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Une nouvelle chaire de recherche du Canada adopte une approche axée sur la communauté pour déconstruire les perceptions courantes au sujet des incapacités

La professeure de Concordia Arseli Dokumaci lance un programme visant à rendre l’avenir plus accessible
3 août 2020
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Une femme à la peau claire avec des cheveux courts foncés et des lunettes, vêtue d'une chemise à motifs blancs, rouge à lèvres et souriant sur un fond turquoise foncé.
« Les personnes en situation de handicap bougent, ressentent et agissent de manières si ingénieuses qu’elles découvrent des capacités suggestives d’action inimaginables autrement », affirme Arseli Dokumaci.

Description de l'image : Une femme à la peau claire avec des cheveux courts foncés et des lunettes, vêtue d'une chemise à motifs blancs, rouge à lèvres et souriant sur un fond turquoise foncé.

Nouvelle titulaire de la chaire de recherche du Canada en études critiques sur l’incapacité et technologies médiatiques à l’Université Concordia, Arseli Dokumaci est professeure adjointe de communication à la Faculté des arts et des sciences.

Elle pilotera un programme de recherche interdisciplinaire d’envergure internationale explorant l’utilisation des nouvelles technologies médiatiques au sein des mouvements, des cultures, de l’érudition et du militantisme axés sur les incapacités.

« Alors que près de 22 pour cent des Canadiennes et Canadiens de plus de 15 ans se considèrent comme étant en situation de handicap, et avec l’adoption récente du projet de loi C-81 – la Loi canadienne sur l’accessibilité –, l’expertise et la recherche-création d’Arseli Dokumaci ne pourraient être plus opportunes ou essentielles », affirme Paula Wood-Adams, vice-rectrice intérimaire à la recherche et aux études supérieures de Concordia.

« La chaire de recherche du Canada abordera, sous un angle critique, des questions d’accessibilité sous-examinées à l’échelle locale et nationale, et rehaussera l’excellente réputation de Concordia comme chef de file dans ce champ de recherche. »

Une approche de la recherche axée sur la communauté

La radio, la télévision, Internet, les médias sociaux et les mondes virtuels ont ouvert de nouvelles avenues au militantisme, à la participation sociale, à l’expression personnelle et au développement communautaire, autrefois inaccessibles aux personnes en situation de handicap.

La conception des technologies médiatiques perpétue toutefois les barrières existantes, et l’accessibilité n’est souvent intégrée au design des produits qu’après coup. Les technologies d’accessibilité émergentes sont par ailleurs vulnérables aux pannes, et la conformité est généralement optionnelle.

Première chaire de recherche du Canada en son genre, le programme quinquennal d’Arseli Dokumaci verra chercheuses et chercheurs, universitaires, partenaires communautaires, artistes ainsi que militantes et militants explorer ensemble les technologies médiatiques et améliorer l’accès à celles-ci – dans les médias comme dans la vie publique – en réponse aux besoins des communautés en situation de handicap.

Une main tenant un téléphone portable blanc. L'image est floue avec de petits cercles de reflets lumineux colorés. Le fond est violet clair à foncé. La conception des technologies médiatiques perpétue toutefois les barrières existantes, et l’accessibilité n’est souvent intégrée au design des produits qu’après coup. | Photo : Rodion Kutsaev, Unsplash

Description de l'image : Une main tenant un téléphone portable blanc. L'image est floue avec de petits cercles de reflets lumineux colorés. Le fond est violet clair à foncé.

Cette approche axée sur la communauté vise à déconstruire les perceptions courantes au sujet des incapacités en changeant la conversation : comment les personnes en situation de handicap résistent-elles aux écarts de fonctionnalité et mettent-elles à profit les objets, les choses, les lieux et les technologies médiatiques de manière créative dans leur réalité quotidienne?

Pour la Pre Dokumaci, cette résistance engendre des « capacités suggestives d’action militantes ». Elle croit d’ailleurs que la recherche-création permet d’approfondir ce militantisme et de promouvoir l’expertise en matière d’incapacité.

« Un impact social durable »

La capacité suggestive d’action est une caractéristique d’un objet, ou un signal, qui incite un utilisateur à interagir avec quelque chose. Un exemple physique est une poignée de porte qui incite l’utilisateur à la tourner pour ouvrir la porte.

« Lorsque les capacités suggestives d’action existantes du monde ne laissent aucune place aux corps et aux esprits différents des personnes en situation de handicap, celles-ci bougent, ressentent et agissent de manières si ingénieuses qu’elles découvrent des capacités suggestives d’action inimaginables autrement », explique Arseli Dokumaci.

« Elles mordent et arrachent des capsules de bouteille censées être dévissées, actionnent des interrupteurs avec leur tête et construisent toutes sortes d’outils elles-mêmes. Elles inventent ainsi ce que j’appelle des “capacités suggestives d’action militantes” pour créer – et compenser – les capacités suggestives d’action qui ne se matérialisent pas aisément dans leur environnement. »

La chaire de recherche du Canada explorera comment les capacités suggestives d’action militantes des technologies médiatiques peuvent être découvertes, non seulement à l’échelle individuelle, mais aussi grâce à des processus de création collectifs, et comment les innovations radicales en matière d’accessibilité peuvent être mobilisées pour développer de meilleures pratiques.

Intégrale au programme, la construction de postes de travail à la fine pointe de la technologie permettra le prototypage de concepts inédits et la création de projets médiatiques qui exposeront et renverseront le capacitisme. Elle contribuera à former des étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs ainsi que des boursières et boursiers postdoctoraux sur le terrain. La chaire établira en outre un solide répertoire de ressources que les décideuses et décideurs pourront consulter dans le cadre de leurs initiatives d’accessibilité.

« La chaire d’Arseli Dokumaci incarne la philosophie de notre faculté, qui favorise un apprentissage transdisciplinaire pratique, porteur d’un impact social durable au-delà de nos murs », conclut Pascale Sicotte, doyenne de la Faculté des arts et des sciences.

« Notre réputation de haut lieu de la recherche-création continue de croître grâce aux travaux révolutionnaires de nos chercheuses et chercheurs. »

Le Programme des chaires de recherche du Canada est une initiative du Conseil de recherches en sciences humaines, du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et des Instituts de recherche en santé du Canada. Il reconnaît l’excellence de calibre mondial en recherche et en formation à la recherche dans les établissements postsecondaires canadiens. Le programme, qui célèbre cette année son 20e anniversaire, relève d’une stratégie nationale visant à rendre le milieu canadien de la recherche plus équitable, diversifié et inclusif, ainsi qu’à faire du Canada l’un des meilleurs pays du monde au regard de la recherche et du développement pour répondre aux grands défis de notre époque.

Renseignez-vous sur les recherches menées à l’Université Concordia.



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