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Une chercheuse de Concordia conçoit un jeu de cartes pour faciliter le dialogue entre médecins et futures mères

Angela Alberga veut autonomiser les femmes enceintes pour améliorer la communication avec leurs fournisseurs de soins de santé
3 novembre 2021
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« Il peut être délicat de parler de poids et d’autres préoccupations liées à la grossesse avec un fournisseur de soins de santé, et cette interaction est souvent teintée de honte et de culpabilité », affirme Angela Alberga.
« Il peut être délicat de parler de poids et d’autres préoccupations liées à la grossesse avec un fournisseur de soins de santé, et cette interaction est souvent teintée de honte et de culpabilité », affirme Angela Alberga.

La grossesse peut être une expérience bouleversante, surtout pour celles qui la vivent pour la première fois.

Les questions suivantes sont récurrentes : est-ce que je prends trop de poids, ou pas assez? Est-ce que mes sautes d’humeur sont normales? Qu’en est-il de l’alcool? Nombre de femmes enceintes trouvent ces sujets difficiles à aborder avec leurs fournisseurs de soins de santé.

« J’ai toujours été intéressée par les conversations délicates portant sur des questions liées au poids, comme la masse corporelle, les troubles alimentaires, l’inactivité physique, la sédentarité et la stigmatisation liée au poids », explique Angela Alberga, professeure adjointe au Département de santé, de kinésiologie et de physiologie appliquée à la Faculté des arts et des sciences de l’Université Concordia.

Près de 50 pour cent des Canadiennes prennent davantage de poids que recommandé pendant la grossesse.

« Des études précédentes nous ont appris qu’il peut être délicat de parler de poids et d’autres préoccupations liées à la grossesse avec un fournisseur de soins de santé, et que cette interaction est souvent teintée de honte et de culpabilité. Une étude américaine a montré que 67 pour cent des femmes enceintes et ayant accouché subissent une forme de stigmatisation relative au poids », poursuit la Pre Alberga.

« La grossesse est une période durant laquelle des membres de la famille, des amis, des fournisseurs de soins de santé et même des inconnus commentent la forme et la taille du corps des femmes enceintes. Celles-ci reçoivent souvent des critiques ou des commentaires inappropriés au sujet de leur prise de poids ou de leurs habitudes de santé pendant leur grossesse, voire du poids qu’elles “devraient” perdre après l’accouchement. »

Tamara Cohen, vient de l’Université de la Colombie-Britannique et est affiliée au Centre PERFORM.

Naissance d’une idée

Angela Alberga raconte que lorsqu’elle a eu son premier enfant, plusieurs de ses amies étaient également enceintes et ont rapporté des frustrations similaires liées au système de santé.

Elle a voulu trouver des moyens d’améliorer les conversations avec les fournisseurs de soins de santé.

La Pre Alberga, qui attend maintenant son deuxième enfant, collabore avec une équipe pancanadienne afin de concevoir « MomCards », un jeu d’environ 45 cartes conversationnelles pour les mères.

Financé par les Instituts de recherche en santé du Canada, le projet de recherche recrutera des femmes enceintes et des fournisseurs de soins de santé maternelle afin de participer à des groupes de discussion virtuels qui permettront de déterminer les sujets délicats abordés durant les visites en clinique, par exemple le gain de poids gestationnel, les comportements liés à la santé, et la santé mentale.

Les sujets seront ensuite envoyés à un vaste échantillon de femmes enceintes et de fournisseurs de soins de santé maternelle qui les classeront selon leur importance. L’équipe de recherche pourra alors créer une version préliminaire du jeu.

Puis, les « MomCards » seront testées par différents échantillons de femmes enceintes afin de déterminer si elles s’avèrent utiles en milieu clinique et dans quelle mesure les cartes améliorent la confiance des femmes à aborder ces sujets délicats.

« Le jeu est conçu en fonction des femmes enceintes et les sujets des cartes reposent sur les besoins exprimés par des femmes enceintes, explique La Pre Alberga.

Nous voulons que les femmes enceintes utilisent les cartes pour aborder les sujets qu’elles trouvent difficiles à aborder d’elles-mêmes. Les cartes peuvent également servir de points de discussion et donner aux femmes la capacité de choisir les sujets dont elles veulent parler lors de leur rendez-vous. »

Un projet national

Ce projet pancanadien permettra de réunir des organismes partenaires concernés par l’exercice, l’alimentation, la grossesse, la gestion du poids, la santé maternelle et fœtale, la santé mentale et la première expérience maternelle. La codirigeante du projet, Tamara Cohen, vient de l’Université de la Colombie-Britannique et est affiliée au Centre PERFORM de Concordia.

« Je suis membre d’Obésité Canada depuis ma maîtrise. J’ai eu la chance de collaborer avec de nombreux professionnels et chercheurs du domaine de la santé dans tous les secteurs de la gestion du poids, incluant les soins de santé maternelle et pédiatrique », souligne Angela Alberga.

Ce réseau lui a permis d’entrer en contact avec des dirigeants clés en matière de soins de santé maternelle et de prise en charge de l’obésité du Canada en vue d’élaborer son projet.

L’équipe de la Pre Alberga compte distribuer le jeu de cartes partout au pays avec l’aide de ses partenaires nationaux, en anglais et en français.

« Nous espérons que l’étude permettra de favoriser des conversations plus spontanées et sans jugement à propos de l’évolution du poids corporel et des habitudes de vie comme l’alimentation, l’activité physique, la réduction du stress, la consommation d’alcool et le tabagisme pendant la grossesse ainsi que la santé postnatale », explique-t-elle.

« Cela pourrait atténuer la honte et la gêne associées à tous les changements physiques et mentaux qui viennent avec la grossesse et la période suivant l’accouchement. »

 

Apprenez-en davantage sur le Département de santé, de kinésiologie et de physiologie appliquée de l’Université Concordia.

 



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