Skip to main content

À la rencontre d’un cinéaste qui met en lumière les enjeux sociaux

ZOO, premier film primé de Will Niava, braque la caméra sur le racisme et la violence policière
31 août 2021
|
Par Delanie Khan-Dobson, MA 21


Will Niava, in profile, wearing wire-rimmed reading glasses « Je veux continuer à faire entendre nos voix pour raconter nos propres histoires. »

À l’orée de 2020, le réalisateur ivoiro-ghanéen Will Niava (B. Bx-arts 2017) a fait ses débuts au cinéma avec ZOO, un court métrage qui raconte une soirée dans la vie d’Amos, un jeune homme noir vivant en banlieue de Montréal. Alors qu’Amos traîne dans un stationnement avec deux amis, un malentendu survient entre les trois jeunes hommes et un homme qui semble très perturbé, ce qui donne rapidement lieu à une violente confrontation.

Peu après sa sortie, ZOO a attiré l’attention, notamment pour son approche nuancée du racisme systémique et de la brutalité policière. Depuis lors, le film de Will Niava a remporté 10 prix. Il a également été sélectionné par plus de 50 festivals internationaux de cinéma, dont 15 permettant la qualification pour les Oscars, et a été ajouté à la prestigieuse collection Criterion.

Will Niava s’est inspiré de ses propres expériences en matière de racisme et de violence policière, tant au Canada que dans son pays d’origine, le Ghana.

Will Niava, BFA 17 ZOO raconte une nuit dans la vie d’Amos (interprété par Amos Nzamba), un jeune homme noir vivant en banlieue de Montréal. | Photo: Mr. Theio

« Le film dépeint la réalité de ce qui se passe au quotidien, même si beaucoup de gens ne le croient pas parce qu’ils profitent du confort de leurs propres privilèges, affirme-t-il. Mais dès que nous mettons le pied dehors, nous devons nous méfier, non seulement des gens qui nous détestent, mais aussi de ceux-là mêmes qui sont censés nous protéger. »

« Je suis prêt à relever le défi »

Après avoir consacré beaucoup d’énergie, de temps et d’économies à son film, Will Niava est ravi que ZOO ait reçu les éloges de la critique. Le plus important selon lui est qu’il se sent soutenu par les réactions des spectateurs au message du film.

« Ce qui a été étonnant, c’est la façon dont les gens ont réagi au film, et le fait qu’il ait pu contribuer à lancer ou à poursuivre une conversation de manière positive, afin que moins de gens vivent dans l’ignorance totale de la misère des autres », dit-il.

Le réalisateur ajoute que ces petits gestes de la part de personnes ordinaires ont eu un effet surréaliste. Des enseignants l’ont contacté pour lui demander s’ils pouvaient montrer ZOO dans leur classe et lui ont envoyé des comptes rendus et des essais d’élèves faisant part de leurs réflexions et de leurs idées sur le film.

Parmi toutes les attentions dont ZOO a fait l’objet, Will Niava explique que l’ajout de son premier court métrage officiel à la chaîne de la collection Criterion a été sa plus grande réussite. Pour lui, le fait de figurer aux côtés de certains des plus grands cinéastes place la barre très haut pour la suite de sa carrière.

« C’est une bonne pression, mais je suis prêt à relever le défi, poursuit-il. Un récit a été écrit pour nous par d’autres personnes qui ne connaissent pas nos vies. Je veux continuer à faire entendre nos voix pour raconter nos propres histoires. »

Un succès assuré

Will Niava a quitté le Ghana pour le Canada en 2011 afin d’étudier en production cinématographique à l’École de cinéma Mel-Hoppenheim de Concordia. Avec le recul, il se souvient avec émotion de cette période où il fréquentait l’Université.

« La production de films à Concordia est excitante, mais pleine de défis. Nous en sortons avec beaucoup de connaissances, mais le processus est aussi très amusant, ce qui est formidable, déclare-t-il. Ce sont les liens que vous tissez à l’école qui comptent le plus. On a l’impression que ceux qui sortent de cette école sont voués à réussir ou sont déjà en route. »

Depuis la sortie de ZOO, Will Niava travaille à un certain nombre de projets passionnants, notamment un mini documentaire pour les artistes Billie Eilish et H.E.R., un deuxième court métrage, ELEMENT, maintenant en postproduction alors qu’il habite en Côte d’Ivoire, et son premier long métrage, coécrit avec Jérémy Comte (B. Bx-arts 2013 en production cinématographique), réalisateur nommé aux Oscars aussi diplômé de Concordia.

Face à l’avenir, Will Niava se montre optimiste : « Le meilleur reste à venir. »

Vous connaissez une diplômée ou un diplômé de Concordia dont vous trouvez le parcours intéressant? Nous aimerions connaître son histoire. Écrivez-nous à magazine@concordia.ca.



Sujets tendance

Retour en haut de page

© Université Concordia