Risques multiples
Les chercheurs ont examiné des dizaines de rapports sur la dynamique en milieu de travail établis par des sociétés mondiales de conseil en gestion telles que McKinsey & Company et Deloitte, ainsi que de grandes banques comme la RBC.
Or, d’après les conclusions de ces analyses, la pandémie a eu divers effets négatifs sur la situation des femmes en milieu de travail. Selon un des rapports, les emplois des femmes étaient 19 pour cent plus à risque que ceux des hommes, car celles-ci sont représentées de façon disproportionnée dans des secteurs vulnérables à la crise de la COVID-19. Dans un autre rapport, il est estimé que le PIB mondial diminuera de mille milliards de dollars d’ici 2030 si aucune mesure n’est prise pour réduire les pertes d’emploi des femmes. Cependant, selon le même rapport, le fait de donner accès aux femmes et aux membres de groupes minoritaires à des technologies de télétravail et à d’autres mesures pourrait ajouter jusqu’à 13 mille milliards de dollars au PIB mondial.
Les emplois des femmes sont aussi plus menacés par l’automatisation, qui s’est accrue durant la pandémie. L’automatisation a touché les hommes et les femmes quasi également, mais les hommes ont de meilleures chances de bénéficier d’une nouvelle formation et d’être rembauchés, tandis que les femmes se heurtent à des obstacles traditionnels les empêchant d’acquérir de nouvelles compétences.
De plus, selon les chercheurs, la pandémie a affaibli les mesures existantes visant l’inclusion et la diversité. Or, Mme Emadi-Mahabadi souligne que ces mesures ne suffisaient déjà pas pour atteindre les objectifs déclarés, et ce, depuis bien avant la COVID-19. Elle s’inquiète que les entreprises utilisent la crise de santé publique comme prétexte pour freiner ou éliminer tout progrès déjà réalisé, aussi modeste soit-il.
« L’abandon de ces mesures ne causera pas de problèmes à court terme, juge-t-elle. Mais dans cinq ou dix ans, lorsque la prochaine crise surviendra, où en serons-nous alors? »