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Une étudiante au 1er cycle de Concordia crée une application pour soulager l’anxiété des personnes atteintes de sclérose en plaques

Donya Meshgin utilise la réalité augmentée pour atténuer le stress lié aux médicaments autoadministrés
1 avril 2021
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Donya Meshgin : « La lutte de mon amie m’a incitée à réfléchir à des moyens d’améliorer la prise en charge des symptômes de cette maladie. »
Donya Meshgin : « La lutte de mon amie m’a incitée à réfléchir à des moyens d’améliorer la prise en charge des symptômes de cette maladie. »

Le Canada présente l’un des taux les plus élevés au monde de sclérose en plaques (SP), une maladie dégénérative incurable, dont les uniques options de traitement existantes visent la prise en charge des symptômes.

Donya Meshgin, étudiante du 1er cycle à Concordia, a été inspirée par le combat d’une de ses meilleures amies et a décidé de trouver une façon d’améliorer la gestion des symptômes des quelque 90 000 personnes atteintes de SP au Canada. Cette quête est au centre de ses travaux de recherche publiés récemment.

Mme Meshgin est inscrite à l’option logiciels en temps réel, intégrés et d’avionique de l’École de génie et d’informatique Gina-Cody. L’an dernier, dans le cadre d’un projet de classe, elle devait améliorer la conception d’une interface existante ou en concevoir une nouvelle pour résoudre un problème.

« Il y a quelques années, une amie très proche a perdu subitement la vue dans un œil de façon temporaire », explique Mme Meshgin. Le diagnostic de SP est tombé peu après.

« Quand elle a commencé ses traitements, j’ai constaté à quel point il était difficile pour elle de suivre le traitement prescrit par son médecin, poursuit l’étudiante. Sa lutte m’a incitée à réfléchir à des moyens d’améliorer la prise en charge des symptômes de cette maladie. »

Comprendre et apaiser l’anxiété liée aux injections

L’injection est une méthode d’administration de médicaments modificateurs de la maladie plus courante et plus sécuritaire que les médicaments oraux, et induit moins d’effets secondaires à long terme. Malheureusement, c’est une méthode qui s’accompagne de certaines résistances pouvant entraîner de l’anxiété liée aux injections.

Computer generated images of a different bodies.

« Les injections sous-cutanées pour traiter la SP consistent en des médicaments à auto-injecter dans la couche de gras entre la peau et le muscle, explique Mme Meshgin. Les injections peuvent irriter et faire rougir la peau des sujets, causer des démangeaisons et même de la douleur. »

L’anxiété liée aux injections est très fréquente chez les personnes atteintes de SP. Une étude ontarienne a révélé que plus de 50 % d’entre elles avaient cessé leur traitement par injections au cours des deux premières années suivant le début de celui-ci.

« L’objectif de ma recherche consiste à déterminer si une application utilisant la réalité augmentée (RA) peut aider à soulager l’anxiété des sujets liée aux injections et la douleur perçue durant l’administration des médicaments », explique Mme Meshgin.

Fonctionnement

L’application fondée sur la RA de Mme Meshgin, appelée MSease, peut être téléchargée sur les appareils mobiles. Elle comporte trois caractéristiques clés.

La première est le guidage par image au moyen d’une grille de superposition pour le site d’injection. Quand l’utilisateur passe son appareil mobile au-dessus du site d’injection (abdomen, bras, cuisse ou fesse), il voit apparaître des carrés sur sa peau et peut ainsi trouver le site d’injection idéal en fonction du code de couleurs.

La deuxième caractéristique prend la forme d’une mascotte animée offrant une thérapie antidouleur en imagerie guidée afin de réduire l’anxiété pendant le déroulement de l’injection. L’image en trois dimensions de la mascotte a comme objectif de détourner l’attention du sujet durant le traitement et de le détendre.

Finalement, l’application contient un journal qui permet de noter les symptômes et d’autres renseignements, comme la date de l’heure de l’injection, le site d’injection choisi et la profondeur de l’injection nécessaire à cet endroit. L’utilisateur peut aussi l’utiliser pour évaluer son expérience d’injection.

Des résultats prometteurs

Mme Meshgin a testé l’application MSease avec une personne atteinte de SP pour savoir si l’anxiété et la douleur ressenties lors des injections avaient diminué. L’interface et la facilité d’utilisation de l’application ont aussi été testées auprès de 14 sujets ne souffrant pas de SP.

« Lors d’une entrevue de suivi avec le sujet atteint de SP, ce dernier a mentionné que l’application l’avait grandement aidé à apaiser son anxiété liée aux injections et qu’il avait l’impression de ressentir moins de douleur au moment de l’injection », affirme Mme Meshgin.

Tous les utilisateurs ont trouvé que l’application était conviviale, facile d’utilisation et utile.

Prochaines étapes

« Ces résultats sont très encourageants », lance Marta Kersten-Oertel, professeure adjointe d’informatique et de génie logiciel et titulaire de la chaire de recherche de l’Université Concordia sur la perception appliquée, qui a également dirigé les travaux de recherche de Mme Meshgin.

« C’est formidable de voir une étudiante utiliser un projet en RA pour aider les gens à vivre avec une maladie dévastatrice. Après la publication de nos travaux de recherche sur l’application MSease, les cliniciens se sont montrés très enthousiastes. De plus, cette application pourrait selon nous être adaptée pour d’autres maladies, comme le diabète. »

Donya Meshgin et Marta Kersten-Oertel ont collaboré avec des neurologues pour élargir leur champ d’études et ainsi obtenir plus de données et de rétroactions afin d’améliorer les fonctionnalités de l’application.

 

Lisez l’étude citée : Multiple sclerosis image-guided subcutaneous injections using augmented reality guided imagery et apprenez-en plus sur l’École de génie et d’informatique Gina-Cody de Concordia.

 



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