Diversité et ressemblances
Les horizons variés des chercheurs en IA, hommes et femmes, sont mis de l’avant dans l’article. Mais en examinant plus attentivement les schémas de collaboration, les chercheurs ont remarqué une tendance intéressante.
Au rang individuel, la diversité disciplinaire était élevée, ce qui signifiait que les chercheurs s’intéressaient à des sous-domaines variés de l’IA. Ils étaient toutefois plus susceptibles de collaborer avec des scientifiques dont l’expérience professionnelle ressemblait à la leur. Selon Mme Schiffauerova, ce type d’homophilie peut être utile à des scientifiques qui présentent déjà des horizons de recherche diversifiés.
« Lorsque vous entrez en collaboration avec une personne d’un autre domaine, vous pouvez vous heurter à plusieurs obstacles, notamment en ce qui concerne les communications, votre compréhension mutuelle et vos façons de penser, explique-t-elle. Or, l’homophilie disciplinaire facilite le partage de connaissances entre les membres de l’équipe. »
Elle ajoute que les femmes avaient davantage tendance à l’homophilie disciplinaire et de genre que les hommes.
L’article mentionne également qu’un nombre relativement peu élevé de chercheuses en IA jouaient un rôle central au sein de leur propre réseau scientifique. Le fait d’occuper un poste principal peut grandement renforcer les liens de collaboration et ainsi favoriser l’avancement professionnel. Malheureusement, en moyenne, les chercheuses principales avaient moins d’ancienneté et d’influence sur le plan professionnel que leurs homologues masculins. Cette différence serait attribuable à plusieurs facteurs, comme les obligations familiales amenant certaines femmes à abandonner la recherche, le manque de modèles féminins et les milieux de travail principalement masculins.
Le professeur Ebadi souligne que, même si beaucoup reste à faire, l’optimisme est de mise : « notre analyse montre que le nombre de femmes occupant ces postes augmente avec le temps ».
Grâce aux programmes d’assistance continue conçus pour encourager les femmes à devenir chercheuses en IA et à le rester, les auteurs espèrent assister à une hausse de la collaboration et voir davantage de femmes non seulement atteindre des niveaux d’ancienneté supérieurs, mais aussi devenir des chercheuses vedettes capables d’inspirer les jeunes scientifiques.
Les travaux de recherche de cette étude ont été financés par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), par l’intermédiaire du Partenariat 4POINT0.
Lisez l’article cité : « Gender-specific patterns in the artificial intelligence scientific ecosystem » (« schémas sexospécifiques dans l’écosystème scientifique de l’intelligence artificielle »).