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Un donateur dévoué honore sa défunte femme en appuyant les étudiantes en génie de Concordia

« Elle faisait partie de qui je suis et enrichissait ma vision », témoigne Joseph Pataki
12 avril 2023
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Par Doug Sweet


Un homme aux cheveux blancs, vêtu d'une chemise bleue et d'une veste polaire grise, est assis à son bureau dans un local où l'on aperçoit derrière lui, à travers la fenêtre, l'horizon d'une ville. À 76 ans, l’entrepreneur en ingénierie Joseph Pataki a réintégré les rangs de l’entreprise qu’il a aidé à fonder dans la fin des années 1980.

Quand Joseph Pataki, B. Ing. 1974, parle de l’arc de sa vie, l’ingénieur et entrepreneur de 76 ans revient toujours sur deux sujets : sa défunte femme, Gabriella, et son alma mater.

Parler de Gabriella, décédée à 74 ans en octobre 2021, est encore difficile pour lui. Mais c’est en grande partie grâce à elle que ce diplômé de la Sir George Williams University – l’un des établissements fondateurs de Concordia – a fait une promesse de don de 75 000 $ en vue de créer un fonds de dotation pour la bourse Joseph-et-Gabriella-Pataki, destinée à aider les étudiantes internationales inscrites en génie.

Joseph Pataki a également inclus un legs de 125 000 $ dans son testament pour assurer un soutien continu au fonds de dotation – héritage que lui et Gabriella laisseront ainsi à l’Université.

Même s’ils ne se sont pas rencontrés à la Sir George Williams University, où M. Pataki suit des cours du soir à la fin des années 1960, lui et Gabriella se fréquentent durant ses études. Et en 1971, lorsqu’il s’inscrit à temps plein pour obtenir un diplôme en génie mécanique, ils sont mariés et ont une fille, Erika.

Née Gabriella Muranyi en Hongrie, sa défunte femme émigre avec ses parents à la fin des années 1950, dans la foulée de la révolution hongroise. « Elle faisait partie de qui je suis et enrichissait ma vision », témoigne Joseph Pataki. Elle l’appuie en travaillant à temps plein à Bell Canada tandis que lui, qui a travaillé comme dessinateur à Canadair (aujourd’hui Bombardier Aéronautique) tout en étudiant à temps partiel, poursuit sa formation.

« Elle a joué un énorme rôle dans notre réussite. »

« Concordia a eu une très grande influence sur moi »

C’est l’expérience des femmes de sa vie – sa femme, sa fille, et maintenant sa petite-fille – qui motive Joseph Pataki, membre fondateur du conseil consultatif de la Faculté de génie et d’informatique de Concordia, à soutenir les étudiantes en génie à l’École de génie et d’informatique Gina-Cody de Concordia dans le cadre de la Campagne pour Concordia : Place à la nouvelle génération.

Le choix de M. Pataki d’axer sa démarche philanthropique spécifiquement sur les étudiants étrangers tient à ses racines de fils d’immigrants hongrois et à sa fierté de voir croître la réputation de Concordia à l’échelle internationale.

« Concordia a eu une très grande influence sur moi, explique-t-il. La chance d’étudier et de travailler en même temps – tout en développant ma carrière technique – a été essentielle dans mon parcours. En tant qu’étudiant adulte, j’ai pu développer mon indépendance d’esprit, prendre des risques et renforcer mon caractère. Ces aspects ont un grand impact sur la façon d’envisager une carrière professionnelle. »

Son emploi à Canadair aide également M. Pataki à poursuivre ses études, puisque la compagnie d’aviation contribue au paiement de ses droits de scolarité pour les deux ou trois cours du soir qu’il suit chaque année. Le jour, il participe à la conception d’un véhicule articulé de transport de cargo militaire destiné à l’armée américaine, alors embourbée dans la guerre du Vietnam. Il travaille ensuite sur un avion qui se fera connaître dans le monde entier : l’avion-citerne CL-215, servant à lutter contre les feux de forêt.

Après l’obtention de son diplôme, Joseph Pataki décroche un emploi dans l’entreprise Dominion Engineering, située à Lachine. Il y restera jusqu’en 1978, avant de déménager à Toronto, comme le font de nombreux anglophones après l’élection du Parti Québécois. Il y travaille pour Ferrco Engineering, jusqu’à ce que l’économie se dégrade et que l’avenir de l’entreprise s’assombrisse.

Joseph Pataki voit ce moment comme l’occasion de prendre un risque. En 1984, lui et trois collègues fondent Quad Engineering, société de conception-ingénierie spécialisée dans la machinerie sur mesure, notamment pour l’industrie de la production de métal. De ses modestes débuts avec quatre partenaires, l’entreprise se développe et emploie à son sommet une centaine de personnes. Elle occupe toujours des bureaux de prestige à l’angle de la rue Yonge et de l’avenue Sheppard, à North York, dans la banlieue de Toronto.

« Nous célébrerons bientôt nos 40 ans », se réjouit Joseph Pataki, non sans une fierté apparente.

Un rayonnement international

M. Pataki est retourné y travailler ces derniers mois, après le décès de Gabriella – une façon pour lui de composer avec sa profonde peine et sa solitude. Il a également inclus le nom de Gabriella dans un legs qui appuiera les étudiantes internationales en génie à Concordia.

En tant qu’ancien étudiant qui a obtenu son diplôme la même année que la fondation de Concordia, résultat de la fusion de la Sir George Williams University et du Loyola College, Joseph Pataki est bien placé pour parler de l’évolution de son alma mater au cours de ses cinquante premières années. Il se dit impressionné et surpris du chemin parcouru par l’établissement ainsi que de sa croissance rapide, et notamment de la réputation dont elle jouit partout dans le monde.

« Je suis fasciné de voir à quel point les facultés et les programmes d’études supérieures se sont développés. Et parallèlement, Concordia a réussi à maintenir son statut d’université urbaine, d’université du centre-ville. »

Qu’en est-il des 50 prochaines années? « J’aimerais que Concordia bénéficie d’une reconnaissance internationale toujours plus importante. Ce serait bien de renforcer encore plus les programmes coop, qui sont déjà bien réputés dans les domaines techniques », conclut-il.

Il y a manifestement une symétrie entre la vision de Joseph Pataki quant à l’avenir de Concordia et l’investissement qu’il a fait pour la concrétiser.



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