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Cette doctorante de Concordia fait la promotion d’un mode de vie sain chez les personnes vieillissantes

Rachel Downey examine les bienfaits de l’entraînement pour freiner le déclin physique et cognitif à la fin de l’âge adulte.
4 décembre 2018
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Rachel Downey : « Avec l’âge, l’interaction entre cognition et mobilité se transforme. »
Rachel Downey : « Avec l’âge, l’interaction entre cognition et mobilité se transforme. »

Vous a-t-on déjà dit de vous arrêter une minute pour réfléchir? Pourquoi donc devons-nous nécessairement cesser de bouger quand nous voulons nous faire travailler les méninges?

Membre du Laboratoire de recherche sur le développement adulte et le vieillissement cognitif (« labo Li »), Rachel Downey étudie en première année du doctorat au Département de psychologie. En abrégé, sa recherche s’articule autour de l’interaction entre cognition et mobilité, plus particulièrement chez les aînés.

La chercheuse espère que ses travaux contribueront à améliorer la santé et le bien-être des personnes vieillissantes. Les conclusions de son étude sur le Sport Concussion Assessment Tool-3 (SCAT3; « outil d’évaluation des commotions cérébrales dans le sport ») sont récemment parues dans la revue Brain Injury (« lésion cérébrale »). Actuellement, Rachel Downey est étudiante stagiaire en neuropsychologie au Centre des sciences de la santé Baycrest à Toronto et au Centre des sciences de la santé mentale Ontario Shores à Whitby.

Les aînés peuvent veiller eux-mêmes sur leur qualité de vie

Quel est le rapport entre cette image et vos travaux à Concordia?

Rachel Downey : L’image montre différents types d’exercices et illustre leurs effets sur le cerveau des personnes âgées. La population vieillissant de plus en plus, il importe que ces dernières conservent leur capacité physique fonctionnelle et préservent la santé de leur cerveau. En ce moment, j’étudie l’incidence de l’entraînement sur la performance cognito-motrice en situation de double tâche chez les aînés.

Des études révèlent que la marche ne tient forcément pas de l’automatisme, et ce, contrairement à ce que nous pensions. En fait, cet exercice nécessite de recourir à des processus cognitifs avancés, notamment la planification et l’organisation. Le résultat de l’exécution d’une activité cognitive parallèlement à un déplacement pédestre – ce qui représente une situation de double tâche – est un indicateur des risques de chute et de déficience chez les personnes âgées. Cela dit, il y a de l’espoir.

En effet, les résultats de ma recherche indiquent qu’après avoir effectué durant trois mois des exercices de cognition, d’aérobique ou de coordination motrice générale, les aînés constatent une amélioration de leur performance en situation de double tâche. Je compte maintenant utiliser des dispositifs de neuro-imagerie mobiles, par exemple la functional near-infrared spectroscopy (fNIRS; « spectroscopie fonctionnelle proche infrarouge ») et l’électroencéphalographie (EEG), afin de disséquer les mécanismes neuraux qui sous-tendent les situations de double tâche en contexte d’entraînement.

Quels résultats attendez-vous de vos travaux? Et quels pourraient en être les effets concrets dans la vie des gens?

R. D. : Avec l’âge, l’interaction entre cognition et mobilité se transforme. Par contre, nous ne savons pas comment se déroule l’adaptation cérébrale à la suite d’une séance d’entraînement. Puisque l’exécution d’une double tâche laisse présager des résultats cliniques, dont la démence et les risques de chute, ma recherche pourrait servir à optimiser les stratégies d’intervention visant à ralentir le déclin physique et cognitif chez les personnes vieillissantes.

Rachel Downey : « En recherche, toute question peut être explorée. » Rachel Downey : « En recherche, toute question peut être explorée. »

Quels sont les principaux obstacles auxquels vous vous êtes heurtée dans vos travaux?

R. D. : Nous devons respecter divers critères dans la sélection des sujets, ce qui limite la variété des participants à nos études. Souvent, nous ne recrutons que des aînés en bonne santé, très performants. Cela remet parfois en cause notre capacité à généraliser nos conclusions.

Mais à mon avis, cette recherche servira de tremplin. Quand nous aurons compris le fonctionnement du cerveau sain avant et après l’entraînement, nous pourrons étudier les phénomènes liés au vieillissement cérébral malsain – la déficience cognitive légère ou la démence, par exemple.

Dans quels domaines vos travaux pourraient-ils être utilisés?

R. D. : Les conclusions de mon étude fourniront de l’information aux cliniciens et aux autres intervenants qui s’intéressent au rapport entre cognition et ambulation d’un point de vue gériatrique. J’aimerais leur montrer l’évolution de ce rapport dans le contexte du vieillissement et la possibilité de prévenir ou de combler les déficits liés à l’exécution d’une double tâche.

Quelle personne, quelle expérience ou quel événement particulier vous a donné l’idée de votre sujet de recherche et incitée à vous intéresser à ce domaine?

R. D. : Mes grands-parents ont reçu des diagnostics de tumeur cérébrale et de cancer, et j’ai vu leur état se détériorer lentement. Cette expérience m’a incitée à me lancer dans ce projet. Bien sûr, ces problèmes de santé ne touchent pas uniquement les personnes âgées. Aussi, l’éducation du grand public sur les bienfaits de l’entraînement tant cognitif que physique favorisera la promotion d’un mode de vie sain auprès des aînés. Des études captivantes montrent que ces derniers peuvent veiller eux-mêmes sur leur qualité de vie, et ce, en restant actifs physiquement et mentalement.

Comment les étudiants en STIM que cela intéresse peuvent-ils se lancer dans ce type de recherche? Quel conseil leur donneriez-vous?

R. D. : Faites du bénévolat dans plusieurs laboratoires ou organismes à but non lucratif. Ainsi, vous pourrez réseauter avec des étudiants et des professeurs d’autres établissements. De plus, vous aurez l’occasion de mettre en pratique vos connaissances et d’en acquérir de nouvelles. En définitive, vous saurez si vous êtes dans la bonne branche. Les postes que j’ai occupés dans divers milieux m’ont vraiment fait aimer la psychologie clinique et m’ont confortée dans ma décision d’étudier dans cette discipline.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus à Concordia?

R. D. : En recherche, toute question peut être explorée. Ma directrice de recherche, Karen Li, accueille toujours mes idées avec une grande ouverture d’esprit. Par ailleurs, les installations à la fine pointe de la technologie qu’offre le Centre PERFORM de Concordia facilitent la recherche en santé préventive. Ainsi, le centre possède des systèmes d’EEG et de fNIRS, de même qu’un tapis de marche électronique. En outre, des ateliers sur les méthodes et des symposiums mensuels y sont organisés. Enfin, le colloque annuel qui a lieu au centre constitue une excellente occasion de présenter les conclusions d’une étude, de réseauter avec d’autres chercheurs du domaine et d’apprendre de nouvelles techniques de recherche.

Vos recherches bénéficient-elles du financement ou du soutien de partenaires ou d’organismes?

R. D. : Les Instituts de recherche en santé du Canada subventionnent mes travaux. De plus, le Centre PERFORM et l’Université Concordia m’ont octroyé le prix Ed-Whitlock.

 


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