Selon Kenza Samlali, étudiante de quatrième année au doctorat qui travaille avec le professeur Shih, les scientifiques utilisent la technologie microfluidique depuis un certain temps pour réaliser des expériences de miniaturisation et de multiplexage, en particulier pour effectuer des manipulations à l’échelle unicellulaire.
« La technologie microfluidique, aussi appelée laboratoire sur puce, sert à manipuler les fluides à l’échelle microscopique, explique la chercheuse Samlali, auteure principale de l’article sur la nouvelle étude. Nous l’utilisons afin de prouver qu’il est possible d’automatiser le processus de création d’une cellule cancéreuse modifiée. »
En combinant deux technologies existantes, Kenza Samlali et ses collègues ont créé un dispositif « hybride » capable d’isoler une cellule génétiquement modifiée et de l’enfermer dans des microgoutelettes. Sur la surface du dispositif, des électrodes produisent un champ magnétique qui permet de faire pénétrer les microgoutelettes dans des tunnels où les cellules correctement modifiées sont isolées et enrichies.
« D’habitude, nous devons utiliser des outils automatisés encombrants et coûteux pour trier les cellules et isoler celles dont nous avons besoin, ajoute la chercheuse. Cette opération peut nous prendre des mois et endommager de nombreuses cellules modifiées qui deviennent alors inutilisables. Nous croyons qu’il est possible d’intégrer notre nouvelle technologie dans les outils automatisés des laboratoires et ainsi prévenir ce genre de pertes tout en permettant aux chercheurs de gagner un temps précieux. »