Satisfaction des critères ASSURED
Les auteurs soulignent que la multiplication soudaine des techniques et des outils de détection — de qualité parfois douteuse — résulte du besoin d’intensifier le dépistage alors que le fonctionnement des chaînes d’approvisionnement était perturbé par la propagation du virus à l’échelle mondiale. Certaines techniques sont plus précises, d’autres plus abordables. Certaines exigent de l’équipement de laboratoire de pointe, d’autres non.
Les chercheurs se sont appuyés sur les critères ASSURED de l’OMS pour évaluer les divers tests utilisés. Reconnus internationalement, les critères ASSURED, dont l’acronyme signifie faible coût (Affordable), sensible (Sensitive), spécifique (Specific), facile à utiliser en un minimum d’étapes (User-friendly), rapide (Rapid), sans équipement (Equipment-free) et à la disposition de tous ceux qui en ont besoin (Deliverable), décrivent les caractéristiques auxquelles les appareils diagnostiques utilisés au lieu d’intervention doivent prétendre. Ces critères ont aidé l’équipe à définir les forces et les faiblesses des outils diagnostiques existants.
« Certains appareils de détection sont sensibles et spécifiques. Ils relèvent donc la présence du virus de la COVID-19, mais sont difficiles à utiliser ou exigent de l’équipement encombrant et du personnel hautement qualifié pour le faire fonctionner », explique Mme Anbuhi. En ce moment, les outils les plus pratiques sont les tests d’amplification des acides nucléiques, puisqu’ils détectent très efficacement l’acide ribonucléique (ARN).
Des ingénieurs en appui à la santé
Les chercheurs espèrent que l’examen des faiblesses actuelles des outils diagnostiques contribuera à freiner l’adoption de mesures draconiennes comme le confinement et l’effondrement de l’économie si une autre pandémie venait à se déclarer.
« Nous espérons que notre travail guidera les chercheurs vers le dispositif idéal susceptible d’être utilisé par quiconque, dans tout lieu et à peu de frais », ajoute M. Tali.
Enfin, les auteurs font remarquer que les ingénieurs ne publient pas souvent d’articles dans une revue à l’intention des microbiologistes cliniciens.
« La dimension diagnostique de la COVID-19 est un domaine interdisciplinaire. La réalisation de cet examen exhaustif est donc le fruit d’une collaboration entre quatre groupes de recherche différents, chacun détenant son propre champ d’expertise. »
Lire l’article cité : « Tools and Techniques for Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2 (SARS-CoV-2)/COVID-19 Detection. »