PhD Oral Exam - Fabio Balli, Individualized Program

What if we collectively had the capacity to overcome any crisis in a matter of days?
A method for teams of teams to: listen to each other, agree on priorities,
put in commons resources, create few but essential and freely adaptable solutions.

Ever since I was young, I have sought to find how to contribute meaningfully to the community, while being fully myself. Called to different interests than my peers, I began to explore the mysteries of group dynamics. Many cycles of study and practice led me to an awareness: suffering, misery (physical and spiritual), violence, are often generated by stories we learn as children, and pass on through generations.

I became convinced that, within months, we could ensure that all people could live decently and in harmony, if we dared to listen – literally and symbolically – to our Heart, to the Other’s. We would commit ourselves to a path that celebrates our Humanity, connects us to Nature within and beyond, and nourishes our Souls.

Indeed, tackling complex, wicked challenges requires abandoning the logic of a machine-body, the myth of third-party and artificial solutions, so that we can raise our collective, human consciousness. This means providing ways for the whole population to listen to their different realities, and to quickly reach a popular consensus on how to overcome these challenges in ways that strengthen solidarity.

According to the creator of Captcha, a million people can translate Wikipedia into a new language in 80 hours. Can we imagine what such a group could achieve if they had the capacity to sincerely agree on essential common projects, and implement them in a matter of days – free/libre and open source knowledge and infrastructures that could easily be adopted, reproduced and enriched across territories?

* * *

This five-part thesis documents six years of intense creation and research that enabled me to design how such a process could unfold.

First, I present my journey to the PhD, and how my research took shape through cycles of prototyping. I introduce the idea of the commons, which is to understand that people – not corporations or the state – have all the resources needed to overcome the challenges we face. This builds on the oeuvre of Elinor Ostrom, who showed that ordinary people can self-organise efficiently to preserve resources, and Stefano Rodotà, who pledged that any resource that meets basic needs must be managed in a participatory way, regardless of who owns it. ./. 

Secondly, I talk about Breathing Games, a commons I co-founded to make respiratory health fun. I show how this initiative, which initially objectified the children concerned – by thinking their health in their place –, then opened up a space for young people to share their subjective experience in a playful way that was beneficial to their peers. I share how an ethic and aesthetic of commoning enabled us to engage over 450 volunteers, and mutualise resources from Canada, Switzerland, France, Italy, and South Korea.

Thirdly, I propose four levers to build solidarity-driven ecosystems. We need to:

• bring diverse people together for ludic events to overcome loneliness. For example, the online hackathons that mobilised 150,000 people at the start of the crown-crisis.
• generate collective value to overcome material limitations. For example, the autonomous networks of makers, who shared designs and manufactured over 48 million medical supplies while industry was at a standstill.
• facilitate agreements across teams of teams to overcome power games. For example, the Emerging Change, developed in Quebec schools and Swiss multinationals, which enables teams to thrive and excel by establishing a ritual dialogue between the whole team and its leader, thus avoiding competition between individuals.
• revisit collective narratives to break free from self-servitude. For example, challenging the belief that an authority – parent, teacher, employer, politician, caregiver – can take care of our needs better than we can.

Fourthly, I present the Geneva festival 'taking care together', a nine-day event created in 122 days thanks to 115 co-hosts. I quantify the collective value created by the Breathing Games and the festival at CHF 2.2 million, 4/5 of which was generated by volunteer contributions. Next, I provide a step-by-step facilitation method that could help thousands of people coordinate their efforts around a limited number of modular projects. I then outline how this model could re-create education, outdate systemic corruption, resurrect democracy, and heal our dis-ease when we over-invest in the mind..

Finally, I summarise what I have learnt, and list about 600 references that inspired me. This creation-as-research can be freely reproduced and enriched (CC BY-SA licence, editable LaTeX format).

COMMUNAUTÉS GUÉRISSANTES
Et si nous avions collectivement la capacité
de surmonter n'importe quelle crise en quelques jours ?
Une méthode pour que des équipes d'équipes :
s'écoutent, s'accordent sur les priorités, mettent en communs les ressources,
créent un minimum de solutions essentielles et librement adaptables.

Depuis le plus jeune âge, j'ai cherché comment contribuer utilement à la communauté, tout en étant pleinement moi-même. Appelé à des intérêts différents de ceux de mes pairs, j'ai commencé à explorer les mystères de la dynamique de groupe. De nombreux cycles d'étude et de pratique m'ont conduit à une prise de conscience : la souffrance, la misère (physique et spirituelle), la violence, sont souvent générées par des histoires que nous apprenons dans notre enfance, et que nous transmettons de génération en génération.

