Pour un grand nombre de femmes souhaitant faire carrière en science, en technologie, en ingénierie et en mathématiques (STIM), ce milieu est encore masculin. Ici sur Terre, mais aussi sur la Lune.
Bettina Forget est chercheuse engagée et doctorante en éducation artistique à la Faculté des beaux-arts de l’Université Concordia. Elle étudie les façons de combiner les arts et les sciences afin d’encourager les femmes à s’intéresser aux domaines des STIM. L’un de ces domaines est l’astronomie, autre discipline fortement dominée par les hommes et dont les pionniers avaient le privilège de pouvoir donner leur nom à leurs découvertes. Cela explique pourquoi un très petit nombre d’objets célestes portent un nom de femme.
Par exemple, des 1 578 cratères nommés et répertoriés sur la Lune, seuls 32 – tout juste 2 % – portent un nom de femme. Et la moitié de ceux-ci se trouvent sur la face cachée.
La Pre Forget s’est inspirée de cette disparité pour créer deux projets artistiques connexes, Women With Impact et One Small Step, au sujet desquels elle a récemment publié un article dans la revue Leonardo. Commencée en 2016, Women With Impact est une série d’illustrations réalisées à la main et représentant ces 32 cratères lunaires. Jusqu’à récemment, cette œuvre était exposée au Planétarium de Montréal. Bettina Forget a amorcé sa démarche en examinant chacun des cratères à l’aide de son télescope, puis l’a terminée au moyen de photos à haute résolution du paysage lunaire prises par l’engin spatial robotisé Lunar Reconnaissance Orbiter.
« C’est ici que la science et l’esthétique se chevauchent, explique-t-elle. L’engin photographie les cratères lors de plusieurs passages; l’ombre est donc différente chaque fois. J’ai pu ajouter mon interprétation et souligner les caractéristiques de chaque cratère. L’œuvre finie ressemble à un portrait de famille. »