Rassembler les communautés
Les peaux utilisées lors du camp de tannage provenaient de divers endroits, notamment de Kahnawà:ke ainsi que des communautés crie et mi’kmaq. Le partage de ces peaux lors du tannage constitue une occasion unique de tisser des liens entre les générations et de vivre des expériences au contact d’autres communautés.
Brooke Rice, Kanien’keha: ha de Kahnawà:ke, est également étudiante au programme d’études individualisées. Elle indique que ce projet est né d’un intérêt commun découvert lors de discussions entre pairs au Centre étudiant Qtsenhákta de Concordia.
« J’ai vraiment commencé à m’intéresser à cette activité en 2018, à la suite de ma première chasse à l’orignal, où j’ai pu voir les superbes peaux que les gens récoltaient », raconte Brooke Rice.
« Plus tard, j’ai abordé le sujet au centre, et les réactions ont fusé : « Ma tante sait comment faire ça; ma mère connaît cette pratique; ma grand-mère peut nous l’enseigner. » C’est ainsi que l’idée a germé, en prenant conscience que nous pouvions rassembler des gens et les inviter à nous faire partager leur savoir. »
Pour favoriser la transmission des savoirs entre les générations et les communautés, tout en approfondissant les relations de nation à nation, le collectif a adopté une approche résolument axée sur la collaboration, la réciprocité et la bienveillance.
Le camp est la preuve que la pratique collaborative du tannage et de la transformation des peaux en cuir favorise un sentiment d’unité et permet aux personnes participantes de se familiariser avec différentes traditions et techniques.
« Au cours des cinq derniers jours, j’ai pu observer la médecine du cœur à l’œuvre chez tous les participants ainsi qu’un enthousiasme généralisé. C’est comme si nous rassemblions toutes les parties du cœur de l’île de la Tortue qui sont éparpillées un peu partout au Canada », indique Debbie Cielen. « J’ai vu les gens se rapprocher, rire ensemble dès la première rencontre, s’accueillir mutuellement et créer des liens les uns avec les autres ainsi qu’avec les aînés. »
Debbie Cielen est Métisse-Saulteaux de Winnipeg et mère de Dayna Danger, cofondatrice des Buckskin Babes et titulaire d’une maîtrise ès beaux-arts de Concordia.