J'ai ainsi acquis la conviction que, en quelques mois, nous pourrions assurer que tous les humains vivent dignement et en harmonie, si nous osions écouter – littéralement et symboliquement – notre Cœur, celui de l’Autre. Nous nous engagerions alors dans un voyage qui célèbre notre Humanité, relie la Nature en nous et au-delà, nourrit nos Âmes.

De fait, relever des défis complexes requiert d’abandonner la logique d'un corps-machine, le mythe de solutions tierces et artificielles, pour élever notre conscience collective, humaine. Cela veut dire fournir des moyens à l’ensemble de la population d'écouter leurs différentes réalités, et leur permettre de parvenir rapidement à un consensus populaire sur la façon de surmonter ces défis de manière à renforcer la solidarité.

Selon le créateur du Captcha, un million de personnes peuvent traduire Wikipédia dans une nouvelle langue en 80 heures. Pouvons-nous imaginer ce qu'un tel groupe pourrait réaliser s'il avait la capacité de s'accorder sincèrement sur des projets communs essentiels et de les mettre en œuvre en quelques jours – des connaissances et infrastructures libres et en source ouverte qui pourraient facilement être adoptées, reproduites et enrichies à travers les territoires ?

* * *

Cette thèse en cinq parties documente six années de création et de recherche intenses qui m'ont permis de concevoir le déploiement d'un tel processus.

Premièrement, je présente mon parcours jusqu'au doctorat, et comment ma recherche a pris forme au fil des prototypes. J'introduis l'idée des communs, qui consiste à comprendre que les personnes – et non les entreprises ou l'État – disposent de toutes les ressources nécessaires pour surmonter les défis auxquels nous sommes confrontés. Cette idée s'appuie sur l'œuvre d'Elinor Ostrom, qui a montré que les gens ordinaires peuvent s'auto-organiser efficacement pour préserver les ressources, et de Stefano Rodotà, qui s'est engagé pour que toute ressource satisfaisant des besoins fondamentaux soit gérée de manière participative, quel que soit son propriétaire. ./.

Deuxièmement, je parle de Breathing Games, un commun que j'ai co-fondé pour rendre la santé respiratoire amusante. Je montre comment cette initiative, qui a d'abord objectivé les enfants concernés – en pensant leur santé à leur place –, a ensuite ouvert un espace permettant aux jeunes de raconter leur vécu subjectif de manière ludique et utile à leurs pairs. Je partage comment une éthique et une esthétique de commoning nous a permis d'engager plus de 450 volontaires et de mutualiser des ressources provenant du Canada, de la Suisse, de la France, de l'Italie et de la Corée du Sud.

Troisièmement, je propose quatre leviers pour bâtir des écosystèmes solidaires. Nous devons :

• réunir des personnes diverses lors d'événements ludiques afin de vaincre la solitude. Par exemple, les hackathons en ligne qui ont mobilisé 150’000 personnes au début de la crise de la couronne.
• générer de la valeur collective pour surmonter les limitations matérielles. Par exemple, les réseaux autonomes de makers, qui ont partagé des designs et fabriqué plus de 48 millions de fournitures médicales alors que l'industrie était à l'arrêt.
• faciliter les accords entre équipes d’équipes pour surmonter les jeux de pouvoir. Par exemple, le Changement Émergent, développé dans des écoles québécoises et des multinationales suisses, qui permet aux équipes de s’épanouir et d'exceller, en établissant un dialogue rituel entre l'équipe complète et son leader, ce qui évite la compétition entre individus.
• revisiter les récits collectifs pour se libérer de l’auto-servitude. Par exemple, questionner la croyance selon laquelle une autorité – parent, enseignant, employeur, politicien, soignant – saurait prendre soin de nos besoins mieux que nous-même.

Quatrièmement, je présente le festival genevois ‘prendre soin ensemble’, un événement de neuf jours créé en 122 jours grâce à 115 co-hôtes. Je quantifie la valeur collective créée par Breathing Games et le festival à CHF 2,2 millions, dont 4/5 ont été générés par des contributions bénévoles. Ensuite, je propose une méthode de facilitation étape par étape qui pourrait aider des milliers de personnes à coordonner leurs efforts autour d'un nombre restreint de projets modulaires. Je décris comment ce modèle pourrait re-créer l’éducation, mettre fin à la corruption systémique, faire renaître la démocratie et guérir notre mal-à-dire lorsque l’on surinvestit le mental.

Enfin, je résume mes apprentissages, et liste quelque 600 références qui m'ont inspiré. Cette création-comme-recherche peut être librement reproduite et enrichie (licence CC BY-SA, format LaTeX éditable).
Concordia Salus.