Examen de l’incidence nette sur l’environnement
M. Matthews, qui avait vu M. Horen Greenford présenter les premiers résultats de sa recherche en collaboration avec son collègue M. Crownshaw il y a quelques années, a immédiatement reconnu que ces travaux pouvaient donner lieu à un article important.
« Il s’agit là d’un nouvel angle sous lequel nous commençons à explorer le climat dans notre laboratoire », souligne le professeur Matthews. « Cette façon de voir les choses jette une autre lumière sur notre manière de comprendre la responsabilité sociale de différents acteurs en matière de dommages climatiques et environnementaux. »
L’article en question a été publié dans la revue Environmental Research Letters en juin.
« Nous avions déjà examiné certaines questions entourant la responsabilité de différents pays en matière de changement climatique », poursuit-il. « Or, nous sommes toujours arrivés à la même conclusion : les pays plus riches ont une incidence disproportionnellement élevée sur les émissions de CO2 et le changement climatique ».
« Dans un sens, le présent article révèle que les secteurs économiques “plus riches” ont une incidence similaire sur l’environnement. Pour saisir toute l’ampleur des répercussions qu’occasionnent ces secteurs, il faut tenir compte du niveau de richesse de la main-d’œuvre dans le calcul ».
Que pouvons-nous faire?
Alors, que peuvent faire les gens pour diminuer leur impact sur l’environnement? Selon M. Horen Greenford, c’est maintenant que nous devons agir; or, les choix personnels sont loin de refléter l’action collective nécessaire.
« Simplement dit, une personne, si elle est vigilante, peut en faire beaucoup à titre individuel pour diminuer son impact sur l’environnement », souligne-t-il. « Au bout du compte, toutefois, la somme des choix individuels des consommateurs ne sera probablement pas suffisante pour réduire cette incidence au point de pouvoir éviter la catastrophe écologique et climatique. »
Plutôt, le doctorant propose aux gens de mener des actions citoyennes – par exemple, se regrouper avec des personnes partageant la même opinion pour chercher des solutions à la crise climatique ou pour sensibiliser la population. De petits gestes, comme écrire à leur député, seraient aussi un bon début.
« Il existe de nombreuses façons de s’impliquer », souligne-t-il. « Toute personne suffisamment privilégiée pour avoir le temps de réfléchir et de se préoccuper du phénomène ne doit pas rester sans rien faire à se sentir coupable, honteuse, inquiète ou isolée. Personne en particulier n’est à blâmer, et aucun individu n’a les moyens de s’attaquer par lui-même au problème. Il est important de ne pas s’enliser dans l’individualisme. »
« À mon avis, si l’on accepte d’examiner la situation à tête reposée, il est possible d’arriver à se faire une assez bonne idée du problème et de ses solutions. C’est seulement dans l’action que nous pourrons progresser. Il y a toujours de l’espoir. Et, même si nous n’arrivons pas à tout réparer, plus nous en faisons, plus de vies pourraient se voir épargner une souffrance inadmissible », conclut-il.
Lisez l’étude citée : Shifting economic activity to services has limited potential to reduce global environmental impacts due to the household consumption of labour.