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Concordia célèbre la collation des grades de 26 Autochtones

Le Centre de ressources pour les étudiantes et étudiants autochtones organise une cérémonie spéciale pour souligner leur réussite
11 juin 2019
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Par Patrick Lejtenyi


Isanielle I:Si Enright : « Les membres du personnel et de la direction sont pour moi comme des parents. » Isanielle I:Si Enright : « Les membres du personnel et de la direction sont pour moi comme des parents. »

Au cours d’une cérémonie intime, émouvante et dynamique, les nouveaux diplômés autochtones de Concordia ont célébré la fin de leur cursus avec des rires, des pleurs… et énormément de fierté.

Organisé par le Centre de ressources pour les étudiantes et étudiants autochtones, le septième rassemblement en l’honneur des nouveaux diplômés autochtones s’est tenu le 6 juin dernier, au neuvième étage du pavillon de l’École de gestion John-Molson.

La célébration visait à souligner non seulement la réussite de 26 étudiantes et étudiants des trois cycles, issus des Premières Nations ou d’origine inuite ou métisse, mais aussi les défis particuliers qu’ils ont su relever.

La cérémonie s’est amorcée sur un chant d’honneur traditionnel, interprété par le groupe Foxtail Singers qu’accompagnait le musicien et réalisateur Craig Commanda. Les diplômés, assis, formaient un demi-cercle autour d’eux.

Applaudis par leurs parents et amis, les diplômés ont serré la main des membres de la haie d’honneur, puis reçu leur étole commémorative. Conçu par l’artiste kahnawakeronon Tammy Beauvais, l’ornement vestimentaire – qui porte les couleurs et le logo de Concordia – est rehaussé d’une plume, symbolisant la force, la sagesse, le pouvoir, l’honneur et la liberté que les finissants acquièrent parallèlement à leur diplôme.

Wahéhshon Shiann Whitebean : « Ce qui me remplit de fierté, c’est de constater les efforts que déploient sans cesse les membres de la communauté universitaire. » Wahéhshon Shiann Whitebean : « Ce qui me remplit de fierté, c’est de constater les efforts que déploient sans cesse les membres de la communauté universitaire. »

Malgré la joie qui imprégnait l’événement, plusieurs diplômés – ainsi que des membres de leur famille – ont éclaté en pleurs à la pensée de ceux et celles qui n’avaient reculé devant aucun sacrifice pour qu’ils puissent poursuivre des études postsecondaires.

« C’est vraiment une situation douce-amère! », s’exclame Wahéhshon Shiann Whitebean. L’étudiante, qui vient de terminer une maîtrise ès arts dans le cadre d’un programme d’études individualisées en sciences sociales, entamera à l’automne un doctorat à l’Université McGill.

« Je me réjouis d’avance de faire de nouvelles rencontres, d’établir des relations et de nouer des amitiés, poursuit-elle. Toutefois, c’est très difficile de m’éloigner du réseau convivial et de la structure de soutien dont je dispose ici et de repartir de zéro. »

Leader étudiante, Wahéhshon Shiann Whitebean a joué un rôle déterminant dans la mise en œuvre à Concordia d’initiatives de décolonisation, en particulier la formation du groupe directeur sur les directions autochtones, la rédaction de l’énoncé de reconnaissance territoriale et l’élaboration du protocole de consultation communautaire et des aînés autochtones.

« J’ai fait beaucoup de travail d’organisation à Concordia, indique-t-elle. Mais ce qui me remplit de fierté, c’est de constater les efforts que déploient sans cesse les membres de la communauté universitaire. »

« Je veux voir les projets que j’ai lancés prendre leur plein essor, voir jusqu’où l’Université les mènera, continue-t-elle. Je tenais vraiment à créer une sphère où les étudiants autochtones définiraient leur propre notion de réussite. »

Aide à la transition

Depuis la fin de sa maîtrise ès arts en 2012, Orenda Konwawennotion Boucher-Curotte constate que la cérémonie annuelle tenue à Concordia prend de l’envergure – tant sur le plan du nombre de diplômés que sur celui du rayonnement. Coordonnatrice du Centre de ressources pour les étudiantes et étudiants autochtones depuis maintenant deux ans, elle a en effet vu augmenter le taux de diplomation chez ces derniers. Par ailleurs, elle s’efforce de cerner les enjeux qu’ils affrontent durant leur cursus.

« Bon nombre d’étudiants libres se sentent perdus à l’Université, signale-t-elle. Par exemple, ils ont de la difficulté à obtenir le soutien adéquat d’un service administratif ou département d’enseignement donné. Nous étudions actuellement la possibilité d’élaborer un programme de transition à leur intention. Ainsi, ils disposeraient des outils nécessaires pour entamer leur parcours à Concordia. »

« Comme une deuxième famille »

Isanielle I:si Enright affirme que le Centre de ressources pour les étudiantes et étudiants autochtones lui a évité d’échouer ses études universitaires. Comme elle l’a déclaré publiquement lors de la cérémonie, ce n’est qu’après avoir fréquenté Concordia durant 18 mois qu’elle a découvert le centre.

En fait, elle en a entendu parler par hasard. Un jour, un camarade l’a aperçue, toute seule à une table du pavillon Henry-F.-Hall, s’adonnant à des travaux de borderie perlée. À cette époque, Isanielle I:si Enright se morfondait et envisageait d’abandonner ses études.

« Comme je suis très introvertie, je craignais l’accueil qui me serait réservé », explique l’étudiante, qui finira cet été un baccalauréat en traduction.

« En réalité, mon nouvel entourage est devenu comme une deuxième famille, soutient-elle. Je considère mes camarades de classe comme mes frères et sœurs. De même, les membres du personnel et de la direction sont pour moi comme des parents. Je sais que beaucoup d’étudiants ressentent la même chose. »

Selon Aidan Thorne, étudiant au baccalauréat en peinture et en dessin à la Faculté des beaux-arts, l’effectif du Centre de ressources pour les étudiantes et étudiants autochtones encourage ces derniers à relever leurs manches et à déployer les efforts nécessaires pour mener à bien leurs travaux universitaires.

Accompagné ici par son père, Aidan Thorne (à gauche) termine un baccalauréat ès beaux-arts en peinture et en dessin.

Aidan Thorne, étudiant au baccalauréat en peinture et en dessin à la Faculté des beaux-arts, avec son père. Aidan Thorne, étudiant au baccalauréat en peinture et en dessin à la Faculté des beaux-arts, avec son père.

Il raconte que Bo Kim, adjointe administrative au centre, le « talonnait. Elle me disait de remplir sur-le-champ un formulaire ou de téléphoner immédiatement à quelqu’un d’important. Elle me surveillait constamment. Si je parle d’elle en l’appelant ‟ma tante”, c’est que je la considère comme telle. »

Pour sa part, Orenda Konwawennotion Boucher-Curotte croit que les étudiants autochtones sont promis à un brillant avenir à Concordia.

« Plus la direction de l’Université se fera progressiste, mieux elle comprendra ce que signifie une éducation sans connotation coloniale et ce qu’exige sa mise en œuvre », déclare-t-elle.

« Si les Autochtones de la communauté de Concordia devront investir beaucoup d’efforts à cette fin, il leur faudra toutefois le soutien des autres intervenants de l’interne », conclut-elle.

Apprenez-en plus sur le Centre de ressources pour les étudiantes et étudiants autochtones.



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