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De nouvelles données recueillies dans le cadre d’une étude mondiale permettent de mieux comprendre les taux de vaccination et la réticence envers les vaccins

Depuis son lancement en mars 2020, l’étude iCARE sur les comportements liés à la pandémie de COVID-19, dirigée par des chercheurs montréalais, a effectué 12 cycles de collecte de données.
31 août 2021
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Patient receiving COVID-19 vaccination shot
Photo par @stevencornfield via Unsplash.com

Une étude internationale sur les comportements liés à la pandémie de COVID-19 menée par des chercheurs montréalais examine de près les raisons pour lesquelles certaines personnes décident de se faire vacciner et d’autres évitent encore de le faire.  

« Les principaux facteurs incitant les personnes à se faire vacciner sont tous liés à l’altruisme, explique Simon Bacon, professeur en santé, kinésiologie et physiologie appliquée à la Faculté des arts et des sciences et l’un des chercheurs principaux de l’étude.

« Ces personnes ont le sentiment de faire ce qu’il faut, que de recevoir le vaccin est bon pour l’ensemble de la population. En revanche, les personnes non vaccinées se préoccupent davantage de l’innocuité et de l’efficacité du vaccin et de savoir s’il leur permettra de participer à des activités. Elles s’intéressent aux conséquences de la vaccination sur leur propre personne. »

Les données indiquent que les méthodes coercitives visant à augmenter les taux de vaccination, comme le passeport vaccinal, sont populaires en général au pays et qu’environ 70 % des Canadiens les appuient. Cependant, ces méthodes ne sont peut-être pas aussi efficaces que prévu, car elles ne rassurent pas les craintes quant à l’efficacité ou l’innocuité du vaccin. Les premiers rapports faisant état d’effets secondaires graves, comme les caillots sanguins, ont aussi miné la confiance de certains répondants.

Smiling man in blue brown and white striped shirt Simon Bacon : « Les personnes vaccinées ont le sentiment que de recevoir le vaccin est bon pour l’ensemble de la population. En revanche, les personnes non vaccinées se préoccupent davantage de l’innocuité et de l’efficacité du vaccin. »

Un large éventail de réticences

Le groupe des personnes non vaccinées est tout sauf homogène.

« Il faut faire la distinction entre les personnes qui hésitent face à la vaccination et celles qui y sont réfractaires, précise M. Bacon. Moins de 10 pour cent de la population est réfractaire à la vaccination, c’est-à-dire que rien ne pourra inciter ces personnes à se faire vacciner. D’autres, qui représentent de 15 à 25 pour cent de la population selon le pays, ne sont pas nécessairement contre la vaccination, mais ont des préoccupations – liées principalement à l’efficacité et à l’innocuité du vaccin ou à des questions d’accès. »

Selon les données, ce dernier groupe compte un grand nombre de femmes et de jeunes, de personnes ayant déclaré connaître des difficultés financières ou des problèmes de santé mentale à cause de la pandémie et de personnes s’identifiant comme membres de groupes traditionnellement sous-représentés.

« Cette constatation est un peu déconcertante, car nous savons qu’en général, les membres des groupes sous-représentés se méfient davantage du système de santé. Mais habituellement, ces groupes ont aussi un faible statut socio-économique. Leurs réticences à se faire vacciner ne résultent peut-être pas de convictions, mais plutôt de préoccupations plus concrètes. »

M. Bacon précise que l’équipe de recherche a adapté son questionnaire afin de mieux distinguer les personnes réticentes d’avec celles qui refusent carrément de se faire vacciner.

Une étude continue

M. Bacon et Mme Lavoie ont lancé l’étude iCARE (Évaluation internationale de la compréhension et des réactions par rapport à la COVID-19) en mars 2020, au moment où la plupart des pays adoptaient des mesures de confinement. Depuis 18 mois, l’étude examine les réactions des populations aux mesures mises en place par les gouvernements et les institutions, l’efficacité avec laquelle les directives des gouvernements et des autorités sanitaires sont communiquées, l’anxiété des citoyens, le gain ou la perte de poids, la consommation d’alcool, de tabac et de drogues, etc. Elle vient de terminer son 12e cycle de collecte de données.

L’étude iCARE est chapeautée par le Centre de médecine comportementale de Montréal (CMCM), que les deux chercheurs ont cofondé. Il s’agit d’un centre de recherche et de formation universitaire conjoint du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, de l’UQAM et de l’Université Concordia. Quelque 200 chercheuses et chercheurs dans plus de 40 pays collaborent à l’étude.

Le sondage de 20 minutes est offert dans près de 40 langues. À ce jour, environ 100 000 personnes de 175 pays y ont répondu. Sa plus récente version est désormais disponible sur le site Web du CMCM.

L’étude iCARE reçoit l’appui des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), du Fonds de recherche du Québec – Santé et du Fonds de recherche du Québec – Société et culture. Les commanditaires de l’étude n’ont joué aucun rôle dans l’élaboration de la base de données et la collecte de données. 

Pour en savoir plus sur l’étude iCARE et répondre au sondage, consultez le site Web du Centre de médecine comportementale de Montréal.

 



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