en vue de notre semaine d’« essai des systèmes », je tiens à vous remercier toutes et tous de travailler avec tant de détermination à l’accomplissement de notre mission à l’égard des étudiantes et étudiants. Dans un contexte où beaucoup d’organisations et d’entreprises sont en difficulté, les universités vivent un moment charnière par le leadership qu’elles exercent. Il s’agit pour nous de faire la preuve de notre capacité à stimuler l’ingéniosité en temps de crise et d’œuvrer sans cesse au service de la société.
Nous vivons une période éprouvante. Néanmoins, je crois fermement dans la résilience, l’intégrité et le sens de l’innovation de notre communauté non seulement pour mener à terme l’année universitaire 2019-2020, mais aussi le faire avec brio. Si nous pouvons accomplir ces objectifs, alors nous aurons renforcé encore davantage notre confiance dans la créativité, la capacité d’innovation et le potentiel de réussites futures de l’Université.
Prenez bien soin de vous et suivez les conseils des autorités de la santé publique. Cette situation nous touche toutes et tous, et c’est ensemble que nous nous en sortirons.
Je suis immensément fier de la communauté de Concordia et vous remercie encore une fois.
Sincères salutations,
Graham Carr
Recteur et vice-chancelier
Université Concordia