Du 25 au 28 mars prochains, elle intégrera ses propres œuvres chiffrées – images télévisées à balayage lent (SSTV), compositions audio et tests de propagation – dans des expériences d’IRI.
« Jadis occupées par l’armée, les installations de l’HAARP sont enveloppées d’un parfum de mystère et ont fait l’objet de nombreuses théories du complot au fil des ans. J’ai voulu tenir compte de ce caractère énigmatique au moment de créer l’œuvre. »
Ghosts in the Air Glow consiste en une transmission d’une durée de 60 minutes en huit mouvements, chacun correspondant à une fréquence précise, et conçu pour explorer différents concepts liés à l’étude des radiocommunications et du site de l’HAARP lui-même.
Loups arctiques allant à la rencontre d’aurores boréales, textes poétiques écrits en morse ou selon l’alphabet phonétique de l’OTAN – les motifs réunis dans cette proposition artistique fondée sur la transmission abordent des thèmes liés à la recherche militaire, à la surveillance, aux territoires politiques, à l’étude de l’ionosphère et aux théories du complot.
Des « fantômes » sur les ondes
Le fil conducteur réunissant tous les segments de l’œuvre repose sur l’idée de « fantômes » (en anglais, ghosts) ou plutôt sur l’activité ésotérique qui habite nos ondes, souligne Amanda Dawn Christie.
« Quand la radio a été inventée dans les années 1800, explique-t-elle, les tenants des mouvements spirituels de l’époque croyaient que l’âme des défunts occupait les ondes du spectre électromagnétique. »
« Les communications radio sont omniprésentes; elles constituent une force invisible qui nous traverse constamment. J’affectionne le lien que les spiritualistes du 19e siècle établissaient entre matière, énergie et ondes électromagnétiques, et ce, sur le plan tant poétique que métaphorique », ajoute-t-elle.
« En intégrant des images et des sons dans l’airglow, je fais pénétrer moi aussi, d’une certaine façon, mes propres fantômes dans le spectre électromagnétique, un univers invisible, mais foisonnant d’activité. »