Piéger le messager
La puce cible les vésicules extracellulaires (VE), un type de particule libéré par la plupart des cellules organiques. Les VE – parfois appelées exosomes – sont extrêmement petites, mesurant généralement entre 40 et 200 nanomètres. Elles transportent toutefois toute une cargaison de protéines, d’acides nucléiques tels que l’ARN, de métabolites et d’autres molécules provenant de la cellule mère, et sont ensuite absorbées par d’autres cellules. Si les VE contiennent des biomarqueurs associés au cancer ou à d’autres maladies, ils répandront leur cargaison toxique de cellule en cellule.
Pour capturer exclusivement les exosomes porteurs de cancer, les chercheurs ont mis au point une petite puce microfluidique contenant des nanoparticules magnétiques ou d’or recouvertes d’un polypeptide synthétique servant d’agent de liaison moléculaire. Lorsqu’une gouttelette de liquide organique, qu’il s’agisse de sang, de salive, d’urine ou autre, est passée à travers la puce, les exosomes se fixent aux nanoparticules traitées. Une fois les exosomes piégés, les chercheurs les séparent ensuite des nanoparticules et procèdent à une analyse protéomique et génomique pour déterminer le type de cancer précis.
« Cette technique permet d’établir un diagnostic très précoce du cancer, ce qui peut nous aider à trouver des solutions thérapeutiques et à améliorer la vie des patients, » explique l’auteur en chef de l’article, Muthukumaran Packirisamy, professeur au Département de génie mécanique, industriel et aérospatial et directeur du Laboratoire de biomicrosystèmes optiques de Concordia.